Sorsha venait d'arriver dans sa chambre. Elle ne savait pas quoi faire. Elle ne voulait absolument pas aller en Mordor, enfin, fallait-il déjà qu'elle y arrive entière. Puis Elrond voulait la faire voyager avec uniquement des hommes, qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Ce serait un voyage long, dangereux, sans confort. Non, tout bien réfléchi, si je ne peux pas rentrer chez moi, autant rester à Fondcombe en compagnie d'Arwen. Mais cela Elrond ne le permettrait jamais. Il avait décidé qu'elle faisait parti de la Communauté, alors elle partirait avec les autres demain à l'aube.
Elle se mit à faire les cent pas dans sa chambre. Si je ne veux pas partir en Mordor, et si je ne peux pas rester ici, alors, la seule solution est de fuir. Si je m'enfuis, je trouverais bien quelqu'un qui me ramènera chez moi. Satisfaite de son idée, elle décida de ne pas se rendre au dîner, et de s'enfuir par la fenêtre, lorsque tout le monde serait en train de manger. Elle était au deuxième étage, ce serait gérable. La tirant de ses pensées d'évasion et de liberté, Arwen frappa à la porte.
— Puis-je entrer ? demanda-t-elle poliment.
— Bien sûr ! Je t'en prie ! répondis la jeune femme en souriant.
— Mon père m'a appris que tu partais avec Frodon.
— Oui. Il a sûrement du te le dire, mais cela ne m'emballe pas vraiment, le Mordor et tout ça ! Je n'ai franchement pas envie d'y aller !
— Je te comprends, dit-elle en souriant, mais tu voyageras avec de vaillants compagnons, tu n'auras rien à craindre !
— Mouais, et c'est toi qui me dis ça, alors que tu restes tranquillement à Fondcombe ! maugréa Sorsha.
Arwen sourit, ne lui tenant pas rigueur de ce qu'elle venait de lui dire :
— Je vais t'aider à te préparer pour le dîner.
— Non, je ne viendrais pas dîner, je préfère me coucher tôt et profiter à fond de mon lit, qui sait quand j'en croiserais un à nouveau ? Par contre, tu peux rester un peu et me raconter pourquoi c'est Boromir qui dirige le royaume d'Aragorn ? Et tu pourrais me dire aussi pourquoi les elfes et les nains n'ont pas l'air de s'aimer ?
Arwen lui répondit avec bienveillance, répondant à toutes ses questions. Quand l'heure du dîner approcha, elle se leva et se dirigea vers la porte :
— Je te verrais demain avant ton départ !
Sorsha eut un pincement au cœur. Hélas, je serais déjà loin Arwen ! Pardonne-moi !
Elle attendit que le crépuscule tombât et défit les draps de son lit. Après tout, pensa-t-elle, cela marche bien dans mon monde, pourquoi pas dans celui-là ? Confiante, et mue par le désir enivrant de liberté, elle accrocha le drap tournicoté sur lui-même au fer forgé du balcon et regarda en bas.
— Ouf ! s'exclama-t-elle. Mine de rien, c'est haut, deux étages ! Choisis, ma fille, la liberté ou le Mordor ?
Le choix fut vite fait. Elle s'agrippa au drap et commença à descendre en marchant sur le mur. Je n'ai pas le vertige, je n'ai pas le vertige, répétait-elle, blanche comme un linge.
— Je ne ferais pas ça si j'étais vous !
Le cœur de Sorsha cogna dans sa poitrine. Elle chercha dans le noir qui venait de lui dire ça. Elle n'avait pas reconnu la voix d'Elrond, c'était toujours ça de gagner. Enfin, dans les feuillages de l'arbre voisin, elle aperçut l'elfe qui avait pris la défense d'Aragorn.
Legolas, pensa-t-elle en se rappelant les propos d'Arwen. Prince de quelque chose, une forêt ou un bois si je me rappelle bien.
Elle ne lui répondit pas et continua à descendre.
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La Princesse Exilée
Fiksi PenggemarLe Seigneur des anneaux : La Princesse Exilée ou comment une jeune femme du XXIe siècle, capricieuse et à la langue bien pendue, qui ne connaît rien à la Terre du Milieu, ne sait pas se battre et a peur de son ombre, atterrie en escarpins en pleine...