PRISONER'S T2

29.

ELLE

J'attends Princesse Alessio depuis une bonne trentaine de minutes.
Monsieur avait besoin de sa minute intime dans la salle de bain, minute qui s'est transformée en quart d'heure, puis en demi-heure.

Nos vacances ont été prolongées par Monsieur.
Emir et Sam nous attendent pour le saut en parachute de l'année.

-ALESS ! ILS NOUS ATTENDENT !

La musique est à fond.

Je tambourine à la porte, il m'ouvre nu.

-Habille-toi !

-J'ai pas envie d'y aller. Dit-il en m'attrapant.

Il dépose des baisers dans le creux de mon cou.
Ses mains pressent ma chair.
Je souris bêtement.

-Aless, tu leur as dit oui. Ils attendent ça depuis qu'on est parti de New York. Dis-je en le repoussant gentiment.

-C'est mission suicide.

J'éclate de rire.

-Monsieur Diaz, avez-vous le vertige ?

Il s'offusque et recule.

-Absolument pas.

Il avance dans la chambre, tête baissée.
Je ris deux fois plus.

-Tu sais, c'est humain d'avoir peur de quelque chose.

-Ouais.

Il est vexé, pauvre chou.

Je l'enlace par-derrière.

-Si tu ne veux plus le faire, tu peux refuser.

-Je n'ai pas peur, je te dis !

-Regarde, moi, je ne saute pas.

Il me regarde.

-Sans vouloir te vexer princesse, tu n'as pas le profil de la fille aventureuse.

Je tape son bras, faussement vexée.

-Toi, non plus.

-J'ai pas peur !

Je rigole.

-C'est toi ou c'est moi que t'essaies de convaincre ? Dans les deux cas, je n'ai pas l'impression que ça marche !

Il se parfume en me lançant des regards contrariés.

-Tu boudes ?

-Non.

-Si.

-Non.

Il enfile ses chaussures.
J'attrape mon sac.

Je laisse tomber cette histoire.
Je lui attrape la main, qui est toute moite.

-T'es stressé ?

-Non.

Je ris.

On rejoint les garçons à l'accueil.

-Vous en avez mis du temps ! Se plaint Samuel.

-Alessio devait prendre "sa minute pour lui".

Emir se moque.

-T'as la trouille ?!

-Non, pas du tout.

Je caresse le dos de sa main avec mon pouce.
Il resserre sa poigne.

-Moi, je n'ai pas du tout peur ! Je pense que je vais m'affirmer aujourd'hui !

J'ai hâte de le voir au-dessus des nuages !

Le trajet en voiture se passe bien.
Alessio n'a presque pas parlé, mais il n'a pas lâché ma main de tout le trajet.