Je me réveille en sursaut, de la sueur perlant sur mon front. Je lève la main vers mon téléphone et plisse les yeux à cause de la lumière de l'écran. Il est 4h16. Je n'ai dormi qu'une heure et demie mais durant ce court laps de temps, mon cerveau a eu le temps de rejouer la scène d'hier soir, encore et encore. De nouveau, j'ai l'impression de sentir sa prise autour de mon cou. Je sens qu'une crise d'angoisse est sur le point de m'envahir alors avant qu'elle ne prenne le dessus sur moi, je me lève précipitamment du canapé.
Je pars me servir un grand verre d'eau seulement la froideur du liquide me brûle la gorge tant la douleur que m'a infligée Jérôme est si forte. Je ne me suis pas encore regardé dans un miroir, mais je parie que mon cou à déjà prit une teinte violacée. J'ai envie de gerber.
La question à cent mille euros est sûrement pourquoi je suis restée ici cette nuit. La réponse ? Je n'en sais strictement rien. Après m'être effondrée par terre, j'étais totalement éteinte. Mon cerveau s'est déconnecté, ordonnant seulement à mes poumons de respirer à nouveau. Je n'avais la force de rien, et certainement pas de partir en pleine soirée. J'étais certaine de fondre en larme mais, même ça, je n'en ai pas été capable.
Lorsque j'ai trouvé la force de me lever de longues minutes après, je me suis rendue directement dans la chambre de ma fille. La voir endormie, sereine, à failli me faire perdre mes moyens. Je me suis alors glissée sous sa couette en l'entourant de mes bras. Caler ma respiration sur la sienne m'a aidée à retrouver un semblant de paix cependant le sommeil n'est jamais arrivé. Alors j'ai attendu des heures que Jérôme parte se coucher. Autant dire une éternité. Quand j'ai été sûr que c'était le cas, je suis retournée au salon en m'emmitouflant dans les couvertures.
Je m'adosse au plan de travail en essayant malgré moi de dégager les souvenirs qui m'assaillent de plein fouet. La violence de Jérôme d'hier soir était si destructrice... A plusieurs reprises, j'ai cru que mon heure était venue.
Mais peut-être l'avais-je cherché ? Après tout, Jérôme m'avait conseillé de ne plus le revoir et il m'avait prévenu de ce qui se passerait si je ne l'écoutais pas. Non, il te l'a ordonné. Bordel, réveille-toi ma grande ! Personne ne devrait être traité de cette façon.
Je déverrouille mon téléphone et relis les messages de Colleen que j'ai reçue depuis qu'elle est rentrée chez elle.
Colleen – 21h54 : Tous va bien ?
Colleen – 22H05 : Pauline ?
Colleen – 22H22 : Réponds moi Pauline, je suis inquiète !!
Colleen – 23h : Merde darling, qu'est-ce qui se passe ??
Ces messages continuent comme ça jusqu'à tard dans la nuit. Je n'ai eu le courage de ne répondre à aucun d'entre eux. Lui raconter ce qui s'est passée hier soir, ce serait admettre à quel point je suis sous l'emprise de Jérôme. Pour l'instant, j'en suis incapable.
Je retourne m'allonger sur le canapé en attrapant mon casque audio au passage. Je lance une playlist en fermant les yeux en tentant de me concentrer uniquement sur les chansons. C'est un échec cuisant. Quelques secondes seulement sont nécessaires avant que mon cerveau ne s'imagine de nouveau les mains de Jérôme ne soient de nouveau sur moi.
En ouvrant les yeux, j'aperçois un léger rayon de soleil transperçant les persiennes de mon salon. Je tire la couverture afin de me recouvrir le visage, mais je sens au même moment une petite main me caresser le haut du crâne.
_ Pourquoi tu as dormi sur le canapé ?
Je me tourne vers ma fille en gardant bien mon cou cacher sous la couverture. Je me frotte les yeux tout en essayant de lui offrir un petit sourire.
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De l'autre côté de la rue
RomanceAprès un retour de course, Pauline est bouleversée en rentrant chez elle. Elle n'arrive pas à le croire : Théo, son meilleur ami du lycée, est SDF. Elle l'a reconnu devant le magasin, en train de mendier. Même 15 ans après, elle n'a pas oublié comme...