Chapitre 12

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Au bout de trois heures, Aragorn stoppa sa course, exaspéré, par sa sœur qui ne cessait de se plaindre :

— Mais j'ai mal aux fesses ! Je n'ai pas l'habitude de monter à cheval ! Chez moi, on conduit des voitures, des trains, des avions, et c'est franchement bien plus confortable !

— Très bien, fit Aragorn et ironiquement, il ajouta : on fait une pause le temps que le royal fessier de ma charmante sœur se repose.

— Ah ah ah! Très drôle !

En descendant, elle se prit le pied dans l'étrier et s'étala de tout son long, sous les rires attendris de ses compagnons qui se demandait si c'était possible d'être aussi maladroite. Seul Legolas ne riait pas. Elle avait employé le terme : « chez moi » ce qui signifiait qu'elle ne considérait pas la Terre du Milieu comme sa patrie. Elle feintait devant tous. Son cœur se serra lorsqu'il pensa qu'un jour elle tenterait de rentrer sur Terre et qu'elle y parviendrait peut-être. Il ne le supporterait pas. Seulement, qui était-il pour la faire changer d'avis et lui imposer une existence qu'elle ne sentirait jamais comme la sienne ? Il la regarda s'éloignait et faire quelques pas. Il l'aimait, plus que tout mais elle serait maîtresse de son destin, se promit-il. Et même s'il devait en mourir, il la soutiendrait quel que soit son choix final.

Sorsha s'étira et inspira un bon coup.

— C'est bon, on peut repartir ! lança-t-elle joyeusement.

Legolas eut envie de se jeter sur elle, de la prendre dans ses bras, de l'embrasser à en avoir le souffle coupé. Mais il se retint.

Il ne savait pas si la principale intéressée voulait officialiser leur histoire, ni même si histoire il y avait, après tout, ils ne s'étaient embrassés qu'une seule fois. De plus, même s'il acceptait que Legolas aime sa jeune sœur, il doutait qu'Aragorn voit d'un aussi bon œil qu'il se jette sur Sorsha avec des pensées, disons, ... viriles. Lorsqu'il se retourna, il vit que Gimli et Aragorn montaient Arod tandis que Sorsha était déjà sur Hasufel. Il regardait sans comprendre ce changement de duo.

— Vous montez, ou vous préférez courir ? demanda-t-elle d'un air espiègle.

Il monta prestement sur la croupe du cheval, la colla contre son torse avec autorité et saisit les rênes. Ils chevauchèrent encore. Sorsha avait toujours mal aux fesses, mais ne disait rien, ne voulant pas ralentir le groupe. De plus, Legolas distillait de petits baisers sur son cou de temps à autre, tout en resserrant son corps sur le sien. Sorsha se demandait comment elle parvenait à ne pas se retourner et à embrasser l'elfe passionnément.

Bientôt, Edoras fut en vue. La capitale du Rohan était entourée d'un mur protecteur, puis des habitations. A son sommet, se dressait Meduseld, le château d'or du seigneur du Rohan.

— Nous sommes arrivés : Edoras mes amis !

Tandis que tous admiraient la cité, Gandalf, qui avait passé une cape grise sur ses habits blancs étincelants, donna ses derniers conseils :

— Sachez que nous ne sommes pas les bienvenus. Gimli, Sorsha, rendez-nous ce petit service, éviter de parler sans avoir tourner sept fois votre langue dans votre bouche. Et sept fois est un minimum !

Les deux intéressés se regardèrent sans vraiment comprendre pourquoi Aragorn et Legolas n'avait pas eu droit à la même sentence. Ils avancèrent jusqu'au château. Sur leur passage, les gens semblaient peu enclins à la visite de visiteurs. Le temps nuageux n'agrémentait en rien l'impression lugubre qui se dégageait d'Edoras.

— Eh bien, c'est plus gai dans un cimetière, constata Gimli.

— Et encore, vous êtes sympa ! On dirait ce film, comment il s'appelle déjà ? Vous savez avec la morte qui tombe amoureuse ? Mais siii, où tout est gris !

La Princesse ExiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant