La prophétie de la fleur

Chapitre 22

Chapitre 22 : un nouveaux pouvoir et un danger tout aussi grand.

La nouvelle c'est répandu sur tout le continent. La fleur aurait éclos. Pourtant aucun chef d'état n'a fait quoique ce soit. Alors on a décidé d'agir, nous les peuples. C'est une première, depuis le début de la guerre. J'attends Sādā Jibana, elle doit me donner le plan. Par contre, elle a dix minutes de retard. J'espère qu'elle ne s'est pas fait prendre. Je l'aime bien, au final. Alors que je commençais à rire tout seul une douce voix m'interrompt :

« - Why are you laughing to yourself, Foolery ?1 »

1 : Pourquoi rigoles-tu tout seul, Foolery ? (Traduit de l'anglais)

Voilà pourquoi on l'a choisi, elle, c'est la seule qui connaît la langue de chaque espèce. Je m'empresse de lui répondre :

« - it's nothing don't worry. So, tell me what's the plan? »

2 : Pour rien ne t'inquiète. Alors dis-moi quel est le plan ? (Traduit de l'anglais)

Après plus d'une heure à débattre on a conclu que je serais celui qui les verrai en premier. Pour la simple et bonne raison que les nains avaient souligné qu'ils se rendraient certainement chez la grand-mère du vampire. Et le seul qui connaissait assez la forêt pour pouvoir y guider nos compagnons. Et bah devinez quoi, c'est moi ! Après avoir finaliser le plan, on se sépare. Maintenant, on pourra plus reculer... mais ça ne me fait pas peur, non au contraire c'est soulageant. J'ai l'impression d'enfin faire quelque chose de bien, dans ma vie.

                                                                                         *

Au bout de trois jours, on est enfin prêt à partir. Il faut dire qu'il y avait un sacré bazar dans cette cabane. J'entends Claudile qui ronchonne comme d'habitude. Haruko, lui souffle exaspéré par cette manie qu'avait notre sorcière de toujours râler. Je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Il est si beau, si gentil, sans parler de son rire, si rare et pourtant si beau. Une voix aiguë me sort de mes pensées :

« - c'est partie ! Je commence le trajet sur les épaules de ma meilleure amie ! »

Cette exclamation provoque un nouveau soupire de la part d'Haruko, et un sourire de ma marraine. Moi je me contente de rire, malgré la boule qui me sert la gorge. À partir de maintenant on se met à dos pas mal de monde.

« - on va passer par la forêt pour plus de sécurité, commence Claudile avant de se faire interrompre par Haruko.

- mais comment on va faire pour s'orienter !

- si tu me laissais finir je pourrais t'expliquer, lui rétorquai-t-elle avant de poursuivre, Isis tu te rappelles, tu m'avais dit que pour trouver l'océan tu avais fait une chose bizarre ?

- oui je m'en rappelle, lui dis-je en ne voyant pas où elle voulait en venir.

- ce que tu as utilisé est un sort d'histoire, m'expliqua-t-elle, il permet de voir l'histoire des lieux. Tu vas le réutiliser, ne t'inquiète pas je vais te guider. Et pour répondre à la question qui te brûle les lèvres, Haruko, je suis déjà passée par là. Elle pourra donc retrouver le trajet.

- explique-moi comment faire, demandais-je à Claudile.

- pour commencer tu vas fermer les yeux et sentir ton environnement, me dit-elle, pour faire simple tu dis te fondre dans ton environnement pour ne faire qu'un avec lui. »

Je ferme donc les yeux et essaie de prendre conscience de mon environnement. Petit à petit ma respiration se calme. Je commence à sentir la présence de mes amis qui m'observent en silence. Je sens le vent dans mes cheveux. J'entends les insectes dans la pelouse. C'est à ce moment que j'entends Claudile murmurer à mon oreille :

« - lorsque tu te sens prête, tu vas dire : ''rakonto, malfermu viajn pordojn al mi kaj lasu min vidi ĉiujn viajn sekretojn''.3. »

3: Histoire, ouvre-moi tes portes et laisse-moi voir tous tes secrets

Je continue à respirer doucement. J'adore cette sensation de ne faire qu'un avec la nature. Je pourrais m'y perdre.

Tu risques de t'y perdre si tu te laisses prendre, mon enfant.

La Voix ? Cela fait longtemps que je ne t'ai pas entendu...

Ressaisis-toi, mon enfant. Écoute tes amis, ne la laisse pas mère nature avoir ton esprit, tu en es capable j'en suis sûr.

De qui parles tu ?

Haruko, Lili et ta marraine Claudile. Rejoins-les s'il te plaît ma petite étoile.

Pourquoi devrais-je partir ? Je suis si bien ici...

Mon enfant, rappelle-toi de tout ce que vous avez accomplie. Rappelle-toi de tous ces fous rires, conversations que vous avez partagées. Rappelle-toi qui était là quand tu en avais besoin. Reviens à toi Isis !

Petit à petit de nombreux souvenirs reviennent. Le jour de notre rencontre, nos soirées quand les elfes m'avaient empoisonné, notre fuite, Sirena, le palais de sirènes, nos fous rires dans la forêt, la rencontre avec Claudile, les jours à ranger sa cabane, ma naissance, ma mère, mon père. Instinctivement je prononce :

« - rakonto, malfermu viajn pordojn al mi kaj lasu min vidi ĉiujn viajn sekretojn ! »

J'ouvre les yeux et le monde deviens bleu. Je peux voir les traces des passages. Mais aussi les émotions, la tristesse, l'espoir, le deuil, la nostalgie... sans m'en rendre compte ma respiration s'accélère, je n'arrive plus à contrôler le flux d'émotions qui me parviens...

Calme, et respire calmement.

Je suis les conseils de la Voix. Et tente de respirer calmement.

Rappelle-toi que tu n'es pas seule. Ils sont là aussi. Ressens leurs présences. Ils sont inquiets pour toi, mon enfant.

Je me concentre sur mes amis. Je sens leur angoisse et leur présence. Haruko m'enlace en me murmurant quelque chose que je n'entends pas. Lili est sur ma tête, pour une fois elle ne dit rien. Claudile est en retrait, je sens sa culpabilité. Tout doucement je réponds au câlin de mon vampire, enfin d'Haruko. Très vite je retrouve la vue, l'ouï et l'odorat. Alors je décide de détendre l'atmosphère :

« - il faudra marquer cette date sur le calendrier ! Pour une fois que Lili ne hurle pas. »

Tout le monde se détend. Claudile se rapproche et me tapote la tête. Lili, elle, comme à son habitude recommence à hurler. Et Haruko me relâche, à mon grand désespoir. Je les regards avant d'avancer, puis je me retourne et leur lance :

« - bah, vous venez ou vous restez planté ici jusqu'à demain ! »

C'est parti, en avant pour l'aventure et la conquête de la paix !