Chapitre 2

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J'étire mes bras le plus haut et le plus loin possible au-dessus de ma tête, faisant ainsi craquer mes épaules pour relâcher toute la pression. J'ouvre mes paupières. Ma vision est encore embrumée et trouble alors je laisse à mes iris le temps de s'habituer à la lumière du jour. Lorsque les meubles de ma chambre se dessinent parfaitement bien, je me lève et file dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. J'ouvre doucement la porte, tente de rester discrète malgré le grincement des gonds et avance sur la pointe des pieds. Finalement les deux andouilles m'ont laissé mon lit pour la nuit. Remarquez comme c'est «gentil», n'est-ce pas ?

Je découvre les garçons, Thomas et Morales, étendus dans le canapé-lit déplié pour eux hier soir, après le film qui m'a valu une nuit presque blanche. Mon frère porte encore son jean et son tee-shirt alors que son pote, lui, expose fièrement son torse musclé et bronzé; la couverture ne cache qu'une partie du bas de son corps.

J'avance malgré moi en direction du canapé, me penche au-dessus de celui-ci et admire les épaules carrées de l'inconnu qui a dormi chez moi. Avec mes yeux, je trace un chemin invisible de son torse massif et si masculin, couvert de poils dans lesquels je voudrais passer mes doigts, jusqu'à son nombril. Il n'est pas trop musclé, juste assez pour apprécier cette vision si mâture en face de mes yeux ébahis. J'ai toujours été en couple avec des hommes aussi épais qu'un spaghetti et aussi mou qu'une baguette sortie du four, jamais avec quelqu'un qui pourrait me soulever et me plaquer contre un mur, comme dans les nombreux romans que je lis. Je continue mon exploration muette, suivant la ligne foncée et fournie qui disparaît ensuite dans son boxer bosselé.

— Tu es plus film porno que film d'horreur on dirait, se marre Morales.

Je tombe nez à nez avec ses yeux bleutés, fixés dans les miens. La tête à l'envers, il sourit face aux rougeurs qui viennent de prendre possession de mes pommettes.

— Non, je regardais juste si vous dormiez encore, mon frère et toi..., mens-je.

— Hum hum. T'inquiète, j'ai l'habitude qu'on me mate.

— Prétentieux!

Il rigole de plus belle et se lève. Je pensais qu'il allait enfiler un vêtement, cacher sa nudité, mais non. Il s'avance même dans ma direction.

— Désolé pour la gaule matinale, lance-t-il pas gêné pour un sou, ses yeux sur son érection cachée par un sous-vêtement moulant.

OK... je suis dans une dimension parallèle.

Il se dirige vers la cuisine ouverte et allume la machine à café.

— Où sont les tasses ?

— Euh, juste... au-dessus de ta tête, dans l'armoire du haut.

Je ne résiste pas et plonge mes yeux sur ses fesses ciselées, immobiles devant moi. Un grognement, provenant de derrière mon dos, me sort de mon exploration interdite. Je salue rapidement mon frère qui étouffe un bâillement dans son coude.

— Putain Morales, va t'habiller, tu vas exciter ma frangine, râle mon jumeau un brin protecteur.

— C'est ce que j'ai compris, se moque l'autre con tout en me toisant, un sourire sexy greffé à sa tronche d'égocentrique - et en parlant de trique, la sienne n'a pas encore disparu.

Il me frôle, se penche pour récupérer ses fringues balancées sur mon plancher et enfile ses vêtements pour laisser un peu de répit à ma libido qui s'affole.

— Tu appelles le serrurier à quelle heure ? demandé-je à mon frère, impatiente de retrouver ma tranquillité.

— À neuf heures.

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