CHAPITRE 1 : Le compromis

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LEYA

Les premiers rayons du soleil éclairaient peu à peu la cellule dans laquelle j'avais passé la nuit entière dans l'obscurité totale. C'était vraisemblablement la pire nuit que je venais de vivre de ma vie.

Recroquevillée sur ce sol dur et froid, mes poignets étaient retenus par des paires de menottes en fer qui me serraient atrocement. Elles étaient raccordées à de longues chaînes accrochées au mur pour limiter mes déplacements dans l'étroite pièce.

Le corps frigorifié, je n'avais dû fermer l'œil que quelques instants. Je me retrouvai à somnoler encore légèrement, souhaitant quitter ce lieu lugubre et morne au plus vite.

Il n'y avait pas un rat ici et je me demandai encore combien de temps j'allais rester enfermée dans l'endroit le plus reculé et sombre du palais.

Mais je retrouvai rapidement espoir lorsque j'entendis soudainement des bruits de pas à allure lente et régulière se rapprocher.

Je me relevai alors sans plus attendre en grimaçant de douleur à cause de ces maudites menottes. Je tirai rageusement les chaînes dans l'espoir qu'elles se brisent, mais aucune chance d'y arriver, c'était beaucoup trop solide. Je me faisais du mal inutilement, donc autant économiser le peu d'énergie qu'il me restait.

Quelques secondes après, un membre de la garde royale fit son apparition face à moi. Il tenait fermement la crosse de son arme entre ses mains et portait un casque. Je pouvais simplement voir sa grosse barbe brune et épaisse ainsi qu'une infime partie de son visage.

Il me scrutait de l'autre côté des barreaux sans me porter un grand intérêt.

Je me dirigeai en furie vers lui mais je fus brusquement arrêtée dans mon élan à cause des chaînes, je poussai un léger gémissement avant de lui hurler avec hargne :

Laissez-moi sortir !

— Vous ne sortirez qu'après l'accord du prince Assad. À moins qu'il ne décide de vous infliger votre peine pour ce que vous avez commis.

Le prince Assad.

Où est-il ? Demandai-je en commençant à perdre patience.

Dès lors que je prononçai ces mots, de nouveaux bruits de pas se firent entendre et je me figeai aussitôt en reconnaissant l'homme que j'avais audacieusement affronté hier soir.

Les mains jointes derrière le dos, la posture droite, il me sondait avec insistance de son air sérieux. Il portait cette fois-ci l'accoutrement royal de couleur bordeau avec des ornements sombres. Son épée était soigneusement rangée dans son fourreau.

Dans un silence des plus inquiétants, le garde qui l'accompagnait sortit son trousseau d'innombrables clés avant d'en enfoncer une dans la serrure.

Le prince ne décrochait toujours pas son regard du mien.

Il fit ensuite son entrée dans la cellule, suivit de la sentinelle qui m'observait d'un air méfiant. Je fronçais des sourcils en restant également sur mes gardes et en sentant mon corps entier se crisper.

Je devais également admettre que la présence du fils du sultan m'intimidait énormément, mais je tentais de ne rien laisser paraître en gardant mon air imperturbable habituel.

Prisonnière de ton CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant