XXII.

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Thomas s'est levé pour aller prendre sa douche, me laissant seule dans le salon. Je suis toujours allongée dans son canapé, et je commence à m'ennuyer.

Je me lève donc, en parcourant la cuisine à la recherche de quelque chose à me mettre sous la dent, car oui, j'ai faim. Extrêmement faim même je dirais, à en juger les gargouillements incessants qui se font entendre de mon ventre. Il crie famine.

Mais je trouve rien, et ça me désespère.

Je monte donc à l'étage, la ou Thomas prends sa bouche. D'ailleurs j'entends le son de l'eau qui coule d'ici. Je l'imagine bien se laver avec son shampoing à la framboise, c'est mignon.

J'ai vraiment trop faim... Arrivée devant la porte de la salle de bain, je tape deux coups dessus. Le bruit de l'eau claquant contre la céramique stoppe, et il y eu quelques secondes de silence.

«Entre.»

Je pose timidement mes longs doigts sur la poignée froide de la porte, et je suis surprise qu'il n'ai pas fermé à clé. Quand j'entre, Thomas est devant son miroir, une serviette autour de la taille. Je peux voir d'ici ses légers abdominaux briller sous les gouttes d'eau présentes sur tout son corps si parfait.

Je cligne plusieurs fois des yeux, essayant de détacher mon regard de cette magnifique vue qui s'offre à moi, en vain.

Le petit ricanement de Thomas me sort de mes pensées, me faisant immédiatement relever les yeux vers les siens.

«Euh... Y'a ri..rien a manger en bas.» je balbutie, avec une moue boudeuse tout en montrant du doigt le sol.

Je dois ressembler à une gamine, et c'est surement pathétique. Surtout avec ma tenue, pour le short a fleurs, je ne pense pas m'en remettre de sitôt.

Un rire franc sort de sa gorge et envahit la pièce, faisant presque vibrer les murs de la maison, mais surtout le mur de mon coeur qui commence à se briser petit à petit, il se brise, ce mur de pierre que je me suis pourtant forgé dans le but de rester seule dans mon malheur, pour ne faire plus de mal à personne.

Il se brise grâce à lui, et je me demande bien ce qui arrivera quand ce mur ne sera plus que poussière, plus qu'un lointain souvenir.

Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette scène.

«On va sortir manger un bout.» me dit-il.

«Mais... Mes habits sont restés la bas.» je marmonne en baissant le regard.

La mâchoire de Thomas se crispe un instant, et il soupire en fixant son propre reflet dans le miroir légèrement embué qui se situe face à lui.

«Bon, bah je vais y aller.» dit-il, en tournant son regard vers moi.

Il s'approche de moi, puis me caresse délicatement la joue avec son pouce. Cette caresse est d'une douceur extreme et mes yeux se ferment un court instant. Quand je l'ai re ouvre. Thomas me sourit.

«Je viens avec toi.» dis-je.

«C'est hors de question.» répond t-il d'un ton ferme.

«Mais tu ne sais pas quoi prendre!» je m'exclame.

J'essaye de trouver une bonne excuse pour l'accompagner car je ne veux pas qu'il se retrouve seul avec mon ivrogne de père. Qui sait ce qu'il va bien pouvoir lui raconter? Ou bien lui faire? J'espère que Thomas sait se défendre!

«Je prendrais un maximum de fringues, t'inquiète pas.» m'assure t-il, en me passant devant pour sortir de la salle de bain.

Je le regarde s'en aller vers une chambre, sa serviette toujours accrochée autour de sa taille. Je décide de descendre dans le salon pour l'attendre.

Je suis assise sur le canapé, et je réfléchis. Oui, car le temps que Thomas aille la bas, y'a 10minutes, comptez 5minutes voir plus à l'intérieur, puis 10minutes pour revenir.

Ça donne un total de 25minutes à attendre pour pouvoir manger, sans compter le trajet pour pouvoir aller manger je ne sais ou. Et c'est trop long.

Mon ventre se refait entendre et je grimace sous la désagréable sensation d'avoir le ventre vide. Et je pense que ce n'est pas qu'une sensation, malheureusement pour moi.

Quelques minutes plus tard, Thomas re pointe le bout de son nez. il est habillé plutôt simplement, comme à son habitude. Un tee shirt gris et un jean.

«Je reviens dans pas longtemps.» me lance t-il avec un sourire.

Je n'ai même pas le temps de répliquer quoi que se soit, ou encore d'insister pour venir avec lui au cas ou ça tournerait mal qu'il a déjà claqué la porte d'entrée derrière lui.

Bon... Mon ventre et moi n'avons plus qu'a attendre maintenant.

-Ellipse.-

La porte claque dans un gros bruit qui me fait sursauter. La surprise fait battre mon coeur plus vite, et mes yeux quittent l'écran de la télévision pour s'irriguer vers l'entrée.

Je me redresse d'un bon en me dirigeant vers lui, toute souriante à l'idée de pouvoir enfin m'habiller pour pouvoir aller manger, mais quand je vois le visage de Thomas, mon sourire disparait.

Le contour de son oeil gauche a viré au mauve, et une petite plaie rouge sang est présente sur sa joue, du même côté du visage.

J'étouffe un cri entre mes mains, retenant mes larmes de couler, je savais qu'il ne fallait pas qu'il y aille seul. Je le savais, et je n'ai pourtant rien fait.

Voyant mon état de panique, Thomas s'approche de moi après avoir laissé tomber les sacs remplis de vêtements au sol.

«Hope, c'est rien j'sens presque rien.»

Je recule de quelques pas en secouant furieusement la tête.

«Tu mens. Et je n'aurais jamais du te laisser y aller seul...» je me plains.

Il s'approche de moi une nouvelle fois, mais ma tentative de recul échoue à cause de mur de derrière. Quand il arrive tout près de moi, ses yeux se plongent dans les miens.

«Hope, si ça se trouve, tu serais venue et ça serait toi qu'il aurait frappé.» me dit-il dans un murmure.

«Je m'en fous moi j'ai l'habitude.» dis-je dans un sanglot.

Voila, je pleure de nouveau. Y'en a marre, j'ai vraiment un sérieux soucis à toujours pleurer comme ça, il risque de se dire que je suis une chochotte, une mauviette, une pleurnicheuse.

Sa bouche s'ouvre, mais aucun son n'en sort. Ses yeux me regardent avec une tristesse infinie, et laissaient apercevoir de la peine. Aurait-il de la peine pour moi?

Son pouce passe délicatement sur ma joue, essuyant les quelques larmes qui auraient eu l'audace de s'y glisser. J'ose lui sourire timidement.

Il me rend mon sourire, un sourire qui voulait dire "c'est fini maintenant, oui maintenant c'est une nouvelle vie qui commence."

Mon ventre gargouille une nouvelle fois, et je le maudis intérieurement. Thomas rigole doucement.

«Je pense que tu as faim?» glousse t-il.

J'hoche la tête étouffant moi même un rire.

«Très bien, on y va dans ce cas, va t'habiller.» me dit-il, avec toujours le même sourire en coin.

Il s'écarte de moi, et je pars donc m'habiller.

Je repense à son sourire, j'en ai l'image en tête. Ce sourire qui me montre que c'est bel et bien une nouvelle vie qui commence pour moi.

En tout cas je l'espère de tout mon coeur.

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La suite est pour bientôt!
On à dépassé les 7K de vues sur la fic' merci!

Destroyed Daughter. (Fanfic Thomas Sangster)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant