CHAPITRE 18 : Retour au calme

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LEYA

J'étais loin d'imaginer que les ravages qu'avaient provoqué la rafle allaient aussi toucher les membres du palais. Des centaines de servantes éclataient en sanglot après avoir appris la mort de leurs proches et de leurs familles. Certaines sombraient dans une crise incontrôlable tandis que d'autres préfèreraient rester en retrait, leurs visages reflétaient une profonde affliction me procurant une peine immense à leur égard.

Ayant moi-même vécu la perte d'un être qui m'était très cher, je pouvais ressentir leur souffrance. Il était très difficile de me relever suite à cela. J'avais littéralement sombré dans les affres profondes d'une tristesse sans fin. J'avais perdu tout espoir de redevenir heureuse un jour. Tous ce que je voyais, c'était la noirceur.

La perte de mon père a ancré en moi une profonde cicatrice en plein cœur dont je ne parviendrai jamais à panser. Je voyais défiler autour de moi les visages larmoyants et pleins de tristesse, me ravivant d'affreux souvenirs.

Cette simple soirée d'automne où tout semblait normal, où la joie et la bonne humeur régnait dans notre modeste petite maison. Maman préparait la soupe en attendant la venue de papa qui travaillait ardemment pour nous apporter de quoi nous nourrir. Izra n'était qu'un bébé, dormant paisiblement dans son berceau. Dalia et moi nous disputions pour savoir qui de nous deux allait verser les légumes coupés dans la marmite en ébullition.

Je n'avais que seize ans et elle en avait treize. Et malgré nos nombreux moments de querelles, nous savions que nous tenions énormément l'une envers l'autre. Dalia ne montrait jamais ses sentiments et avait un fort caractère. Quand quelque chose lui déplaisait, elle le faisait aussitôt savoir même si cela pourrait blesser la personne.

Je l'aimais tout de même énormément.

Et ce soir-là, tout se passait bien jusqu'à l'arrivée soudaine d'un des villageois chez nous. Je me doutais que quelque chose n'allait pas à en voir son expression du visage montrant le désarroi. Sans savoir pourquoi, j'étais certaine qu'il s'agissait de papa.

Lorsqu'il nous annonça sa mort, c'était comme si tout mon monde venait de s'écrouler en l'espace d'un instant. Maman avait de suite fondu en larmes tandis que Dalia et moi avions encore du mal à réaliser la gravité de la situation. Nous étions seulement dans le déni.

Je me disais que papa allait revenir, comme tous les soirs. Il allait rentrer tout joyeux, malgré sa dure et épuisante journée, en nous prenant dans les bras et en apportant un brin de joie à notre chaleureuse petite maison.

Il allait revenir...

Il allait revenir...

Il allait revenir...

Mais plus les heures passaient, plus je commençais malheureusement à réaliser qu'il ne reviendra pas. Et les jours suivants, lorsque nous avions assisté à son enterrement avec le village entier, j'avais pleuré. Pour la première fois. J'avais pleuré sa mort et tous les beaux moments passés avec lui qui ne seront plus que de lointains souvenirs.

Des tas de personnes qu'il côtoyait auparavant ne cessaient de rappeler la gentillesse, la bonté et le courage de mon paternel. Il avait tellement bon cœur et n'était connu par les autres que pour ses merveilleuses qualités. Jamais personne n'avait prononcé quelque chose de mal envers lui. Il était très aimé de tous et sa mort avait profondément affecté les habitants de notre village.

Prisonnière de ton CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant