CHAPITRE 20 : La vérité

176 12 8
                                    





༻✧༺

LEYA


Le prince Assad venait enfin de quitter ma chambre, laissant Mirella y pénétrer à son tour. Cette dernière me sondait étrangement avant de me questionner d'un air inquisiteur en s'assurant premièrement que l'héritier était assez loin :

Que diable faisait le prince avec toi dans cette chambre avant que je n'arrive ?

— Rien du tout, mentis-je en haussant les épaules tout en conservant mon air impassible alors que son regard s'abaissait sur le livre du prince que je tenais encore entre mes mains.

Et ce livre ? Il lui appartient ?

— C'est le mien, mentis-je de nouveau en jetant le bouquin sur le lit. Je comptais le lire mais je commencerai plus tard. Que se passe-t-il ? Tu es venue me voir à propos de Rehane ? Il va mieux ?

Elle me fixait longuement, incrédule. Elle n'avait pas l'air de croire une seconde à mes propos mais je n'en avais rien à faire. Je croisai les bras sur ma poitrine en attendant patiemment une réponse de sa part.

Le guérisseur qui s'occupe de lui, j'ai oublié son prénom-

— Jabir.

— Oui voilà. Jabir m'a dit qu'il a enfin pu ouvrir les yeux et prononcer quelques mots, m'informa-t-elle en esquissant enfin un sourire. Si cela ne te dérange pas, j'aimerai que tu viennes avec moi afin que l'on puisse le voir parce que je me sens gênée d'y aller seule...

Je pouvais désormais lire l'embarras sur son visage. Elle jouait nerveusement avec ses mains qu'elle avait jointes.

Je veux bien t'accompagner. Mais tu dois lui avouer tes sentiments un jour Mirella. Tu ne peux pas-

— Je t'avais déjà dit à quel point j'avais peur-

— Oui, je le sais, coupai-je. Mais imagine une seule seconde qu'il serait parti, tu l'aurai regretté toute ta vie !

— Dieu merci il est encore en vie.

— Alors fonces !

— J'ai besoin d'encore un peu de temps. Et puis, je dois également être sûre qu'il n'est pas marié avant.

— Je ne pense pas. Il doit être très pris par son travail, il ne doit pas avoir le temps pour mener une vie de famille à côté, déclarai-je en étant persuadée de mes propos.

Si tu le dis, répondit-elle en haussant les épaules. Je veux quand même avoir une confirmation de sa part. Sait-on jamais.

J'acquiesçai ensuite en lui souriant. Cette dernière me le rendit et je pouvais malgré cela y lire les angoisses et la crainte qui l'animaient toujours à propos de la sentinelle.

Allons le voir, proposai-je subitement en me dirigeant hors de la pièce.

La servante me suivit dans le silence complet alors que nous longions à grandes enjambées les couloirs du palais en direction de la salle de soins. J'ignorai si le discours du sultan venait de toucher à sa fin, mais ce qui était sûr, c'était que je ne comptais absolument pas repartir à la salle de réception pour écouter ses âneries.

Prisonnière de ton CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant