Chapitre 11

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Merlin pressait le corps d'Arthur contre le sien. Ses lèvres sur les siennes. Le roi, au bout d'une longue minute, réussit à se dégager de son emprise.

-Es-tu fou ? lui cracha-t'il au visage tout en le regardant d'un œil mauvais.

-Non, au contraire. Je suis le plus lucide ici. Ma destinée est de vous protéger et vous faire devenir le plus grand roi que ce royaume n'ai jamais connu et ne connaîtra jamais. Si vous mourrez demain, Morgane aura gagné et jamais Camelot ne connaîtra un temps d'acceptation et de paix.

Arthur qui s'était éloignée jusqu'au milieu de la pièce, recula encore d'un pas en voyant le regard déterminé et le visage froid du habituellement si guilleret Merlin. Il ne le reconnaissait pas à cet instant mais l'avait il un jour véritablement connu ? Il était un magicien. Un être fourbe et déloyal. Peut être pas mauvais de façon profonde, mais assurément une personne dans laquelle il ne pouvait placer sa confiance.

-Vous reculez à mesure que j'avance ? Vous avez si peur de moi ?

Comme réponse, Arthur lui envoya un regard des plus noir.

-Je me fiche que vous ayez peur ou que vous me haïssez. Je ne m'arrêterai pas.

-Tu répètes ça mais qui essaie tu de convaincre alors que tu ne cesse de pleurer depuis tout à l'heure ?

-C'est que... Pour vous je suis certainement mort à vos yeux depuis l'instant où j'ai révélé ma vraie nature, mais pour moi, vous demeurez mon ami. Et vous faire du mal, même pour sauver votre vie est si douloureux.

-Alors ne le fait pas. Renonce à ton dessin.

-Je ne peux.. Sanglota Merlin. Sinon vous mourrez.

-Il... Il doit y avoir un autre moyen.

-Il n'y en a pas. Et je le regrette.

Comme Merlin avait avancé, Arthur se retrouvait acculé contre la cheminée. Privé de point de fuite, il se saisit de l'épée d'ornement avec laquelle Merlin s'était blessé la veille et la brandit contre son serviteur. Il n'aurait jamais penser avoir à faire ça de toute sa vie. Pourtant, s'étant fait trahir à plusieurs reprises, il n'accordait pas sa confiance à n'importe qui. Mais se méfier de Merlin, ça il ne l'aurait jamais cru. Il était bien trop naïf.

-Ne t'approche pas.

Merlin sourit faiblement face à cette veine tentative. D'un léger mouvement de tête, il désarma sans effort le plus grand guerrier de Camelot. Arthur sentit ensuite une force invisible le pousser jusqu'au lit sur lequel il tomba. Merlin debout près de celui-ci le surplombait. Lui se sentait comme incapable de bouger. Merlin posa un genoux contre le matelas et se plaçant sur lui, il tandis ses bras de chaque côté de sa tête. Arthur déglutit difficilement. Il ne voulait pas, il n'était pas prêt à faire face à ça. Il ne se connaissait pas assez. Est ce que ça n'allait pas faire s'effondrer toutes les croyances sur lesquelles il avait été élevé ? Son souffle fut coupé bien avant que les lèvres de Merlin ne soient sur les siennes et bien qu'il ne le veuille pas, la chose en lui en avait terriblement besoin car jamais il n'avait trouvé baiser si doux et plus appétissant que celui- ci. Pas même avec Guenièvre. Il avait le goût de tout ce qu'il aimait et de ce fait, il ne souhaitait pas plus que cela qu'il s'arrête. Après cette texture infâme qui avait pris possession de son palais deux jours plus tôt, que les lèvres de son serviteur soit si sucrées, oui, ça lui donnait envie de les goûter plus amplement. Lorsqu'il sentit qu'il allait se détacher de lui, Arthur passa une main dans la nuque de Merlin et l'approcha un peu plus vers lui, intensifiant ce baiser. Se faisant leurs langue se rencontrèrent. Merlin, surpris, ouvrit les yeux une seconde, juste le temps d'observer les paupières closes de son roi d'où s'échappait une larme traîtresse. Acceptance sinistre sur son sort. Sa gorge se nouait mais il ne devait pas se laisser aller à l'émotion. Il devait sauver Arthur. Merlin fit glisser une de ses mains sous la chemise d'Arthur, parcourant son torse maigre, montant jusqu'à l'orée de sa gorge tremblante. Puis, redescendant en douceur, du bout des doigts sur sa cage thoracique et sur son ventre creux jusqu'à sa ceinture qu'il entreprit de défaire. Cette ceinture à laquelle, la veille au soir, il avait rajouté des trous. Les mains d'Arthur se positionnairent sur son torse à plat, pour le stopper sans violence. Merlin obeit à l'ordre silencieux.

Une saison dans le Stupre[Merthur]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant