Lys

09. Bal

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Paul me regarda, l'air dubitatif, ne sachant pas s'il devait ou non me confier les secrets qu'il gardait de son affaire. Il hésita plusieurs fois à m'expliquer. L'homme que j'avais en face de moi aurait pu me mentir et ne pas m'indiquer les vraies affaires qui se déroulait sa structure, mais au lieu de ça il me répondit calmement :

- De la prostitution.

- En tout genre ? dis-je à mon tour, je connaissais la réponse, mais mon travail était de le faire parler.

- Je vous propose une entrevue plus particulière afin d'en discuter, disons dans une heure. Paul regarda autour de lui, comme si, il cherchait son frère du regard. Puis reprit. Oui, retrouvons-nous dans une heure en bas des escaliers. Je vous prie de bien vouloir m'excuser. Avant de partir définitivement, il posa un baiser sur le dos de ma main.

Un geste adorable. Mais abjecte venant de lui. Je lui renvoyais un sourire en guise de réponse.

Je préfère embrasser un crapaud.

- Ou moi.

Merde. J'ai pensé à haute voix.

Idiote.

- Léandro, quel plaisir de te retrouver. M'exclamais-je faussement joyeuse en me retournant pour faire face à Saphir.

Saphir lui va mieux.

- Je veux que tout le monde danse cette valse anglaise. Pas un seul ne doit rester assis. Musique maestro. Déclara le deuxième frère Kinsley.

- Tu me devras tout de même une danse. Affirma Saphir tout en me tendant sa main. M'invitant à le rejoindre sur la piste de danse.

En réalité, je n'aimais pas danser. Mais c'était une obligation. Au manoir, comme lors de certaine mission, la valse était indispensable.

Nous nous placions sur la piste de danse entourée de tous les autres invités qui, eux aussi, prirent place. La musique se fit entendre, Howls moving castle theme de Joe Hisaishi, c'était une musique douce, parfaite pour la valse.

Saphir et moi étions en symbiose, nos pas étaient parfaitement accordés. Aucun mouvement ne fut maladroit. Nos corps se collèrent au fur et à mesure que nous dansions. La sensation de son corps près du mien était enivrante. Contrairement à la dernière fois, lors de ma crise d'angoisse, il ne sentait pas le tabac, juste des notes d'épices et boisées. Cette odeur, son odeur, était agréable.

Merde, et moi ? je ne sens pas mon odeur, je pue ?

Et puis merde, il va se faire foutre.

- Tes cheveux ne sont pas très agréables. Chuchota Saphir à mon oreille.

- Et moi, je t'emmerde. Dis-je en m'écartant de lui pour lui sourire.

- Me gusta tu sonrisa. Répliqua mon interlocuteur en espagnol, je fis mine de ne pas comprendre afin de semer le doute en lui. Moi, j'aimerais te faire autre chose. Mon plan avait fonctionné ?

- Même dans tes rêves, ça n'arrivera jamais. Perds-en tout espoir, tu ne m'auras jamais dans ton lit. Rajoutais-je en mettant fin à cette discussion.

Les dernières notes de musique se firent entendre, ce qui annonça la fin de cette danse, qui n'avait pas été aussi pénible qu'habituellement. Étonnamment, Saphir était meilleur danseur que je ne l'aurais cru.

- « Ici ou dans un lit », répétais-je d'un ton sarcastique. Ce fut ici. Concluais-je afin de bien le charrier.

Il me lança un regard noir, se rapprocha de moi jusqu'à mon oreille. Je sentais son souffle chaud sur mon cou, mon corps régis automatique à ce dernier. Des frissons parcoururent mon épiderme laissé à la merci de cet homme.