Chapitre 8

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  Alisha

Je ne sais pas pourquoi est-ce que je suis aussi désagréable avec lui.

C'est vrai que d'habitude je suis tendue, triste ou fatiguée parce que le monde qui m'entoure ne m'accorde que des regards de pitié et s'adresse à moi en utilisant toutes les pincettes que possède cette planète. Wyatt ne fait rien de tout cela et je dois admettre que c'est super de voir quelqu'un me traiter comme l'humain que je suis, il me lance des piques, ne me parle pas comme si chaque mots prononcé pouvaient me briser et ne me demande pas si je vais bien dès que je ne le regarde pas.

Il agit normalement... et le temps où tout le monde était comme ça avec moi me manque terriblement.

Alors que je me dirigeais vers ma voiture pour qu'il m'indique où nous allions mangé Wyatt m'a rattrapé et m'a proposé de marcher, depuis nous marchons côte à côte dans un silence des plus totale en direction du Cuban Guys un des fast food présent sur le campus.

Wyatt est proche de moi et par moment son bras touche mon épaule, je ne sais pas si il le fait volontairement mais je ne dis rien au risque de passer pour une coincée en plus d'être insupportable j'en ai conscience. Peut-être devrais-je pour une fois lancer la conversation... Je suis sûr qu'il pense que je le déteste, ou du moins que je ne l'apprécie pas. Mais ce n'est pas le cas, je n'ai rien contre lui si ce n'est que sa façon de me regarder me dérange, c'est trop intense.

Je n'essaie pas d'avoir l'air désagréable, il est gentil, en tout cas ce que j'ai pu voir de lui et de son comportement porte à croire qu'il l'est. Et encore une fois il me traite normalement... alors je devrais peut-être faire un effort. Je suis sur que j'en suis capable, il n'y a pas de raison que je n'arrive pas à lancer une banale conversation avec ce garçon que je ne connais pas mais qui semble être toujours sur mon chemin est qui en plus est extrêmement craquant.

Je peux le faire...

— Tu...je commence à voix basse sans lever les yeux vers lui mais les mots restent bloqués dans ma gorge.

Je ne suis même pas sûr qu'il ait entendu ma piètre tentative de conversation tellement j'ai parler bas mais je n'ose même pas le regarder pour voir si j'ai un minimum attirer son attention.

J'inspire profondément le plus discrètement possible et regarde mes mains tremblent lorsque je réessaie:

— Tu as une idée... pour le projet? je réussi à lui demander.

J'inspire tout l'air de mes poumons une fois ma question posée et attend une réponse de sa part qui ne vient pas. Je suis sûr d'avoir parler plus fort cette fois alors soit il est sourd soit il se moque de moi.

Mon regard est toujours dirigé vers le sol mais je sens que je vais être sur de le regarder si je veux m'assurer d'avoir été entendu. Je pourrais tout aussi bien ne pas donner d'importance à une quelconque réponse de sa part et continuer à avancer à ses côtés en silence, je vois le Cuban Guy's un peu plus loin et de toute façon le silence ne m'as jamais dérangé.

Mais il y a quelque chose en moi qui ne peut se contenter de cela et à besoin de s'assurer qu'il a entendu ce que je lui ai dit, qu'il a entendu que je lui ai parlé, que j'ai vainement tenté de socialiser avec lui.

Alors que mes mains tremblent toujours je croise mes bras sur ma poitrine et après une énième longue inspiration je lève la tête pour tomber dans ses iris marrons déjà posés sur moi.

Il m'a très bien entendu.

Un sourire satisfait vient habiter son visage et je suis surprise de trouver ce sourire là plus craquant que ceux qu'il m'a adressés auparavant. Celui-ci est différent et je pense que le fait qu'il soit empreint d'une satisfaction qui en quelque sorte m'échappe en est la cause.

DAY BY DAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant