05. ''ma petite fleur ''

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- Lâche-moi, sale chien. Tu es aussi ignoble qu'eux. Articulais-je en tentant de me défaire de sa poigne.

- NE ME COMPARE JAMAIS À EUX. Rugit-il, sa poigne se resserrait, je sentais ma mâchoire se contracter de plus en plus. TU NE ME CONNAIS PAS, TU NE CONNAIS PAS MES MOTIVATIONS, ALORS TU VAS FERMER TA GUEULE OU JE LE FAIS À TA PLACE, PÉTASSE.

Pétasse.

Chienne.

Salope.

Pute.

- JE N'EN AI RIEN À FOUTRE DE TU ES MOTIVATION OU DE QUI TU ES. NE PARLE PAS COMME ÇA DE NOAH ET NE M'INSULTE PLUS JAMAIS. Hurlais-je à mon tour, il voulait jouer, on allait jouer. Toi et tes ordres peuvent aller se faire foutre. Je n'obéirai à aucuns d'entre eux. Ne me manque pas de respect et cette mission se passera au mieux pour toi comme pour moi. Sort Noah, de cette mission. Je ferais le taffe à sa place. Les larmes me montaient aux yeux, mais je devais tout refouler. Si quelqu'un devait ouvrir les cuisses, je le ferais. Pas elle.

Je terminais mon discours par ces mots. Il me regardait d'un air dubitatif, comme s'il ne prenait pas au sérieux. Pourtant, je l'étais. J'étais vraiment sérieuse.

- Pourquoi ? m'interrogea Saphir tout en relâchant sa poigne et s'éloignant de moi.

Au départ, je ne comprenais pas sa question. Mais c'était simple. Il voulait savoir pourquoi moi, j'étais prêtre à offrir mon corps pour la mission. Pourquoi je n'avais pas la moindre estime pour moi. La raison, ma vie. Je ne méritais pas de vivre. Ce jour-là, j'aurais voulu accompagner ma mère et sombrer avec elle.

Mon corps était qu'un simple outil, une passerelle le temps de ma vie. Il était déjà abimé, une souillure de plus ou de moins ne changerait rien pour lui, ça ne changerait rien pour moi. Cette fois, j'avais le choix, en quelque sorte. Je devais la protéger, au péril de ma vie.

- Peu importe, le choix est fait. Cette mission se fera uniquement avec moi. Déclarais-je en m'avançant pour me défaire du mur.

Saphir était de nouveau face à la cheminée, dos à moi. Seul le feu illuminait son visage, que je pouvais discerner que très vaguement. Pendant de longues minutes le silence régna dans la pièce, même nos souffles n'osaient pas être bruyant.

- Désolé. Relança Saphir en se tournant vers la table où il avait laissé son verre, qu'il reprit tout en posant son regard sur moi.

Ses mots étaient sincères, je le sentais à travers sa voix qui était à peine perceptible. J'étais tétanisé par ces mots, ils m'avaient atteint. Toute ma vie, j'ai dû présenter des excuses, aujourd'hui, on m'en présente, à moi.

A moi...

- J'informerai Noah qu'elle ne fait plus partie de la mission, si c'est ce que tu souhaites. Reprit-il, ce qui me fit sortir de mes pensées. Il hésitait à poursuivre son discourt, après quelques gorgées de whisky et raclement de gorge, il réussit à reprendre pour poursuivre. Ilys... personne... personne te touchera. J'y veillerai. Personne ne touchera à ma petite fleur. Il quitta la pièce sur ses mots, me laissant seul face à cette cheminée que le feu dévorait.

''ma petite fleur'', elle, elle m'appelait comme ça. Je pensais que c'était une coïncidence quand il avait dit ''lys'', d'autre l'avait déjà fait. Ce que je détestais, personne ne pouvait utiliser ce surnom. Lui l'avait fait. Saphir avait même utiliser celui que j'affectionnais le plus.

Mes larmes coulaient sans que je puisse arrêter ces dernières, j'étais incapable de bouger. Je restais plantée devant le feu. Mes jambes devenaient de plus en plus lourdes, jusqu'à ce qu'elles me lâchent. J'étais assise devant le feu, à le regarder bruler, m'imaginant bruler à l'intérieur par moment. Regardait les flammes danser entre elles avait un côté poétique et réconfortant. Le feu à une durée de vie incertaine, il est fort et tenace. Dévastateur. Ce que je me devais d'être. Pourtant, face à lui, je me reflétais comme étant son ennemie. Celle qui pouvait le détruit à tout moment, à cause de mes larmes. Larmes qui ne devraient pas couler.

LysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant