— Merry ? Tu es là ?
Le Hobbit sortit de la tente, les yeux plein de sommeil. Sorsha le tirait du lit, c'était évident. Mais elle ne pouvait pas partir sans lui dire au revoir.
— Pardon de te réveiller, mais je m'en vais cette nuit, enfin, là, dans quelques minutes.
— Hein ? Quoi ? Mais où ? Pourquoi ? s'affola le jeune Hobbit.
— Eh bien, en tant que sœur d'Aragorn et Princesse du Gondor, je dois aller avec lui convaincre l'armée sous la montagne de se battre à nos côtés.
— Le Chemin de Dim Holt ?
— Oui, grimaça-t-elle. Je pars seule avec Aragorn mais on se retrouve à Minas Tirith, d'accord ?
— Fais attention à toi, Sorsha !
— Toi aussi, Merry, ne fais pas de choses insensées.
Je ne suis pas Pippin ! C'est Pippin qui met toujours les pieds où il ne faut pas.
Ils pouffèrent ensemble. Ils étaient encore une fois séparés. Et pile au moment où ils auraient eu le plus besoin l'un de l'autre et d'une présence compréhensive. Elle serra fort contre elle le Semi-Homme puis partit sans se retourner : elle ne voulait qu'il voie les larmes qui perlaient à ses yeux.
Harod et Eorl étaient sellés et prêt à partir. Sorsha était déjà sur Eorl qui n'avait toujours pas récupérée sa douceur et son calme. Elle lui parlait doucement, tentant de la calmer. Aragorn terminait de régler la selle d'Harod, sans dire un mot. Eowyn surgit dans la nuit :
— Pourquoi faites-vous cela ? La guerre s'étend à l'est ! Vous ne pouvez partir à l'aube de la bataille !
— Oh, Eowyn ! soupira Aragorn.
— Nous avons besoin de vous ici !
— Pourquoi êtes-vous venue ?
— Vous l'ignorez donc ?
Sorsha leva les yeux au ciel. Oh la barbe ! C'était bien le moment pour se déclarer, tiens !Néanmoins, elle fit taire sa langue fourchue et s'écarta, de manière à ce qu'ils soient tranquilles pour cette conversation si intime. Mais sa curiosité fut la plus forte, et elle s'écarta de manière à ne pas perdre un simple mot du dialogue. Après tout, cela pouvait être fort intéressant !
— Ce n'est qu'une ombre et qu'une pensée que vous aimez ! Je ne puis vous offrir ce que vous recherchez !
Elle s'écarta en arrière, perdue, tandis que les larmes perlaient au coin de ses yeux.
— J'ai souhaité votre bonheur dès que je vous ai vue ! tenta Aragorn, en lui caressant la joue.
En son for intérieur, Sorsha faisait la danse de la joie ! Eowyn venait de se prendre un magistral « non ». Aragorn aimait Arwen et ne la tromperait jamais ! Nana nananère ! Cependant, le visage triste de la jeune Rohirrim calma sa joie cruelle. Ce n'était pas drôle d'être aimé sans l'être en retour. La pauvre, finit-elle par penser. Puis un sourire s'installa sur son visage : je l'avais prévenue ! Bah, elle est jeune, elle en trouvera bien un autre !
— Sorsha, allons-y ! Partons ! ordonna Aragorn, la tirant ainsi de ses pensées.
Elle hocha la tête et tira sur les rênes de sa jument avant de faire volte-face :
— Dame Eowyn, prenez soin de Merry, s'il vous plaît.
La Rohirrim acquiesça, les larmes aux yeux et les suivit du regard jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans le paysage.
Aragorn et Sorsha avançaient vers le chemin sous la montagne qui paraissait toujours aussi peu entraînant. Ce chemin fichait vraiment la frousse. De nuit, c'était encore pire ! Sorsha et Eorl avançaient à reculons. Elles n'avaient aucune envie de passer par là. Pour voir des morts en plus ! Ô rage, ô désespoir ! pensèrent la jeune femme et sa jument.
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La Princesse Exilée
FanfictionLe Seigneur des anneaux : La Princesse Exilée ou comment une jeune femme du XXIe siècle, capricieuse et à la langue bien pendue, qui ne connaît rien à la Terre du Milieu, ne sait pas se battre et a peur de son ombre, atterrie en escarpins en pleine...