Destroyed Daughter. (Fanfic Thomas Sangster)

XI.

Le lendemain, je décide de retourner la bas.

Il m'a dit "à demain", du coup, ça veut forcement dire qu'il m'attend.

Ça me donne la force de me lever de mon lit, même si il est déjà 18h. Je passe mes journées à sombrer, enfermée dans ma chambre.

Mais la, j'ai un but, j'ai quelque chose à faire, quelqu'un à voir. Je dois y aller.

J'enfile mon sweat fétiche, ce dernier est plutôt simple, de couleur bordeaux avec une capuche.

Je suis le genre de fille à porter sweat sweat et encore sweat.

Car ça cache.

Ça cache les formes, la capuche cache les cheveux, assombrit le visage. C'est quelque chose de parfait pour moi, d'indispensable.

J'attrape mes clés avec hâte après avoir enfilé mes converses, et file dehors sans même jeter un coup d'oeil dans le salon. A quoi bon de toute façon? Je sais déjà que mon dit père dort comme un porc sur le canapé. Pas besoin de me faire mal aux yeux à regarder ça encore une fois. C'est si pathétique à voir.

Je descends les escaliers du hall d'entrée en courant, et pars vers le petit port, la ou se trouve mon fameux rocher.

La ou j'ai rencontré Thomas.

Arrivée la bas, je m'installe sur la roche froide et humide, et porte mon regard vers l'horizon.

Le léger vent marin fait voler mes longs cheveux qui fouettent mon visage.

Je ferme les yeux et inspire un grand coup d'air frais.

Quand je l'ai re ouvre, je tourne mon regard à côté de moi, et il est la, il vient d'arriver à l'instant.

Je le regarde s'installer sur le rocher d'à côté, il se laisse tomber assez lourdement, ce qui m'arrache un petit sourire.

«C'est la première fois que je te vois sourire!» s'exclame t-il, en souriant lui aussi.

J'hausse les sourcils, surprise, puis baisse le regard en rougissant légèrement.

«Tu as quel âge?» me demande t-il, soudainement.

«18ans. Et toi?» je réponds, en relevant timidement mon regard vers lui.

«20.» murmure t-il simplement, tout en me fixant, la bouche légèrement entre ouverte.

Je détourne le regard, gênée.

«Et toi, tu as de la colère?» je demande, en regardant les vagues s'écraser sur la plage au loin, et sur les rochers ici même.

C'est à son tour d'hausser les sourcils, surprit par ma question. Je suis aussi surprise que lui. C'est sorti tout seul.

«Quoi?» répond t-il après quelques secondes.

«La colère ça fait vivre...» je chuchote, en dictant ses propres paroles de la veille.

Un sourire radieux vient illuminer son magnifique visage.

«Bien vu.» dit-il.

Je tente un deuxième petit sourire assez timide. Deux sourires le même jour, il va neiger ma parole.

Il sort une cigarette de sa poche, et l'emprisonne entres ses lèvres.

Qu'est ce que j'aimerais être cette cigarette.

Il l'allume avant de tirer un grand coup dessus. Il recrache ensuite la fumée.

Le silence arrive.

J'essaye de porter l'oreille aux sons ambiants de la ville plus loin, aux bruits des moteurs, des klaxons des voitures, aux cris des mouettes qui volent au dessus de nos têtes.

Car je hais le silence.

Après quelques temps à me fixer, il fronce les sourcils, en approchant son visage vers moi.

Je l'interroge du regard, mais il m'ignore en attrapant ma main.

J'essaye de me dégager, en vain.

«C'est quoi cette cicatrice? Tu te mutiles?» demande t-il, sans aucune trace d'émotion dans la voix.

«Non.» je réponds.

«Ne me mens pas Hope.» dit-il, durement.

«Je ne mens pas.» dis-je, franchement.

La présumée cicatrice ne se trouve pas sur mon poignet, elle se situe sur le dos de ma main. L'entaille d'autrefois était profonde, et la cicatrice est restée. Elle restera à jamais, autant sur ma peau que dans mon coeur.

Et rien a voir avec la mutilation.

«C'est quoi alors?» demande t-il.

«C'est la colère.» lui dis-je, en le fixant droit dans les yeux.

J'ai l'impression de me perdre dans ses deux tourbillons noirs.

Son regard est si intense.

Et je ne mens pas. C'est bien la colère qui est responsable de ma cicatrice.

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