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La limousine, de location, arrive devant l'hôtel particulier. Un employé, ou un extra pour la soirée, s'avance pour ouvrir la porte à Maryline. David la rejoint et ils entrent dans cette magnifique demeure, dont le porche donne sur un jardin intérieur, plutôt spacieux alors que nous sommes dans la capitale.

– Qu'est-ce que je suis nerveuse.

– Tout va bien se passer.

– Pascal aurait pu être plus subtil en choisissant nos nouvelles identités.

– Personne ne comprendra la référence, et puis nous restons dans le thème. Surtout, n'oublie pas qu'il peut nous entendre.

– Ah oui, désolé Pascal, je ne te critiquerai plus.

Avant d'entrer dans l'hôtel particulier, ils présentent leur invitation. C'est en fait le test ultime. L'hôtesse d'accueil consulte le fichier informatique.

– Bienvenue madame et monsieur Durieux, je vous souhaite une excellente soirée.

Ce qu'ils découvrent, dans cette gigantesque salle de réception, est tout bonnement incroyable. En temps normal il doit s'agir du hall et du jardin d'hiver. Mais ce soir, l'ensemble a été agencé pour accueillir une bonne centaine de convives.

– C'est cruel, tous ces buffets ont l'air tellement appétissants.

– Pourquoi c'est cruel ?

– Ma robe est si serrée que je ne vais rien oser manger de peur de faire exploser les coutures.

David se contente de lever les yeux au ciel. Il ne dira pas ce qu'il pense : elle n'avait qu'à choisir un vêtement plus ample. Pour l'instant, ils sont totalement perdus. Un serveur s'est approché, ils ont pris une flûte de champagne. Mais à partir de là, ils ne savent plus vraiment comment se comporter. Toutes ces personnes ont l'air de parfaitement se connaître. Les discussions vont déjà bon train. Il faudrait qu'ils identifient les hôtes de la soirée. Ce ne sera pas compliqué, le couple se dirige vers eux.

– Madame et monsieur Durieux, quel plaisir de vous recevoir.

– Alors, jeune homme, ainsi vous travaillez dans la cryptomonnaie ?

Le propriétaire des lieux est impressionnant. Aussi grand que gros, cigare en bouche, il ressemble beaucoup à un parrain de la mafia. Et il ne semble pas très enclin aux mondanités, il entre directement dans le vif du sujet qui l'intéresse.

– Venez avec moi, je vais vous présenter quelques amis. Laissons les femmes papoter entre elles.

– Suivez-moi, madame Durieux, je vais vous faire visiter.

– Avec plaisir.

Maryline est très impressionnée par cette femme. Plus petite qu'elle, très fine, magnifiquement vêtue, elle dégage un charisme incroyable.

– Ainsi, vous êtes une collectionneuse, comme moi.

– Exactement, je suis passionnée par l'art.

– Quelle époque préférez-vous ?

Maryline prend quelques secondes, faisant mine de réfléchir, le temps que Pascal lui souffle la réponse.

– J'apprécie énormément Hubert Robert et ses ruines architecturales.

– J'ai de quoi vous émerveiller alors, montons à l'étage.

Déstabilisée, Maryline suit la maîtresse de maison. Elle ne pensait pas que l'infiltration irait aussi vite. Les choses se passent plutôt bien, et cela ne manque pas de la stresser encore plus, elle a peur de commettre une erreur.

Près de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant