Chapitre 11

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Ça fait trois semaines qu'on a décidé d'être amis et si j'avais su qu'elle était comme elle est, je lui aurais proposé dès le moment où nous nous sommes vues sur la plage la première fois. Ces deux dernières semaines elle s'est montrée beaucoup plus à l'aise et libre avec moi qu'elle ne l'était au début. Elle a encore beaucoup de réserve, ce qui me paraît normal, mais je suppose que le fait qu'elle me regarde quand elle me parle et qu'elle me fasse l'honneur de quelques sourires est une sorte de victoire.

Notre cours de gestion est sur le point de se terminer mais ça doit bien faire cinq minutes que je ne sois plus concentré sur ce que raconte Barker, mes pensées sont toutes dirigées vers mon emploi du temps et l'entraînement de cet après-midi. Nous jouons un match important ce week-end, c'est le dernier avant que nous entrions dans le championnat universitaire.

Nous n'étions pas sous grande pression jusque là car notre université n'a pas eu à se battre pour être sélectionné, nous étions déjà dans les trente quatre équipes choisies d'office, mais le match de samedi est tout de même important. C'est celui qui aiguillera le public sur nos compétences et sur nos performances futures.

Quand le cours se termine, je quitte ma rangée et m'arrête pour attendre ma voisine qui ne tarde pas à me rejoindre. Ses cheveux généralement lâchés sont coiffés en une multitude de vanilles qu'elle a faites ce week-end et qui lui vont incroyablement bien.

— Qu'est-ce que tu fais ce soir? me demande Alisha alors que nous quittons l'amphi.

J'essaie comme toujours de lui cacher la légère surprise que je ressens chaque fois qu'elle lance la conversation en me demandant quand est-ce que ça cessera.

— Je dois passer au foyer de ma mère  après l'entraînement, j'ai un dîner avec Lily et elle ne me ratera pas si je le manque!

Un sourire prend place sur son visage en entendant le nom de Lily avant qu'il ne se fane un peu. C'est léger, mais je l'ai vue.

— Quelque chose ne va pas?

— Non, tout va bien.

— Tu en es sûr?

— Oui... tout va parfaitement bien.

Nous traversons le bâtiment dans le silence mais lorsque nous arrivons à sa voiture la question qui me brûle les lèvres depuis des jours me revient alors je lui bloque l'accès à sa portière.

— Promet-moi de ne pas faire de crises d'angoisse.

Je vois les questions passer dans ses yeux alors qu'elle cherche des réponses dans le mien en même temps qu'elle ne croise ses bras sur sa poitrine.

— Quoi?!

Un rire m'échappe.

— Ne me regarde pas comme ça! Ce n'est rien de grave mais je suis un adepte du dicton qui dit qu'il faut autant prévenir que guérir.

— Ce n'est pas vraiment ce que dit le dicton, me sourit-elle.

— Si si c'est ce qu'il dit.

— Non Wyatt, rit-elle à nouveau, il dit qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

— C'est la même chose! je réponds alors qu'elle ricane à nouveau. Promets le moi.

Elle secou doucement la tête pour me dire que non et je remarque le mouvement de sa main nichée à l'intérieur de son coude.

— Je ne ferais pas de promesse que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir. Mais pose moi ta question, je suis une adepte du dicton qui dit que qui ne tente rien n'a rien.

Touché.

— Est-ce que tu comptes retourner à l'entraînement?

Je l'observe attentivement, guettant l'arrivée d'une crise comme celle de la dernière fois, mais tout ce que je vois c'est le mouvement de ses épaules qui se détendent et le sourire qu'elle m'adresse.

DAY BY DAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant