Le soleil apparaît lentement à l'horizon. Il baigne l'atmosphère d'une lumière dorée dans laquelle se mêlent des teintes orangées et roses. Celles-ci s'étirent pour ne plus montrer, bientôt, que la vive lueur de l'astre brûlant. Le chant des oiseaux s'accorde à la brise matinale et me réveille en douceur. Profitant de ce bain de soleil, j'étire les bras et bouge mon corps endolori par la fatigue : Thomas et moi avons parlé des heures sous les étoiles et nous nous sommes endormis dehors.
Je tourne le visage vers mon frère : il est toujours au pays des songes, recroquevillé sur lui-même à cause du froid. Quant à moi, j'ai eu l'honneur d'être enveloppée dans un plaid bien chaud : le seul que possède le logement. Mon jumeau bouge, baille silencieusement et ouvre ses paupières.
— Hey!
— Salut Tommy. Bien dormi ? Merci pour le plaid.
Il se lève, s'assied sur le siège tressé et me dévisage.
— Ce n'est pas moi. Mais en tout cas, je suis content que ce soit toi qui l'aies eu.
Thomas me sourit, puis il se lève et me rejoint. Il me tend sa main et attend que je la saisisse pour le suivre. Je quitte la chaleur de la couverture, la plie soigneusement et suis mon frère dans le logement où tous sont à table, prêts à déjeuner.
— Vous êtes rentrés à quelle heure ? s'enquiert mon frère en croquant dans un bout de pain.
— On vient de rentrer. On déjeune et on va se pieuter, affirme Nolan qui masse ses tempes.
À peine a-t-il fini de parler que Morales débarque dans le salon, vêtu d'un pantalon de pyjama ample qui retombe sur ses hanches. Torse nu, cheveux en bataille, il s'installe en face de moi, sans m'adresser un seul regard.
— Tu es rentré tôt, je voulais danser avec toi, moi, râle Lara.
Morales souffle, prend une tasse remplie de café et sirote sa boisson chaude en silence.
— Sacrée gueule de bois, se moque Isaac en tapant les épaules de l'Espagnol.
— Ouais.
Mon frère se lève pour rejoindre son pote. De mon côté, je récupère mon téléphone que j'avais laissé dans mon sac à l'entrée et réalise que j'ai reçu un message d'Estéban.
Estéban : Juliette.
Oh merde, ça ne débute pas bien.
Estéban : Je me suis inscrit à l'expérience pour de mauvaises raisons. Je ne cherchais pas l'amour; je l'avais déjà trouvé mais il était inaccessible. Je te mentirais si je te disais que je n'ai pas mis tout mon coeur dans cette histoire, notre histoire. J'ai voulu me prouver certaines choses, certes, mais j'ai appris à te connaître et j'y ai pris un réel plaisir. Tu es une jeune femme exceptionnelle, n'en doute jamais. Pourtant, le pincement dans ma poitrine s'intensifie : je ne suis compatible avec toi qu'à 12%. Ce n'est donc pas quelqu'un comme moi qu'il te faut, mais un gars qui correspond à l'ensemble de tes critères. Tu le mérites ! Alors, oui, tu vas penser que je me dégonfle, et c'est le cas. J'espère sincèrement que tu pourras t'épanouir dans les bras de l'homme dont tu rêves et sache une chose : celui à qui tu offriras ton amour sera le plus chanceux de tous les hommes.
Tendrement,
Estéban.— Quoi ?
J'ai crié tellement fort que tous les présents se sont retournés dans ma direction.
— Ça va Juliette? s'inquiète mon frère.
Mon estomac se noue, mes yeux se gorgent de pluie, mon cœur ralentit sa symphonie. Je ne comprends pas. Deux sentiments se battent à l'intérieur de moi : d'un côté la tristesse, de l'autre le soulagement.
VOUS LISEZ
The science of love
Romance♥️🧪📱🇨🇵 Parisienne et pâtissière hors pair, Juliette n'aime pas les fioritures et encore moins se mettre en avant. Sa vie se résume à lire dans son canapé, à regarder des films romantiques et à manger avec son jumeau, Thomas. Cependant il lui ma...