Legolas n'avait toujours pas retrouvé Sorsha. Personne ne semblait l'avoir vu. Cela faisait maintenant deux heures qu'il la cherchait.
Il voulait s'excuser, lui dire qu'il avait honte de l'avoir traitée ainsi, qu'il l'aimait de tout son cœur et qu'il était prêt à tout pour qu'elle lui pardonne. Il avait fait le tour de la forteresse. Intérieur et extérieur. Pas de Sorsha. Il se dit q''ils s'étaient sûrement croisés et qu'elle était avec son frère depusi longtemps.
Mais lorsqu'il arriva aux forges, pas de Sorsha. Aragorn commençait lui aussi à s'inquiéter. Ou pouvait-elle bien être ? Poisseuse comme elle l'était, elle était bien capable de s'être attiré des ennuis.
Les forges étaient pleines. Tous ceux en âge de combattre venaient chercher une épée, une cotte, de quoi se battre ou du moins se défendre.
— Fermiers, forgerons, garçons d'écuries, commenta Aragorn. Aucun n'est un soldat.
— La plupart ont vu passer trop d'hiver, continua Gimli.
— Ou trop peu ! répliqua Legolas.
Il était tendu. Où était Sorsha ? L'armée de Saroumane serait bientôt là ! C'était sa faute de toute façon. Il ne pouvait que s'en mordre les doigts. Il n'avait jamais parlé à personne ainsi de toute sa vie et lorsqu'il le fit, il avait fallu qu'il s'adresse à Sorsha, à celle qu'il aimait de tout son cœur. Quelle ironie !
— Regardez-les ! Ils sont terrifiés ! Cela se lit dans leur œil ! dit Legolas. Puis en elfique, il continua :
— Et il y a de quoi ! A trois cent... contre dix mille !
Aragorn lui répondit en elfique :
— Ils se défendront mieux ici qu'à Edoras !
— Aragorn ! C'est une bataille qu'ils ne peuvent gagner ! Ils mourront tous !
— Alors je mourrai comme l'un d'entre eux ! cria Aragorn en langue commune.
Puis il sortit de la pièce tandis que les hommes dardaient sur l'elfe un regard surpris et désespéré. Legolas s'en voulut à nouveau. Décidément, il passait une journée fort désagréable.
Sorsha s'était réfugié hors de la forteresse. Elle avait pleuré longtemps. Ce n'était pas simplement les mots de Legolas, c'était la perte de son identité, de sa famille, de son monde, de ses souvenirs. Tout ce en quoi elle croyait s'écroulait. Même si cela faisait de nombreux mois qu'elle était en Terre du Milieu, elle n'avait toujours pas fait son deuil de la Terre. Elle était attachée à ce monde, à ses habitants, mais parviendrait-elle à y vivre et à être heureuse une fois que la guerre de l'anneau sera terminée ?
Et ça, c'était la solution la plus optimiste ! Elle pouvait tout aussi bien mourir au combat. Peut-être durant celui-ci d'ailleurs ! Et puis à quoi servirait-elle une fois la Guerre terminée ? La Princesse Exilée n'avait de place que le temps de détruire l'armée de Sauron.
Elle se mit penser à Legolas. Stupide Elfe ! Triple idiot ! Jamais il ne l'avait traité avec autant de froideur, de dédain. D'habitude ; ses yeux bleus reflétaient son désir ou sa tendresse. Il l'avait blessée, cruellement.
Le crépuscule ne va pas tarder, pensa-t-elle en regardant le ciel.
— Idiot ! Et tu ne viens même pas me chercher ! Tu n'en as que faire de moi ! Je te déteste !
— Allons y Sorsha !
La voix résonnait dans sa tête. Dans ma tête ? Suis-je devenue folle ?
— Mais qui êtes-vous ?
— Tu le sais déjà, pourquoi répondrais-je ?
Un frisson parcourut son corps.
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La Princesse Exilée
FanfictionLe Seigneur des anneaux : La Princesse Exilée ou comment une jeune femme du XXIe siècle, capricieuse et à la langue bien pendue, qui ne connaît rien à la Terre du Milieu, ne sait pas se battre et a peur de son ombre, atterrie en escarpins en pleine...