PRISONER'S T2

17.

LUI

Ana me lâche et je me précipite dans le van.
Emir tremble de partout, les yeux rouges et des larmes coulent le long de sa joue.
Ses poings sont serrés et ses jointures sont blanches.

Messieurs dames, je sais reconnaître une crise de nerfs quand j'en vois une.

Sam allait le toucher, quand je l'intercepte en chemin.
Je fronce les sourcils et il comprend le message. Il se recule et calme les jumeaux qui ressentent la tension.

Emir tient son portable à la main.
Je le fixe.

-Emir, neler oluyor ? (Emir, qu'est-ce qu'il se passe ?)

C'est une des seules phrases qu'Emir m'a apprise.

Ce dernier me regarde, il est en transe.

-Ce fils- PUTAIN DE MERDE !

Il jette son portable contre la vitre du van.
Sam porte les jumeaux à l'extérieur, tout le monde sort.
Je referme la porte derrière eux.

Il n'y a plus que nous deux.
Je m'assois en face de lui.

Il lève la tête pour me fixer.
Il me transmet toute sa rage.

-Qui ?

Il ne me répond pas, il agite sa tête et ses mains tremblent énormément.

-Emir. Qui ?

Il bouge négativement la tête.

Je me rapproche de lui, on est proche.

-Emir. Qui ? Dis-je plus fermement.

Il me fixe.

-Tu ne le connais pas. Dit-il énervé.

-Son nom.

-Paker Ahmet.

Ahmet Paker.
Bien-sûr que je le connais, autrement appelé : "The Night Kidnapper".
C'est un fils de pute qui kidnappe les familles de ses ennemis, pour amasser un max de thune.
La plupart du temps, il ne les relâche pas, mais il obtient l'argent.

-Qu'est-ce qu'il veut ?

-Il vient de m'envoyer un message qui dit : "Argent ou conséquence".

Emir ne se contient plus.

-Il a kidnappé ta mère ?

-Nan, pas encore. Il veut juste que je continue de le payer sinon ma mère mourra.

Je me redresse.
Attends quoi ?

-T'as dit "continuer de payer" ?

-Ouais..

Il prend sa tête entre ses mains.

-OUAIS, JE SUIS CON PUTAIN ! Hurle-t-il.

J'essaie de comprendre, mais j'ai pas toutes les infos.

-Tu le payais pourquoi ?

Il soupire.

-Ma mère a toujours galéré pour payer toutes nos factures et pour nous élever. Un soir, j'ai pris la décision de tout faire pour la sortir de là, et j'ai fait la rencontre de Monsieur Ahmet. Il m'a promis de sortir ma mère de la merde, tant que je bosserais pour lui. Quand j'ai voulu partir aux états-unis, il m'a dit que je pouvais partir seulement si je le payais tous les mois, et il laisserait ma mère tranquille. C'est ce que j'ai fait, même en prison. Avant-hier, je lui ai dit que je ne payerais plus, vu que je me trouvais invincible. Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Quelle idée de merde.

-T'aurais dû aller le buter quand t'es retourné sur place.

-Je n'avais pas les couilles, je ne veux pas retourner dans cet enfer qu'est la prison. Surtout en Turquie, ce ne sont pas les mêmes conditions.