Chapitre 7

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Sorsha ne se sentait pas trop à l'aise dans les mines. Elles étaient comme toutes les mines : trop profondes, trop sombres, trop fermées. Elle se demanda si elle ne préférait pas le Col de Caradras. Elle réfléchit deux secondes et frissonna au souvenir de l'avalange. Non, en fait, non. Pourtant de longues heures de marches attendaient la Communauté qui erraient parmi des escaliers, des chemins étroits, de nombreux trous et n'ayant pour compagnie que la seule obscurité. Elle devait faire attention, le danger était sous chaque pas.

Ils arrivèrent enfin devant trois passages aussi sombres que les uns que les autres. Gandalf s'arrêta au croisement sans mot dire et contempla longuement les issues. Tout le monde pensa qu'il s'était perdu. Sorsha y vit la possibilité de se reposer et en fut soulagée. Tout à coup, son regard se posa sur le visage de Frodon. Il regardait en bas et semblait effrayé, à tel point qu'il ne bougeait pas.

Curieuse, elle regarda à son tour : une créature étrange les suivait et grimpait vers eux. Elle étouffa un cri en le détaillant : il ressemblait à un homme mais plus maigre, plus petit. Il était à demi nu et il sembla à Sorsha que ses yeux étaient énormes. Elle suivit Frodon qui se dirigeait à toute hâte vers Gandalf.

— Vous l'avez vu vous aussi ? lui demanda-t-il gentiment lorsqu'elle lui prit le bras.

Elle hocha la tête et jeta un coup d'œil en arrière.

— Allons voir Gandalf, il saura quoi faire. Ne vous inquiétez pas !

Le magicien gris leur apprit qu'il s'agissait de Gollum, et qu'il les suivait depuis maintenant trois jours. Échappé ou relâché des donjons de Barad Dur. Sorsha se demanda pourquoi on aurait relâché quelqu'un volontairement qu'on avait pourtant enfermé mais préféra ne pas poser une question dont la réponse la dérangerait sûrement.

— Il l'aime et il le hait, autant qu'il s'aime et qu'il se hait ! continua Gandalf. Il ne se débarrassera jamais de sa dépendance de l'Anneau.

— Sympa votre anneau pour se faire des amis ! dit Sorsha, cynique. Gollum, des cavaliers noirs très méchants, un seigneur de... Instagram à côté, c'est de la rigolade !

Frodon et Gandalf sourirent sans trop vraiment comprendre qui était ce fameux « Facebook », puis s'en suivit un long monologue sur la pitié de Bilbo, le droit de dispenser vie et mort... Sorsha partageait l'opinion de Frodon et ne voyait pas bien en quoi cet être répugnant allait pouvoir les aider.

Enfin, alors que la Communauté patientait depuis longtemps à cet embranchement, Gandalf se leva et déclara :

— C'est par là !

Face à la remarque de Merry qui sous entendait une légère perte de mémoire, il ajouta :

— L'air est moins nauséabond en bas, dans le doute, Meriadoc, il faut toujours suivre son flair.

Sorsha sourit. Jamais maxime ne lui avait paru plus vraie que dans ce monde médiéval... La Communauté reprit son chemin. Ils parvinrent enfin dans la cité des Nains, sans vie, sans bruit. Une vraie ville fantôme, pensa Sorsha en déglutissant. La ville était magnifique, ça oui, mais aussi effrayante à souhait. Le fait qu'il n'y ait pas un bruit, pas un vivant la rendait sinistre. Sorsha en eut la chair de poule. Gandalf éclaira les lieux et dévoila une magnifique architecture. Ils étaient tous stupéfaits :

— Pour sûr que c'est artistique, il n'y a pas d'erreur, dit Sam, subjugué.

— Ça pourrait être la huitième merveille du monde ! Enfin, dans mon monde ! renchérit Sorsha, bouché bée.

La célèbre salle des Archives apparut devant eux. Gimli s'y précipita en gémissant. Il savait ce qu'il allait y découvrir.

— Nooooooon ! hurla-t-il.

La Princesse ExiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant