PRISONER'S T2

6.

LUI

Je n'ai aucune réaction, j'analyse juste la situation.

Je la fixe.
Après ce qu'Emir m'avait dit la semaine dernière, je pensais qu'elle ne reviendrait jamais.

**FLASHBACK SEMAINE D'AVANT**

Emir tourne ses bracelets autour de son poignet.
Francesco parle encore d'Anton et de comment régler les problèmes.

Il y a de la tension dans l'air.

-... Je pense que le mieux à faire, c'est de le confronter à ses menson-

-Je suis venu ici pour prendre une pause et tu me casses les couilles avec lui. Putain, on le butera si jamais la situation se dégrade. Je ne vois pas pourquoi tu te prends la tête avec ça. Dis-je en coupant Francesco.

-Parce que j'ai un fils maintenant ! Dit-il en me agitant son index devant moi.

-Ouais, et ? Ça ne change rien, on le butera.

-Il va prendre ses précautions sur ça, s'il meurt un de nous mourra à son tour. Dit Emir.

-Ce sera sûrement moi. Dis-je simplement.

-Tu peux arrêter d'être aussi détaché de tout ? On a tous quelque chose à perdre si Anton meurt, donc commence à réfléchir à une solution, autre que la mort. Merde !

Non, pas tous.

-Je ne retournerai pas la queue entre les jambes vers ce bâtard. Ce n'est pas ton nom qui est usurpé tous les jours.

-Pourquoi tu lui en veux finalement ? À part l'argent, hein ?

-Les propos qu'il tient. Toi, ça te dérange pas d'entendre ta meuf se faire traiter de salope, et ton fils de fils de pute ?

Emir observe notre échange tendu.

-Il avait tort pour Ana, peut-être ? Aller, arrête. Dit-il en riant jaune.

Je passe la main sur le bas de mon visage.
Je crois que je vais tous les buter, je ne supporte plus personne.

Je le dévisage froidement.

-Francesco, tu peux aller me chercher à manger s'il te plaît, je vais m'évanouir. Dit Emir en simulant un malaise.

-Ouais, j'y vais. Je dois prendre l'air de toute façon.

Francesco s'en va en claquant la porte.

-Il avait tord pour Ana.. Dit Emir.

-Évidemment qu'il avait tord, putain.

Ce fils de pute avait dit qu'elle restait pour le fric et qu'elle allait finir par me tromper.

-Tu comptes faire quoi ? Demande-t-il.

-De ?

-Tu comptes la séduire à nouveau ou la laisser profiter ?

-La laisser profiter ? Parce qu'elle profite là ? Elle ne profite jamais avec moi ? Dis-je tendu.

-Aless, dès qu'elle commence enfin à s'attacher à toi, tu quittes le navire. Et quand elle te manque, tu remontes à bord, avant de le quitter une nouvelle fois. Tu lui fais du mal.

-Ça veut dire quoi ça ?

-Je sais ce que tu lui as dit ce soir-là. Elle me l'a dit. Et franchement, t'es un connard.

Je serre le poing discrètement.

-Pourquoi lui dire ça alors que t'es à fond sur elle ? Tes paroles et tes actions sont en contradictions.