Chapitre 2

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— Vos chats ? répéta Aragorn en pouffant de rire.

Alendio et Lam, vexés, répliquèrent aussitôt :

— Nous vous expliquerons tout cela à Fondcombe. En route, il n'y a pas de temps à perdre. Arwen a déjà dû arriver.

Sorsha ne comprenait rien. Ces deux types prétendaient être ses matous d'amour. Iy y avait tellement de mots qu'elle ne connaissait pas et qu'elle ne comprenait pas : Fondcombe, Arwen, Gondor... La seule chose qu'elle avait identifié, c'était la Dame Blanche mais elle n'avait jamais entendu dire qu'elle avait eu des enfants.

Aragorn lui prit la main d'autorité et la hissa sur le cheval qu'Arwen leur avait laissé avant de s'enfuir avec Frodon afin de le conduire à la science de son père, le seigneur Elrond pour le soigner de la blessure. Sorsha se laissa faire. De toute façon, je n'ai pas d'autre choix et de solution que de les suivre, je suis perdue ! Peut-être que l'organisateur de ce jeu de rôle, me ramènera enfin chez moi, ou tout au moins il ordonnera à ses hommes de me ficher la paix. Quoique s'il pouvait être assez sympa pour pour me mettre dans un avion direction Biarritz, ce serait assez courtois de leur part, vu ce qu'ils m'ont fait subir. Elle pria pour que ce ne soit pas une secte, où elle serait la victime crucifiée ou immolée. Ou pire, captive jusqu'à la fin de ses jours. Au bout de quelques heures, son esprit finit par s'apaiser, bercée par les mouvements du cheval. Elle somnolait vaguement par moment.

— Dis, Merry ?

— Quoi Pippin ?

— Tu ne trouves pas qu'elle est étrangement vêtue ?

— Oui mais apparemment, elle ne vient pas de la Terre du Milieu.

Pippin réfléchit deux minutes :

— Et tu crois que toutes les femmes sont habillées comme cela chez elle ?

— Sans doute, Pippin, sans doute.

Les yeux du Touque s'écarquillèrent :

— Ce doit être un pays merveilleux !

Sam s'immisça dans la conversation :

— Laissez la tranquille ! Si elle vous entendait parler ainsi de sa tenue ! Vous avez bien vu qu'elle est terrifiée !

— Ben quoi, c'était un compliment ! Pas vrai, Merry ?

Aragorn se tourna vers eux.

— Sam a raison, taisez-vous un peu ! Tachons de ne pas l'effrayer encore plus qu'elle ne l'est déjà !

Aragorn la regarda à la dérobé : elle était vraiment très belle. Ses habits étaient certes provoquants, ce simple corset, ce pantalon si moulant, ces étranges chaussures mais son visage était sublime : une bouche pulpeuse, des pommettes hautes, de grands yeux verts en amandes. Soudain, ses yeux s'attardèrent sur son épaule gauche et il aperçut quelque chose qui brillait. Il pencha la tête pour voir ce qui illuminait de la sorte. Lam, le plus jeune des deux frères passa une couverture empruntée aux Hobbits autour des épaules de la jeune femme.

— Vous saurez en temps et en heures voulues, Estel.

Cette réponse eut pour effet d'attiser encore plus la curiosité du Rôdeur.

***

Le chemin jusqu'à Fondcombe se déroula tranquillement. Les Nazgûls avaient dû perdre leurs traces. Sorsha ne parlait pas, refusait toute nourriture, elle se contentait de regarder le paysage et de parler à sa jument. Parfois, elle adressait un sourire aux Hobbits, alors ils s'approchaient d'elle et lui parlaient, la faisant rire. Leur petite taille et leur visage bon et jovial la rassuraient.

La Princesse ExiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant