Chapitre 18

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[N'étant pas présente demain - 14 juillet ♥ - je poste le chapitre aujourd'hui]

L'alcool me monte à la tête. Si j'étais encore en mode « draguer Morales pour foutre la merdre dans leur relation amicale et surtout pour que mon frangin le fasse dégager à coups de pied dans son joli cul bien musclé », j'aurais pu faire semblant de trop boire pour tenter un rapprochement. C'est bien connu: l'alcool rapproche les gens, désinhibe. Bon, le résultat n'est pas toujours positif; parfois ça peut mener à des situations hyper gênantes. Mais regardez, dans Cinquante Nuances de Grey, après qu'Anna a vomi et dormi chez le beau gosse, il s'est présenté torse nu dans sa chambre; plutôt sympa, non? -Oh! ce passage me donne des sueurs... Mais, je suis épuisée de jouer à ce petit jeu. De plus, j'ai déjà bien trop bu pour tenter quoique ce soit.

Je tangue, vacille tout en me dirigeant vers les toilettes.

— Tu as vu qu'il y a un babyfoot dans la salle du bas ?

Je ferme les yeux quelques secondes, me délecte de cette odeur qui me plaît tant et lui réponds sans me retourner, sans m'accrocher à son regard vert.

— Ouais, et donc ? Tu veux aller faire joujou avec les petits bonhommes et la baballe ? ironisé-je.

Le pote de mon frère me dépasse, se place devant moi et pose son épaule contre le mur noir du couloir.

— Tu m'as défié l'autre jour, au restaurant. Stripfoot, me semble-t-il.

Son murmure éveille mes sens, chatouille ma zone sensible.

— Demande à Lara, elle sera ravie de jouer avec le manche de ton jeu !

Je bombe la poitrine et détourne le regard. Je ne veux pas croiser ses yeux ensorcelants. Je risque de m'y noyer, encore. Alors j'opère un demi-tour, prête à fuir, mais il m'arrête, attrapant mon poignet entre ses longs doigts.

— C'est du passé, elle et moi.

— Je m'en fiche en fait, Morales. Tu couches avec qui tu veux, ça ne me regarde pas. Lara, Julia ... Bref.

Je m'enfonce toute seule un poignard dans le cœur. Pourquoi cette phrase est-elle si dure à prononcer, à entendre ? Pourquoi ai-je l'impression qu'elle résonne comme un pansement que l'on vient de me retirer d'un coup sec ? Pourquoi est-ce que je sens mon ventre se contracter ? Mais ce qui est soudain le plus douloureux, c'est la main de Morales qui se retire. Il abandonne ma peau et ça me donne envie de pleurer.

— Je vois...

Le ténébreux approche sa main de mon visage.

— Sauf que...

Je recule instinctivement, me retrouve coincée contre le mur sombre du couloir, la bouche asséchée, la tête qui tourne et le corps flasque. Le troisième cocktail était de trop si vous voulez mon avis.

— Moi..., continue le pote de mon frère en plaçant ses mains de part et d'autre de mon crâne.

C'est à cet instant précis que la réalité de sa grandeur me frappe de plein fouet. Il se dresse devant moi, dominant ma petite silhouette, m'obligeant à tordre le cou pour essayer de capter son regard intense, figé dans une expression brûlante. Son visage est traversé par une contrariété évidente, ses cheveux parfaitement coiffés encadrent le haut de son visage. Je fixe soudainement sa bouche... Il fait une pause, comme si le reste de ses paroles était difficile à dire. Mais Morales, fidèle à lui-même, ne recule pas - il ne connaît pas la fuite. Il rouvre la bouche et plisse les sourcils.

Pendant ce temps, mon cœur menace d'exploser dans ma poitrine. J'attends la suite avec une impatience comparable à celle des finalistes d'un concours de chant télévisé. L'Espagnol incarne le rôle sadique du présentateur qui, bientôt interrompu par la diffusion d'une publicité, fait durer le suspens avant de révéler le résultat tant attendu.

The science of loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant