Lorsque Sorsha ouvrit les yeux, elle vit que deux têtes la regardaient. Elle se frotta les yeux et reconnut :
- Lam ! Alendio ! Ce que vous m'avez manqué !
Les longs mois qui les avaient séparés donnaient lieu à de joyeuses retrouvailles. Sorsha était ravie de les revoir. Bien qu'elle n'arrive toujours pas à réaliser qu'il s'agissait de ses chats, ils étaient les seuls qui connaissaient la Terre et l'existence de Sorsha là-bas. Même s'ils n'en parlaient jamais, Sorsha savait, sentait qu'ils la comprenaient. Soudain, toute la conversation de la veille avec Galadriel lui revint en mémoire. Son visage se figea.
— Comment te sens tu, ma sœur ? demanda Alendio, en notant son changement d'expression, évidemment lié à leur nouveau statut.
— Un peu perdue. Même beaucoup en réalité. Je ne sais plus quoi penser. J'atterris dans un monde qui n'est pas le mien, on me demande de le sauver, on m'enlève mes souvenirs, on me donne une nouvelle mère, des nouveaux frères, mais je me sens si seule ! J'ai l'impression que tout le monde se fiche de ce que je ressens ! On me traite comme une marionnette !
Ils la couvrirent d'un regard bienveillant, lui répondant que le temps fera son effet sur tout ça. Sa moue resta dubitative. Sorsha ne l'entendait pas de cette oreille. Elle n'avait pas l'intention de se laisser faire.
— Je ne sui pas une Barbie ! Je vais vivre ma vie comme je l'entends, Princesse exilée, Dame de la Lorien ou Princesse du Gondor. J'ai des sentiments moi aussi ! Et des envies, des besoins ! Courir l'aventure en tenant de ne pas me faire embrocher n'en faisait pas partie. On ne traite pas les gens ainsi !
— Sorsha, on te comprend, tu sais. Tu es perdue, appeurée mais cette quête est vitale pour la Terre du Milieu.
— Ne nous laisse pas tomber, implora Lam. A la fin de tout ça, on prendra soin de toi.
— Renvoyez-moi sur Terre, cela sera suffisant !
Ils hochèrent la tête puis satisfaite d'avoir osé se rebeller, elle se rendit compte qu'elle avait faim. Lam et Alendio l'entraînèrent vers les cuisines afin de prendre un solide petit déjeuner. Puis, elle demanda à profiter d'un long bain. Quand elle vit le bain fumant et rempli d'une mousse délicate au parfum sucré, elle ne put se retenir de taper dans ses mains comme une enfant. Après avoir longuement paresser dans l'eau, ce qui lui fit du bien et au moral et à ses pauvres muscles qui ne savaient plus où ils étaient, elle vêtit une robe préparée par Galadriel, une robe gris perle, au tissu fluide, lui allant à la perfection.
Une douleur fulgurante lui saisit les tempes. Elle tomba à genoux sur les dalles de marbre de sa chambre. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Elle fermait les yeux et appuyait ses mains sur son crâne de toutes ses forces. Cela dura quelques minutes.
— Bon sang ! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?
Puis tout fut plus calme, la douleur cessa. Mais une image horrible apparut, l'encerclant entiérement : celle d'un grand œil, entouré des flammes de l'enfer. Sorsha ne pouvait plus bouger, ni parler. Puis tout à l'intérieur d'elle, elle entendit une voix :
— Tu vas mourir, Princesse ! Tu ne peux rien contre moi, ni contre mon armée ! Ton retour en Terre du Milieu signe ton arrêt de mort ! Tu aurais mieux fait de rester exilée !
— Mais qui êtes-vous ?
— Je suis Sauron. Et je ne te crains pas ! La prophétie n'est qu'un conte pour les lâches ! Je te tuerais dès que j'en aurais l'occasion et je prouverais à tous que personne ne peut se dresser contre moi ! Tes maigres pouvoirs ne te serviront à rien, Sorsha ! Je vais te tuer !
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La Princesse Exilée
Fiksi PenggemarLe Seigneur des anneaux : La Princesse Exilée ou comment une jeune femme du XXIe siècle, capricieuse et à la langue bien pendue, qui ne connaît rien à la Terre du Milieu, ne sait pas se battre et a peur de son ombre, atterrie en escarpins en pleine...