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Ashley Ducreux se tient là, debout, devant Maryline et David stupéfaits, figés, incapables de savoir comment réagir.

– Pascal, je pense que vous m'entendez. Venez le plus rapidement possible. Et entrez par la grande porte, inutile de passer par les égouts !

Lentement, madame Ducreux ramasse les objets que les deux voleurs amateurs ont fait tomber pendant leur tentative de fuite. David et Maryline ne bougent toujours pas, on pourrait croire à des statues, s'il n'y avait pas un signe de respiration. Pas un seul mot n'est échangé pendant une longue, très longue demi-heure, le temps nécessaire pour que Pascal arrive.

– Parfait, nous sommes enfin réunis. Prenez place, je vous prie.

Elle indique le canapé, où les trois complices s'assoient sagement, tandis que madame Ducreux prend place dans le fauteuil, en face d'eux. Maryline tient fermement L'œil-de-chat dans sa main.

– C'est donc vous qui avez fait en sorte de nous réunir.

– Bonne déduction, David Desroches et non Durieux. J'espère que votre petit séjour en prison n'a pas été trop difficile.

– Pourquoi m'avoir piégé ?

– Directement dans le vif du sujet, j'aime votre caractère. Eh bien, simplement pour que vous puissiez passer du temps avec ce vieil homme, qui avait tant de légendes à vous raconter. J'espère que vous avez suivi mes consignes et que vous couchez sur le papier tout ce qu'il vous a révélé.

– Pourquoi moi ?

– Parce que vous êtes une petite fouine. Un étudiant en Histoire de l'art particulièrement doué, mais beaucoup trop curieux.

– La rencontre avec Pei, c'est vous qui l'avez organisée.

– Évidemment, vous croyez que l'un des plus grands architectes de notre époque en avait quelque chose à faire du mémoire d'un étudiant ?

– Ce qu'il m'a raconté...

– Tout est vrai. Allez, David, sans rancune pour cette histoire de prison.

Il ne répond rien. Vu la situation, il n'est pas en position de riposter.

– Maryline, vous avez l'air subjuguée par ce que je raconte.

– Votre voix.

– Celle de la femme qui vous a parlé par cloisons interposées, lors de la Japan Expo.

– C'était bien vous.

– Faisons simple, tout ce qui vous est arrivé ces derniers temps, j'en suis à l'origine.

– Pourquoi ?

– Je sais que vous avez beaucoup de questions. Alors prenons un peu de temps. Vous avez eu du mal à endormir mon cher époux, mais maintenant qu'il est à terre il ne se réveillera pas avant l'aube.


Madame Ducreux se lève et sert un verre de whisky à chacun de ses « invités », sans oublier d'en prendre pour elle.

– Tout a commencé avec Pascal. Le génie de l'informatique. Incapable de réprimer ses pulsions. Il fallait que vous inventiez l'arme numérique ultime.

– J'aime les défis.

– Vous êtes très dangereux, heureusement que désormais nous pouvons vous canaliser. Vous avez été la première pièce du puzzle, essentielle. Avec votre maîtrise des technologies, il serait possible de contrôler le monde.

– J'ai quand même échoué face à votre système de sécurité.

– Vous avez failli parce que je savais que vous alliez venir. Sinon, je crois que ce vol aurait été une réussite.

Près de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant