CHAPITRE 13 : Le testament

213 23 8
                                    





༻✧༺
LEYA

Je ne perdis pas de temps pour dévaler les escaliers aussi vite que possible pour rejoindre Miran. Mon côté égocentrique m'aurait poussé à retourner dormir pour être en forme demain matin, mais je m'étais surprise à vouloir lui venir en aide et connaître la raison pour laquelle il se retrouvait dans cet état désastreux.

Dès lors que j'arrivai en à peine quelques minutes à l'étage du bas, j'accourus de nouveau vers les jardins telle une dépravée. J'ignorai l'heure qu'il était, mais il faisait très sombre dehors et tous sommeillaient profondément. Les sentinelles montaient la garde vers l'entrée du palais, donc je n'aurai pas la malchance de tomber sur l'un d'entre eux.

— Miran... murmurai-je alors que je m'approchai prudemment de lui, la respiration saccadée.

Il était assis au pied des marches, le dos courbé et la tête baissée, il ne m'avait pas entendu arriver et marmonnait des propos incompréhensibles. Une forte odeur de boisson alcoolisée émanait et je grimaçai inconsciemment de dégoût.

Son comportement pourrait être imprévisible car il n'était probablement pas lui-même alors je devais me méfier et être prête à agir en cas de besoin. Dans tout les cas, je pourrai crier. Cela alerterai bien quelqu'un au sein du palais.

À mesure que je fus près de lui, je parvins à entendre plus clairement son monologue.

P-pourquoi... pourquoi moi ? Pour-pourquoi il me dit ça ?

Mes yeux se posèrent sur la bouteille d'alcool complètement brisée en milles morceaux au sol. C'était ce bruit que j'avais entendu plus tôt lorsque je rêvassai sur le balcon. La liqueur brunâtre dégageait encore une effluve désagréable à mon plus grand désagrément.

— Je ne suis... je ne suis qu'un idiot... je suis un idiot...

— Miran, je suis là, chuchotai-je en prenant place sur une marche près de lui.

Je ne suis qu'un incapable... je ne suis pas digne... je suis-

— Tu es surtout saoule.

Il s'arrêta par la suite en semblant immergé dans ses pensées, le regard perdu dans le vide. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés, sa chemise noire ouverte au niveau du col et ses manches retroussées, ses yeux étaient d'un rouge vif, sa peau toute pâle et son front était recouvert de sueur.

D'un geste totalement spontané, je posai ma main sur son dos pour lui montrer que j'étais à ses côtés. Mais, il s'éloigna brusquement de moi en se raidissant comme pour se protéger alors qu'un sursaut me prit. Il se mit à trembler et je ne pensais pas ressentir autant de peine à son égard.

— Miran, c'est moi... c'est Leya, murmurai-je.

— Leya ?

— Oui.

Il fronçait des sourcils pendant un court instant avant de tourner son visage vers moi. Il me paraissait si faible et si vulnérable. Je savais qu'il avait besoin de moi et j'avais pris la bonne décision d'être venue.

Je ne suis qu'un idiot... n'est-ce pas ?

— Non, répondis-je d'un air confus.

Prisonnière de ton CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant