- chapitre 4 -

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Les jours suivant l'annonce du camp d'entrainement n'ont pas été de tout repos. Nishinoya et Tanaka ont miraculeusement trouvé de la motivation pour leurs révisions. Mais cela n'a pas été le cas de Kageyama et Hinata. En effet, ils ont apparemment tenté de supplier Tsukishima de les aider, sans succès... Cependant, nos quatre protagonistes ne sont pas les seuls à agir différemment. Dans l'ombre, Shimizu semble toujours plus occupée. Elle aussi voit les choses changer, elle doit penser à quelqu'un pour la remplacer.

Ses recherches portent leurs fruits. Notre manager adorée se tient dans l'encadrement de la porte, un léger sourire sur les lèvres. Derrière elle se cache une petite silhouette. Cette dernière est en effet très petite et coiffée d'une étrange couette qui tremble autant qu'elle. Voici Yachi Hitoka, potentielle manager de notre équipe de volley.

Chacun fait sensation et réagit à sa manière. Notamment Asahi mais également Tanaka et Nishinoya – sans surprises malheureusement. J'espère qu'elle n'est pas trop terrifiée.

La motivation de Shimizu et la présentation d'une nouvelle manager nous confortent dans l'idée de nous donner à fond. Surtout pour moi, je sais que je ne suis pas un passeur aussi efficace que Kageyama ou que mes contres ne sont pas aussi terrifiants que ceux de Tsukishima. Pourtant je veux être utile, je veux offrir de nouvelles possibilités.

Je veux, moi aussi, apporter quelque chose à l'équipe.

La période des révisions s'intensifie peu à peu. La pression des examens se fait sentir. Personne, dans l'équipe, ne se relâche. Il suffit de quelques jours pour convaincre Hitoka de rester parmi nous. Elle semble s'être liée d'amitié avec Hinata. Je ne sais pas ce qu'il lui a raconté pour la persuader de devenir manager. Il a sans doute cet effet naturel sur les gens faisant qu'on pourrait presque tout accepter de lui. Par la suite, nous avons eu un match avec un autre lycée. Nous nous sommes battus tant bien que mal, mais nous attendions tous le camp d'entrainement avec impatience.

Le jour fixé par Daichi et moi arriva. Selon lui, Asahi ne pouvait pas venir. Etrangement, cela ne me dérange pas. Peut-être qu'avec toute cette pression omniprésente, je préfère passer plus de temps avec Daichi. J'ai cette étrange impression que le monde n'existe plus lorsque je suis avec lui. Comme si nous étions dans un univers parallèle et qu'alors rien ne nous est impossible. Lorsque je me présente devant sa porte, il m'ouvre, essoufflé. Sur son visage apparait une lueur d'espoir.

« Enfin, j'en pouvais plus de mes sœurs ! »

Je dépose mes chaussures à l'endroit habituel. C'est comme s'il m'était réservé. Rien n'a changé ici. Je constate que ses parents et ses frères ne semblent pas être là. On sera au calme pour nous concentrer. Du moins, je l'espère...

Dans un éboulement de peluches colorées, deux petites figures, copies presque conformes de Daichi, apparaissent. Chacune affiche un sourire dévoilant leurs minuscules dents blanches.

« Koshi ! Koshi ! On peut te maquiller ?

— Arrête avec ça, il n'a pas envie que vous lui coloriez son visage à chaque fois que vous le voyez ! Si ça continue il ne va plus vouloir venir ; intervient Daichi comme pour me sauver.

— Tu dis n'importe quoi, Koshi est toujours d'accord pour qu'on le maquille... »

Le visage de sa plus jeune sœur se déforme et de grosses larmes apparaissent. Elle a opté pour une technique bien connue des fratries : ce sera toujours moi la victime. Mais Daichi a bien compris le stratagème :

« Ne commence pas à faire du chantage. Suga ne va pas accepter à chaque fois que tu pleure alors arrête et laisse nous tranquille. »

Il n'a pas tort. Malheureusement je tiens trop à mes oreilles pour la laisser s'épuiser les cordes vocales. J'accepte donc pour la énième fois le maquillage expert des sœurs Sawamura.

My sweet poisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant