The science of love

Chapitre 7

Morales passe ses mains sous mon tee-shirt, touche ma peau, se balade jusqu'à la lisière de ma dentelle blanche. Mon corps, ce traître, réagit immédiatement à ses caresses. J'halète, prise dans le tourbillon sensuel qui s'infiltre entre l'homme, qui me fait vibrer, et mon cœur, qui ne sait plus quel tempo il doit suivre.

La grande main de Morales glisse sous mon sous-vêtement pour trouver mon mamelon durci et érigé dans sa direction. C'en est presque douloureux. Le râle grave, qui se faufile entre les lèvres du beau brun, retire toutes les craintes que j'avais jusqu'à présent.

Les questions, qui tournaient en boucle, et mes appréhensions disparaissent aussitôt. Je lui plais ; en tout cas, il vibre autant que moi à ce moment précis et ça me suffit amplement pour accepter qu'il me touche comme il le fait.

Mes doigts jouent avec la boucle de la ceinture qui retient son pantalon de pompier. Ses prunelles m'hypnotisent, sa voix éveille des sensations que je pensais endormies.

— Arrête de jouer, Juliette...

— Tu es impatient, Morales, l'aguiché-je.

Il grogne, s'empare de ma bouche et me pousse contre la porte d'entrée. Son érection se place contre mon bas ventre. Il fait un petit mouvement, se frotte contre moi. Ce geste consume mon âme, brûle mon être et mon enveloppe charnelle ne répond plus de rien.

— Tu es censé éteindre les feux, pas les allumer, dis-je en ébullition.

Il retire mon tee-shirt et je laisse ses yeux naviguer sur toutes les parcelles de corps que je cache habituellement. J'attrape son visage entre mes doigts et dépose un premier baiser sur sa barbe, puis au coin de ses lèvres et, quand je recule, je vois le désir qui explose dans ses yeux. Il passe sa main derrière ma nuque et écrase sa bouche sur la mienne. Sa langue ne me laisse aucun répit. Il la tourne, l'enlace avec la sienne, danse en harmonie. Puis il mordille ma lèvre inférieure, me laisse reprendre ma respiration une seconde à peine. Il repart immédiatement à l'assaut de ma bouche. En même temps, l'Espagnol bouge contre moi, frictionne mon petit plaisir. Le pouvoir qu'il a sur moi, me donne le tournis. Je me cambre, lui demande de me donner plus.

Plus fort, plus vite, plus intense...

«Tout le monde veut devenir un cat... »

Le réveil sonne, me sort abruptement de mes rêveries.

Putain de meringue trop cuite !

Ma poitrine se soulève et s'abaisse avec une rapidité déconcertante. Je retire rapidement la main coincée entre mes jambes - la mienne - pour la poser sur ma poitrine. Mon palpitant tambourine, s'emballe. Mon esprit réfute quelques secondes les images qui ont défilé dans mon rêve. Mais elles reprennent facilement leur place et m'envahissent d'une honte sans nom.

— Oh non ! Non, non...

Je m'ébroue, m'assieds sur mon lit, le dos contre l'oreiller et frotte énergiquement mon visage comme si je pouvais le libérer du film qui défile encore dans ma boîte crânienne. Les joues cramoisies, les palpitations entre mes cuisses et toute cette tension électrique ont du mal à quitter mon esprit. Le stress de ma future rencontre avec Estéban, mon pompier, et Morales, le pote de mon frère, tout ça s'est mélangé et a créé un cocktail piquant de fantasmes.

— Bien, tout va très bien, nié-je.

Pour passer plus rapidement à autre chose, je saisis mon téléphone. J'ai pris une habitude depuis quelques jours : le zieuter le matin au réveil. J'attends impatiemment le tout premier message, celui d'Estéban. La première phrase, le premier mot...non, même le premier prénom qui apparaît sur mon écran, me permet de débuter joyeusement la journée et me motive pour la suite.