Chapitre 23

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Younouss Diack en image

Suggestion de chronique : Illusion de didiene_chro

Aythieuuu niou dem❤️

POINT DE VUE EXTERNE

A Yeumbeul au cœur de la banlieue, une maison en toiture zinc metal soutenue par des murs fissurés dont la peinture avait perdu ses fonctions était habitée par Ndeye Khadidiatou Ndiaye.
Mère de trois enfants, son mari était derrière les barreaux depuis des années et il n'y ressortira que quand son âme sera hors de son corps.

Elle ne pouvait compter sur personne pour s'en sortir financièrement, elle ne pouvait compter que sur elle même car depuis la tombée du verdict beaucoup l'ont tournée le dos en première sa propre famille.

Dans la cour de cette maison où vivait plusieurs familles locataires, Khady Ndiaye mettait les beignets à peine refroidis dans des sachets et du café dans un thermos puis ensuite chargée à sa fille aînée âgée de 17 ans Asma Diack et sa cadette Mame Diarra Bousso Diack âgée de 15 ans d'aller les vendre. C'était ce que les deux jeunes filles faisaient quand elles ne partaient pas à l'école.

Pendant ce temps, leur jeune frère Younous Diack 13ans révisait dans la chambre.
Devant la porte, khady Ndiaye contemplait son fils concentré sur ses cahiers. L'amour qu'elle lui portait était si spéciale. Elle lui couvrait d'amour pour ne pas qu'il sente l'absence de son père qu'il n'a jamais eu l'occasion de voir.

Khady : Younous kagn ngay nopalou ? ( Younous quand est-ce que tu vas te reposer ?). Le taquine t-elle

Younous : Domou badola waroul nopalou ( Le fils d'un pauvre n'a pas le droit au repos). Répond t-il

Khady : Younous.....

Younous : Maman, mon ancien professeur avait raison je n'ai pas le droit au repos, je n'ai même pas le droit aux loisirs

Khady : Xelam mo tolou fofou rek motax mou waxko. Amnga droit deff lepou lou sa morom yi di deff té mou nex yalla. Sa papa nek kasso taxoul nga wara bagna doundou comme sa morom yi ( C'est là où ces pensées se limitent mais tu as le droit de faire tout ce que les enfants de ton âge font et que ça plaît à Dieu. Ton père est certes en prison mais cela ne doit pas t'empêcher de vivre comme les autres.)

Younous : hum

Khady : Wa lo beug agné souba ( Qu'est-ce que tu veux manger demain comme déjeuner ?). L'amadoue t-elle pour ne pas le voir triste

Younous : Mah, j'ai vu comment tu sacrifies parfois mes soeurs au détriment de mes besoins, je vois aussi comment tu transcendes tes limites pour ma réussite et je te promets que tu ne vas pas le regretter. Je vais réussir inchalla. Ce qui me rend un peu triste c'est papa, il ne sera pas là quand je recevrais mes diplômes, quand je soutiendrais ma thèse, quand j'aurais réussi, quand les gens me salueraient avec les deux mains, quand je serais un homme accompli.

Khady : rien n'est impossible Younous prions.

Younous Diack : Même si je sais que ça n'arrivera jamais, je prie chaque jour pour qu'il sorte un jour de la prison.

Elle pris place à côté de son fils pour le prendre dans ses bras.

Younous : je refuse de croire que mon père est un criminel. Je n'étais pas là quand on l'avait accusé ni quand le verdict est tombé mais je peux jurer ma main à couper qu'il est innocent comme il l'a toujours proclamé. Je me demande pourquoi à chaque fois c'est le pauvre qui a tort, qui est pointé du doigt, qui est coupable ou encore qu'on accuse d'anthropophagie. C'est toujours le pauvre qui est calomnié.

Compte à rebours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant