CHAPITRE 14 : Amour secret

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ASSAD

La matinée touchait à sa fin et je n'avais toujours pas croisé mon frère. Le connaissant parfaitement, j'étais certain de ce qu'il avait fait la veille pour parvenir à consoler son chagrin et tenter d'oublier pour l'espace d'un soir les mots blessants de père.

D'un pas décidé, je me dirigeai hors de la bibliothèque. Ma bibliothèque. Personne n'y avait accès à part moi-même. Il s'agissait d'un lieu privé où j'effectuai toutes mes recherches, décompressai par moment et me réfugiai à travers le nombre incalculable de bouquins dont je n'avais même pas fini de lire la moitié.

Je reposai soit-dit en passant le livre que Leya souhaitait emprunter avant que je ne lui interdise. Elle avait porté son choix sur l'histoire de notre royaume. Un sujet passionnant mais contenant des tas de propos mensongers à notre égard. Elle s'imaginera sûrement des choses complètement erronées.

Mais tant pis, j'avais plus important à faire aujourd'hui. Et pour cela, je devais m'assurer que Miran était bien réveillé.

Arrivé face à sa porte, je donnai trois coups avant de l'ouvrir lentement en m'assurant premièrement de ne pas apercevoir de jeunes femmes à moitié dénudées à ses côtés. À ma plus grande surprise, il était seul et encore à moitié endormi sur le ventre.

Dès lors que je pénétrai à l'intérieur, il ouvrit les yeux à l'entente du bruit de mes pas avant de se retourner pour se positionner sur le dos en grimaçant. Une forte odeur d'alcool empestait dans l'air et je m'empressai d'ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce.

J'ai mal à la tête... grommela-t-il en poussant un gémissement.

— Tu dois certainement avoir très soif, tu te sens nauséeux et faible, tu as des vertiges et tu te sens irritable, sans compter le fait que tu empestes une odeur familière. Pas de panique, tu as simplement abusé de l'alcool.

Il se mit en position assise sur son lit, il avait très mauvaise mine et son regard était assombri dû à l'apparition de cernes violacées. L'éclairage de la pièce l'éblouissait tellement qu'il mit sa main face à son visage en plissant les yeux.

— Je dois admettre que je suis assez surpris Miran, tu n'es pas en compagnie d'une femme pour te consoler cette fois-ci. Quelle mouche t'as piqué ? Questionnai-je alors que je l'observai reprendre ses esprits.

Il semblait réfléchir un instant en jetant un œil autour de lui, comme pour se remémorer des événements de la veille.

— À moins que je ne me trompe ?

— Non, tu ne te trompes pas, répondit-il d'un air plus lucide. Je ne suis plus de ce bord là.

— Vraiment ? Les femmes ne t'intéressent donc plus ? J'ai du mal à y croire, lançai-je d'un air faussement étonné alors qu'il s'installait au bord de son lit en cherchant sa chemise que je lui tendis. Il n'y a que quand tu as une seule femme en tête que tu agis ainsi.

— Vois-tu, je n'ai jamais eu une seule femme en tête de toute mon existence donc tu ne peux pas savoir, rétorquait-il d'un ton moqueur en enfilant sa chemise avec difficulté.

Tu n'es jamais resté pendant une aussi longue période sans fréquenter la gent féminine, et puis, tu me sembles différent ces derniers temps. Qui est l'heureuse élue ?

Prisonnière de ton CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant