Cela faisait plusieurs heures que la Communauté avait pris la route. Gandalf le Gris ouvrait la marche, Frodon le suivait de près, puis venait les Hobbits et Sorsha, puis Boromir et Gimli et enfin Legolas et Aragorn.
— Dites-moi, Estel, demanda l'Elfe, pensez-vous vraiment que cela soit judicieux de l'emmener avec nous ?
— Je suppose qu'Elrond sait ce qu'il fait.
Ils posèrent les yeux sur la jeune femme qui riait à l'éclat en compagnie des hobbits. Elle se sentait moins triste quand elle était avec eux. Et pour cause, ils faisaient tout pour qu'elle se sente bien. Ils la faisaient rire, s'inquiétaient de sa fatigue, proposer de porter ses affaires.
— A quoi pensez-vous Legolas ?
— Qu'elle pourrait se faire tuer. Elle n'est pas de notre monde, ne sait pas se battre, ne connaît rien des créatures qui peuplent la Terre du Milieu. Comment la prophétie se réalisera-t-elle si elle meurt ?
— Je n'ai pas de réponse. Mais une chose est sûre, ce n'est pas la prophétie qui vous ennuie à ce point, n'est-ce pas, mon ami ?
— Que voulez-vous dire Aragorn ? s'écria l'elfe en fronçant les sourcils.
— Que je vous connais, et que j'ai bien vu votre façon de la regarder. Elle vous plait, je crois. D'ailleurs, vous n'êtes pas le seul à être tombé sous son charme, dit-il en montrant Pippin du menton.
— Non, vous vous méprenez Aragorn, mais j'avoue qu'elle m'intrigue. Elle est si... différente. Elle a l'air d'avoir un sacré caractère mais paraît en même temps si vulnérable.
— Oui, c'est bien notre arme fatale contre Sauron que vous décrivez.
Aragorn partit rejoindre Gandalf, laissant à Legolas le soin de détaillait la jeune femme à la lumière du jour. Elle était vêtue d'un pantalon confectionné dans une matière assez étrange, et d'un corset passé sur sa chemise. Il reconnut des bottes elfiques qui lui montait au-dessus du genou. Ses cheveux cachaient une grande partie de son dos. Il s'attarda sur les hanches de Sorsha qui ondulaient tandis qu'elle marchait. Il se ressaisit, puis regarda autour de lui, guettant un éventuel danger et vérifiant surtout que personne n'avait remarqué la façon dont il détaillait la jeune femme.
***
Cela faisait plusieurs semaines que la Communauté avait quitté Fondcombe. A la grande surprise de la jeune femme, l'harmonie régnait. Rien à voir avec le conseil secret où tout le monde voulait prendre son voisin pour taper sur celui d'à côté ! Sorsha avait appris à connaître les Hobbits, qu'elle avait en grande affection, bien que Frodon soit plus distant que les autres. Sorsha supposait que c'était en grande partie du au lourd fardeau qu'il portait. Aragorn lui avait dit que l'anneau avait sa volonté propre et qu'il pouvait dans une certaine mesure agir sur son porteur. Néanmoins, Frodon et Sorsha s'adressaient de francs sourires. Elle éprouvait beaucoup de respect pour Gandalf, trouvait Gimli sympathique, reprochait encore à Boromir son attitude à Fondcombe mais elle essayait d'avoir le même comportement avec tout le monde. Aragorn avait toute sa confiance, peut-être car c'était l'amour de sa chère Arwen.
Quant à Legolas, elle ne savait que dire. Il était toujours poli avec elle, mais il lui semblait assez froid. Elle ne comprenait pas sa réserve envers elle. Peut-être lui reprochait-il quelque chose ? Était-ce à cause de sa tentative d'évasion manquée ? Lui en voulait-il de l'avoir, sans le vouloir, mêlé à ses histoires ? Sorsha secoua la tête. Si c'était ça, il était très susceptible. Et de toutes façons, elle n'avait pas fait exprès. D'ailleurs, sans son intervention, elle serait peut-être loin. Même chez elle, qui sait ?
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La Princesse Exilée
Hayran KurguLe Seigneur des anneaux : La Princesse Exilée ou comment une jeune femme du XXIe siècle, capricieuse et à la langue bien pendue, qui ne connaît rien à la Terre du Milieu, ne sait pas se battre et a peur de son ombre, atterrie en escarpins en pleine...