06. fire

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TW

Je restais debout face à l'homme qui venait d'être abattue, non par mon arme, mais par la sienne. La frustration que je ressentais en cet instant était terriblement forte. Je lui en voulais, mais j'étais soulagé. Comme ci, j'avais un poids en moins. Une larme coula le long de ma joue quand je me redis compte que tout était terminé, que l'angoisse de mes cauchemars, l'angoisse de ma vie, était détruite. Ce n'était pas une larme de tristesse, mais de soulagement.

Je n'ai jamais senti quelconque présence auprès de moi ce soir, ni durant mon repérage près de ce monstre. Le secret que j'enfouissais au plus profond de moi était révélé. J'étais affaibli par ce passé, par cette souffrance. On pouvait l'utiliser contre moi. J'avais protégé ce qui m'était arrivé depuis petite, mais, maintenant, j'étais exposé.

La vie de star n'est pas faite pour moi.

Je passe mon tour.

Je ne comprenais pas comment c'était possible. J'avais été suivi, observé. J'avais été un pion, pour atteindre un but qui était le même que le mien.

- Je te laisse seuls lys, je serai dehors.

Le sentiment de soulagement était beaucoup plus puissant que celui de la trahison. Même ça ne l'était pas. Pourquoi le faire à ma place ? J'en étais capable. J'étais préparé, j'avais attendu de nombreuse année avant d'être apte à le confronter.

En étais-je capable ?

Réellement ?

Ou juste une idée.

Je restais planter là à attendre si je signais ou non ce putain de cadavre qui par le passé m'avait tant torturer, qui m'avait pris mon innocence, ma joie, ma vie. J'avançais vers sa tête, sortit un couteau de ma poche arrière et gravit le mot « pervers » sur son front. La balle qu'il avait reçue, symbolisait le point que l'on place à la fin d'une phrase, c'était poétique. Mais il ne méritait aucune poésie.

Je cherchais désespérément du whisky, par pour en boire, je n'aimais pas le goût de celui-ci. Plutôt pour déclencher un feu. Enflammait cette maison, flambait ce pauvre type, que tous les mauvais souvenirs que j'avais avec cette maison deviennent des cendres et que le vent les emportent loin de moi. Je fouillais un peu dans le salon, dans un placard qui servait de rangement pour le service de table, je découvris un bon nombre de bouteilles. Certaine étaient déjà entamés. Avant de reverser l'alcool, j'enfouis ma main dans la poche du cadavre pour y trouver un briquet, il en avait un dans la poche droite de son jean. Lorsque j'avais tous les éléments nécessaires pour déclencher ce feu, je reversai les bouteilles sur le fauteuil et mis la flamme que j'avais allumée avec soin près de ce dernier pour qu'il s'allume tel un grand feu de joie.

C'était fini

Je regardais le feu s'alimentait des journaux, des papiers, des tissus, de tout ce qui se trouvait dans cette maison. Plus le temps passait et plus le feu grandissait, plus c'était dangereux pour moi de rester dans la maison. Je commençais à rencontrer des difficultés respiratoires. La fumée qu'avait engendré le feu que j'avais créé envahissait le séjour, mes yeux commençaient à me piquer, je devais sortir. Une quinte de toux me prit, j'avais inhalé trop de fumée, je n'arrivais plus à m'arrêter de tousser. Malgré un torchon que j'avais réussi à prendre, il était presque impossible pour moi de respirer normalement. Je me voyais morte aux côtés de ce monstre. Mourir ne m'effrayait pas, mais il était hors de question de mourir à ses côtés. Je me dirigeais avec difficulté vers la cuisine, pour pouvoir sortir par la porte de derrière.

- Lys, dépêche-toi. Dit la voix qui se rapprochait de moi.

J'étais dehors, hors de danger, hors du feu. Tout était fini, pour de bon cette fois, j'avais ma vengeance. En partie. Je n'avais pas donné le coup de grâce, mais j'avais réduit en cendre toute son existence. Je n'étais pas en colère, j'aurais voulu, moi.

LysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant