2.

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ELLE
12h45, appart New York

Emir a dit qu'ils seront aux falaises.
Pourquoi les falaises ?

Je me parfume, et je sors du studio.
Je ferme la porte à clé et ma voisine sous drogue sort au même moment.

J'évite son regard.

-EH ! M'interpelle-t-elle.

Je me retourne doucement, je n'ai vraiment pas envie de lui adresser la parole.

Quand je suis face à elle, elle se met à sourire de façon perverse.

-Oui ?

-La prochaine fois que je t'entends chouiner toute la nuit, j'appelle les flics blondasse ! Dit-elle en tanguant.

Je hausse les sourcils.
L'hôpital qui se fout de la charité.

-Très bien, appelez la police, j'aurais des choses à leur dire sur votre consommation excessive de marijuana et sur la violence animale.

Depuis que j'habite dans ce quartier qui craint, j'ai su changer quelque peu ma façon de parler.
Histoire de ne pas me faire marcher dessus.

-AH OUAIS ??? Dit-elle en avançant vers moi.

-Y'A UN PROBLÈME KATIA ??? Hurle son drogué de mari.

-LA PETITE PUTE ENCORE !

C'est moi la pute ?
Drôle.

-TU VEUX QUE JE LUI RÈGLE SON COMPTE ???

-NAN, JE M'EN CHARGE !

Elle m'approche, et elle sort un petit couteau.
Je sors mon rouge à lèvres.

Elle rigole.
Elle agite son couteau devant moi.

-Tu vas faire quoi avec ce truc ?

J'ouvre le rouge à lèvre, en réalité, c'est un taser.
Je l'agite en l'air.

-Tu veux toujours jouer ?

Elle me juge, et ramasse son petit couteau.

-C'est ça, fille de pute. Dit-elle.

-C'est toujours mieux que d'être une pute.

Elle me dévisage, je me contente de sourire, et je descends les escaliers.
Je passe la cage d'escaliers avec tous les dealers.

Je ne me sens pas à l'aise, mais je n'ai pas le choix.
Je me fais siffler, mais je ne relève pas.

Si j'en avais l'occasion, je changerais de quartier, mais cet appartement est le seul dans mes moyens.
Et oui, sans travail, je suis bien obligée de faire des concessions.
Je pioche dans mes économies.
Celles que j'ai été récupérées à la banque le lendemain de mon accident.

Je monte dans une voiture de location.
Le modèle : une coccinelle rouge.

Je mets mes lunettes de soleil, et je roule vers les falaises.

Mais avant ça, je fais d'abord un détour à une épicerie pour apaiser la haine qu'Alessio pourra ressentir en me revoyant.

Je me gare, je descends et je rentre dans l'épicerie.
Je ne vais pas lui prendre d'alcool, j'ai su qu'il en était devenu addict.
Les chocolats, ce n'est pas son truc.
Les bonbons non plus.

Je passe devant l'allée des jouets pour enfants.
Je m'arrête quelques secondes, mon coeur se serre.

Au loin, je crois halluciner.
Elle est là, devant moi.
Avec sa poussette et Francesco.

PRISONER'S T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant