Episode 7 : Le couronnement

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La nuit des funérailles, les quartiers reculés de la banlieue avaient repris leurs routines. Les tavernes et les salles de jeu étaient aussi bien remplies que bruyantes. Les bagarres par-ci, l'odeur de tabac par-là et dans les couloirs les plus sombres, on pouvait même sentir de l'opium. Mais dans l'une des tavernes, se trouvait Oswald. Un jeune monsieur de 30 ans qui refusait d'être remarqué par une quelconque personne ce soir. Il était vêtu d'un manteau noir à capuche et d'un pantalon de la même couleur. Il avait commandé un verre de « polougar » et refusait les avances des filles de joie. La taverne était un peu bruyante et on pouvait sentir l'alcool dans la pièce. Mais Oswald était focalisé sur la dame qu'il espionnait depuis le début de la soirée. Elle était assise à la table du fond. Même si elle tentait de cacher ses vêtements sous un gros manteau gris, Oswald était observateur et avait remarqué la tenue des serviteurs du palais royal. Pendant qu'Oswald demandait un autre verre de polougar, un monsieur entra dans la taverne et se dirigea vers la table du fond. Il s'assît et commença à discuter avec la dame. Oswald voulait se rapprocher pour écouter la discussion mais il ne pouvait pas le faire sans éveiller les soupçons.

Malgré toutes ses tentatives pour essayer de se rapprocher de la table du fond, Oswald n'est pas parvenu à être assez proche pour entendrere ce qu'ils disaient. La conversation se termina et le monsieur remis une pochette de pièces d'argent à la dame et sorti puis quelques deux minutes après, la dame sorti à son tour. Oswald attendit juste un peu et sorti aussi. Dans un couloir pas trop loin de la taverne, il voit la dame se faire emmener de force. Il accourt pour voir ce qui s'y passe ! Une fois sur place, il voit la femme à terre agonisant, baignant dans son sang. On venait de lui trancher la gorge. Il aperçoit aussi un peu plus loin dans le couloir le Monsieur de la taverne en train de sauter une clôture. Il voulut d'abord aider la dame mais c'était peine perdue. Elle était déjà morte. Il se mit alors à la poursuite de l'homme. Il courut en direction de la clôture et la passa. Mais il ne vit personne. Il entendit des cris de l'autre côté de la clôture. Les gens avaient découvert le corps et il était obligé de s'échapper avant que l'armée arrive.

Au lever du soleil, le palais était passé du deuil à la joie. Le visage de Bali était redevenu souriant. Son fils allait être Roi dans quelques heures ! Sa fille Zassi elle était contente mais pas trop. Elle a toujours été très réservée. César lui, enfilait sa tenue de cérémonie. Elle était blanche comme pour tous les autres membres du conseil sauf pour le grand-sage. Chez les Bika, seuls Garouk et sa tante se rendaient au couronnement. Garouk en voulait à la famille royale mais une partie de lui était contente pour son ami Morak. Son ami avec qui il jouait près du lac allait être la plus haute autorité de la cité. Morak lui, n'en revenait toujours pas. Bien qu'il eût déjà des serviteurs et une vie très aisée, sa vie allait radicalement changé. Ce n'était plus « votre altesse » mais « sa majesté », c'était sa dernière nuit dans ce lit, dans cette chambre. Il entendit quelqu'un toquer. « Veuillez entrer ». C'est Paul accompagné d'une quinzaine de serviteurs :

-    Désormais, c'est moi qui vais vous réveiller les jours de cérémonie.

-    Hummm... D'accord et les serviteurs, ils sont là pourquoi ?

-    Pour te préparer et Lidas ici présent, fera tous les jours ordinaires ce que je fais aujourd'hui.

-    Ok... c'est bon à savoir.

Les serviteurs se mirent à le laver et à l'habiller. On lui fit juste essayer la tunique royale pour voir si elles étaient aux mesures de sa majesté. Ils lui firent ensuite porter sa tenue du jour et quittèrent la chambre sur demande de Paul. Paul laissa Morak avec Lidas et se dirigera vers la place publique.

Paul vérifiait si tout était en place. L'armée était déjà prête, les spiritueux avaient pris place et la foule avait fait une haie d'honneur. Les fanfares attendaient que le roi sorte du palais pour chanter. Il était l'heure. Les portes du palais s'ouvrirent et il était là, le jeune prince qui était prêt à traverser la haie d'honneur. À chaque fois qu'il dépassait quelqu'un dans la haie, l'habitant se prosternait. Il entama sa marche royale du palais en route vers la place publique. La fanfare entonna la meilleure des musiques qui soit. Le son des trompettes, des harmonicas, des caisses et des basses. La musique était si harmonieuse et douce qu'on pouvait voir Morak s'en réjouir pendant sa marche. Il avançait lentement, aux pas cadencés, un pas après l'autre comme s'il était né pour ce moment. Tout s'accordait parfaitement puis dans la haie, il aperçut Garouk. Ils s'échangèrent de manière brève un regard et Garouk se prosterna. Morak arriva enfin sur la place publique. Il voyait sur sa droite un régiment de l'armée avec à sa tête le Général Jérel Fizi, un homme d'honneur et dont la bravoure est jusqu'en ce jour incontestée. Sur la gauche du prince, se trouvaient les onze.

Les habitants de Sifane se sont levés suite à leurs prosternations et le couronnement pouvait commencer. Morak se mit donc à genoux, face au siège royal comme la tradition le veut. D'abord, le suprême vint s'arrêter entre lui et le trône et commença ses incantations. Après les avoir terminées, il posa la question :

-    Jurez-vous devant les dieux d'honorer leur volonté durant tout le long de votre règne ?

-    Oui, je le jure (répondit Morak)

-    Par la volonté des dieux, je te fais roi

Ensuite, vint Paul, le grand sage. Il s'arrêta entre le siège et Morak et récita les 5 devoirs principaux du roi envers son peuple.

-    Sifane est prête à te faire roi en ce jour sacré. T'engages-tu à faire de ton peuple ta priorité au péril de ta vie et celle de ta famille ?

-    Oui, je m'y engage.

-    T'engages-tu à faire preuve de sagesse et de laisser les onze te conseiller ?

-    Oui, je m'y engage.

-    T'engages-tu à respecter le pacte des 10 cités impériales afin de garantir la paix à Sifane ?

-    Oui, je m'y engage.

-    T'engages-tu à  traiter chaque citoyen de ton peuple avec respect et amour ?

-    Oui, je m'y engage

-    Et pour finir, jure devant ton peuple ici présent de respecter ces 4 engagements.

-    Je le jure !

C'était fait ! Morak était désormais roi. Il se leva et s'assit sur son trône. Paul fixa le public et d'une voix vigoureuse et retentissante, il cria : « LONGUE VIE AU ROI ! ». La foule se prosterna à nouveau et répéta à maintes reprises les mots de Paul : « longue vie au roi ! ».  C'était maintenant au tour de Jérel Fizi de prêter serment au roi afin de finir le couronnement.

-    Devant Sifane et en raison des pouvoirs qui viennent de vous être conférés, je ploie genou (il mit un génou à terre et lui tendit le sabre royal) et je vous prête totale allégeance au nom de toute l'armée.

Morak se mit debout, pris le sabre et fit lever Jérel. Le couronnement était ainsi terminé. Accompagné de Paul et Marcel, il monta dans le carrosse royal en direction du palais toujours encadrée par la haie d'honneur. Arrivé à l'endroit où il avait aperçu son ami Garouk, il ne le vit pas. Il glissa donc rapidement quelques mots à l'oreille de Paul. Effectivement, Garouk avait demandé à sa tante de se déplacer vers l'avant de la scène pour mieux apercevoir Morak. Le couronnement terminé, Garouk était arrivé à la maison et avait le sourire aux lèvres. Il expliquait la cérémonie à sa mère qui venait d'endormir son petit frère et celle-ci était heureuse à l'idée de voir que son fils avait retrouvé le sourire après l'évènement tragique qu'ils avaient vécu.

Pendant que Garouk essayait de faire vivre le couronnement avec tous les détails possibles à sa mère, ils entendirent quelqu'un toquer à la porte. La petite sœur de Marie qui était la plus proche de la porte alla ouvrir. Elle ouvrit la porte et on aperçut un messager, pas n'importe quel messager mais un messager royal ! Il lui remit une lettre signée avec le sceau du grand sage et s'en alla. Tous surpris, la sœur de Marie s'empressa d'aller chercher un couteau afin de pouvoir ouvrir la lettre. « Aller ! Aller. Dis-nous de quoi il s'agit » disait Marie à sa sœur qui avait enfin pu déplier la lettre. C'était la première fois qu'elle avait affaire à ce genre de lettre. Elle lit d'abord la lettre pour elle seule et leva les yeux vers Garouk, puis vers sa mère. « Aller ! Accouche » dit-elle à sa sœur qui allait enfin cracher le morceau.

-    Garouk, c'est une invitation au banquet royal de ce soir ! C'est écrit que le roi souhaite que tu viennes accompagné de ta famille si possible !

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