PRISONER'S T2

20.

ELLE

Je ne suis pas sûre de comprendre.

-Pourquoi tu dis ça ?

Il hausse les épaules.

-Tu n'as rien fait qui puisse te faire replonger Aless ! Arrête de psychoter, c'est l'alcool qui fait cet effet.

Il est très silencieux après ça.

Trop silencieux.

Je pose des pansements très fins sur ses blessures.

-Il s'est passé quoi ce soir ? Dis-je dans un dernier espoir.

Il se relève et attrape un peignoir noir en satin qui traînait dans la salle de bain.

-Demain, la journée va être mouvementée. Tu resteras avec Sam.

-Aless, ne m'écarte pas encore de ta vie.

-Ce n'est pas le cas. Dit-il en avançant vers le lit.

-Pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu'il s'est passé ?

-À quoi ça servirait ? Le mal est fait.

-Alors qu'est-ce que vous allez faire demain ?

Il ouvre la baie vitrée.

Je le suis dehors, il fait frais, mais c'est agréable.

Il allume une cigarette.

-Vous n'avez pas oublié que vous êtes en vacances ? Dis-je doucement.

-On va simplement aller rendre visite à des amis. Rien de bien méchant.

-Laisse-moi en douter.

-Il faut aussi que j'aille voir Danae à l'hôpital.

J'acquiesce.

Il expire la fumée.

-Tu veux y aller seul ?

-Ouais.

J'acquiesce.

-Je vais aller me coucher, dis-je en lui tournant le dos.

Il est froid ce soir.

C'est sûrement normal..

Il n'a pas l'alcool joyeux non plus.

Je m'allonge doucement dans le lit.

Mon téléphone vibre, je ne le regarde pas.

Alessio revient dans la chambre quelques minutes plus tard, mais il ne vient pas se coucher.

Il allume la lampe du salon, mais étant donné qu'aucun mur ne nous sépare, la lumière vient aussi éclairer le lit.

Je relève légèrement ma tête pour voir ce qu'il fait.

Il est assis sur le canapé, la tête basculée en arrière.

Il reste un long moment comme ça, tellement long que ça commence à me faire stresser.

Je me lève pour le rejoindre.

-Eeh.. Dis-je en me plantant derrière lui.

Il me regarde.
Ses yeux sont rouges.

Il lève la main pour attraper la mienne.

-Viens te coucher. Dis-je.

-J'ai mal.

-T'as mal où ??

-Partout.

Je pose ma main sur son visage.