Chapitre 17: Le corbeau et le renard

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       L'air frais enfin. Je ne parviens pas à croire que je m'en sois sortie, je ne dois ma survie qu'à la chance, ce n'était donc pas mon heure. Je m'agenouille et prends quelques instants pour respirer. Je profite non seulement de l'odeur de l'herbe mouillée mais aussi de simplement être en vie. Lorsque je reprends mes esprits, je remarque que je me trouve dans un parking vide éclairé grâce à la faible lueur de lampadaires vieillissants. Je n'ai aucune idée d'où je suis, je ne sais pas où aller mais je suis certaine que je dois fuir.

       C'est à cet instant que j'entends une sonnerie qui m'est familière. Je suis seule ici, il est donc probable que ce portable que j'entends, soit le mien. Je devrais partir, mais pouvoir appeler des secours me rassurera. Je reviens donc sur mes pas et suis la mélodie qui ne tarde pas à s'éteindre. Ce n'est pas grave, j'ai pu voir au loin l'écran s'allumer, je sais donc où il est.

       Je le saisis et très vite je pars en courant, la peur de me faire rattraper par mon agresseur me donne de l'endurance. Je ne m'arrête qu'après de longues, de très longues minutes. J'ai le sentiment que mon cœur va sortir de ma poitrine, je n'arrive plus à respirer. Je trouve donc un abri bus dans lequel je me réfugie et me repose, le temps d'appeler du renfort.

       Je vois que la personne qui m'a permis de retrouver mon téléphone est Arthur. Il a sûrement voulu me prévenir de ses recherches. Il n'a aucune conscience qu'il vient de m'aider mais je devrais penser à le remercier. J'hésite, un instant, à l'appeler mais je décide de contacter le 17 car je ne veux pas le déranger dans son enquête. Il doit s'occuper de nos victimes, pas de moi. De plus, je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve, il est possible que je sois très loin de la Normandie. En appelant le centre de secours je recevrais l'aide qui se situe à proximité, ce qui est le plus important.

       L'opératrice parvient à me localiser grâce aux noms de la ligne de bus que je lui décris. Je suis soulagée qu'elle me garde avec elle au téléphone jusqu'à ce que les secours arrivent. Je leur indique immédiatement le lieu dont je me suis échappée mais je ne désire pas les accompagner. Par chance, ils comprennent mon appréhension et m'expliquent qu'ils peuvent perquisitionner le lieu en mon absence et qu'ils viendront me poser des questions plus tard.

       Bien que je ne sois pas blessée, je suis emmenée à l'hôpital et pour être honnête cela me rassure. Je n'aurai pas su où aller d'autre. Il est hors de question que je retourne à l'hôtel, je ne m'y sens pas en sécurité. Alors que là je ne serai pas seule, impossible de me faire du mal si je suis entourée.

Une fois arrivée à l'hôpital, un visage familier et rassurant m'accueille. Je ne suis donc pas partie loin.

— Docteure Dax ? Que faites-vous ici ?

— Vous êtes dans mon hôpital, lorsque l'on m'a prévenu que vous arriviez j'ai souhaité être présente pour vous.

       J'aimerais la remercier avec chaleur mais je ne parviens qu'à esquisser un léger sourire qu'elle me retourne comme en miroir. Cela semble peu mais cette attention m'apaise comme le plus puissant des calmants. Et j'en ai bien besoin car les problèmes arrivent.

— Bah alors Yaël. Qu'est ce qui t'est arrivé ? Je te manquais déjà ?

       Bertrand et son humour fin et distingué sont déjà de retour et à cet instant précis je regrette que mon agresseur ne m'ait pas emmené à l'autre bout du monde. Mais il est normal qu'il soit ici, c'est le commandant après tout. Par chance, j'aperçois Arthur venir en courant derrière lui.

       C'est à ce moment que je vois le visage de la Docteure Dax rougir et s'orienter vers le sol pendant qu'elle se passe une main dans les cheveux. Tiens donc, cela est intéressant. La course d'Arthur a dû être folle car il est essoufflé. Il n'aurait pas dû se donner cette peine pour moi, il aurait mieux fait de rester enquêter mais je suis tout de même contente qu'il soit présent.

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