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LEYALe crépuscule annonçant la tombée de la nuit était pleinement visible depuis la fenêtre de la chambre que j'occupai. Les habitants du royaume retournaient à leurs habitations, auprès de leurs proches, à rire ensemble et à se raconter leur journée laborieuse autour d'un bon dîner.
Les ruelles exiguës et sombres n'étaient plus éclairées. Le vent frais apportait une agréable bouffée d'oxygène remplaçant la chaleur suffocante. Le désert vaste et inoccupé, surplombé d'impressionnantes dunes me fascinait toujours autant. Le sable fin se déplaçait continuellement d'une allure lente au rythme de la douce brise.
J'étais seule. Seule avec cette terrible boule au ventre qui grandissait sans cesse en attendant patiemment la venue du prince Miran. Un état d'appréhension mêlée à de l'excitation me prenait les tripes. Cette sensation ne me rendait pas les idées claires à mon plus grand mécontentement.
Nous devions donc nous voir ce soir-là. Le souverain devait me montrer quelque chose et je ne faisais que me poser la question sur ce que cela pourrait bien être depuis hier. L'impatience me faisait défaut, je n'arrivai plus à attendre une minute de plus. Pourtant, j'essayai tant bien que mal d'occuper mon esprit, mais impossible de ne pas penser à ce qu'il me préparait.
J'étais certaine que je lui plaisais grandement. Sa façon de me dévorer du regard, de s'exprimer et de se comporter avec moi ne trompaient pas. N'importe qui pourrait s'en rendre compte. Venant d'un prince, cela me flattait énormément. Mais je ne devais surtout pas perdre en tête mon objectif suprême qui n'était d'entrer dans son jeu de séduction uniquement pour parvenir à le voler.
C'était le seul moyen.
Je sortis donc en trombe de ma chambre, vêtue de mon habituelle robe bleue de servante et laissant cette fois-ci mes cheveux complètement détachés. Le chignon me faisait souvent des maux de tête horribles en fin de journée. Autant paraître plus décontractée que d'ordinaire car je n'avais pas de travail à faire.
Dès lors que j'ouvris la porte, je tombai nez-à-nez sur le prince aîné qui s'apprêtait déjà à frapper. Un léger sursaut me prit et j'eus un vif mouvement de recul. Je repris calmement mes esprits alors qu'un sourire béat illuminait le visage de l'héritier. Une lueur étincelante se percevait sur ses pupilles sombres lorsqu'il me détaillait ouvertement sans prononcer un seul mot.
Je pouvais remarquer qu'il avait soigneusement peigné ses cheveux vers l'arrière. Sa chemise blanche laissait deviner sa musculature parfaitement bien tracée. Ses manches étaient retroussées, dévoilant ses avant-bras parsemés de poils bruns. Son parfum enivrant me vint aux narines.
— Comment vas-tu ? Lançait-il enfin après un court moment de silence.
— Pas très bien ! Avouai-je.
— Pourquoi ?
Ses sourcils broussailleux se froncèrent.
— Hier soir, vous m'aviez dit que vous alliez me montrer quelque chose mais vous n'avez pas voulu me le dire. Je ne faisais que d'y penser toute la journée. Ça ne se fait pas ! Ronchonnai-je.
Je tentai par tout les moyens de garder mon sérieux lorsqu'un léger rire lui échappa. Je fis mine de lever les yeux au ciel alors que mes lèvres s'esquissèrent légèrement. Je perdis toute crédibilité.
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Prisonnière de ton Coeur
Ficção HistóricaSa mission ; dérober la fortune royale et quitter le royaume d'Irasla pour offrir à ses deux sœurs cadettes la vie qu'elle n'avait jamais eu. Mais dès lors qu'elle s'infiltrera au sein du Palais Royal, son plan se retrouvera à l'échec lorsqu'elle s...