Le tournoi se poursuivait et les favoris, Gérard et Byron remportaient leurs combats. Oswald avait aussi remporté son deuxième duel. Il ne restait plus que 4 jouteurs. Oswald était le seul non-noble restant. Il avait la cote la plus élevée. Nombre de personnes avaient déjà effectué leur pari pour le duel à venir. Même les nobles pariaient entre eux. César et Wila avaient parié 1000 krika chacun. Il avait misé sur Oswald et elle avait misé sur son frère. Le duel commença sous les encouragements de la foule. Oswald fut sévèrement touché à l'épaule lors de la première tentative mais il était parvenu à abîmer un peu la lance du Sir Grey. Place à la deuxième tentative. Oswald remarqua un mouvement de Byron lorsque les chevaux se rapprochaient et qu'ils s'apprêtaient pour l'impact. Il remarqua que le Sir Grey se mettait en diagonale afin d'esquiver sa lance et aussi qu'il retardait de quelques millisecondes son coup pour être sûr de toucher son adversaire. Mais cette analyse avait coûté cher à Oswald car la lance de Byron avait entrouvert son armure. Oswald décida donc de le contrer avec une stratégie qu'il vint d'élaborer. Sur la troisième tentative, à environ 10 mètres du croisement, Oswald tendit sa lance le plus loin possible en direction de Byron. Cela était risqué car il n'avait plus assez de force pour pousser sa lance afin de lui infliger des dégâts. Mais la foule fut surprise de voir le Sir Byron Grey au sol. Oswald l'avait désarçonné. En voulant esquiver à tout prix la lance, Byron perdit l'équilibre et tomba de son cheval. Oswald venait ainsi de décrocher son ticket pour la finale. La foule l'haranguait et criait son nom en chœur dans l'arène. César soupira un grand coup, et lança un regard de provocation à Wila.
Les autres jouteurs présents dans l'arène et ceux qui s'y connaissaient avaient remarqué le coup de maître d'Oswald. Jérel, ancien vainqueur de ce tournoi, avait aussi salué la manœuvre et en parlait à Marie.
- Je connais ce soldat. Je le savais bon épéiste mais ma foi, qu'est-ce qu'il joute bien !
- Tu t'y connais en joute à ce que je vois.
- Tu t'adresses au vainqueur des 41, 42 et 44e éditions de ce tournoi.
- Qu'est-ce qui s'est passé lors de la 43e ?
- Même pas de félicitations pour celles que j'ai remportées (rires...)
- Désolée (rires...)
- C'est ça que j'aime chez toi.
Les amies de Sandrine qui voyaient son fils rire avec Marie commencèrent à la questionner au sujet de cette dernière.
Amie 1 : Je crois que c'est la première noble que je vois qui a attaché cette ordure à son bras.
Amie 2 : Sir Fizi fait enfin la cour à une demoiselle. Elle doit être spéciale. Son visage m'est familier mais je n'arrive pas à me rappeler l'endroit où je l'ai vue. Elle est issue de quelle famille déjà ? (dit-elle en regardant Sandrine)
Sandrine fit mine de ne pas entendre la question. Elle avait les yeux rivés sur la deuxième demi-finale que Sir Terry venait de remporter.
- Ma foi, Lady Fizi, je ne vous savais pas autant éprise de la joute. J'oubliais même que votre fils en avait gagné trois.
- C'est un Fizi, un guerrier dans l'âme.
- Mais, qui est la demoiselle qui l'accompagne aujourd'hui ? Il a quand même refusé les avances de ma fille alors j'aimerais quand même savoir qu'elle famille aura l'honneur de recevoir la dot.
- Oh, Marie n'est pas d'ici. C'est sûrement une noble des cités voisines. C'est récent entre les deux alors je ne la connais pas vraiment.
- Ça tombe bien. On veut tous la connaître n'est-ce pas ? (dit-elle en regardant « amie 1 ») J'organise un petit goûté de thé demain. Tu pourrais venir avec elle.
- Euh... je ne sais pas trop si.
- Voyons... Sandrine. Bon je lui demanderai moi même.
- Non, ça va. Je le ferai.
Pas trop loin de la place de Marie, Garouk et Makissi discutaient à propos du tournoi. Elle ne comprenait pas pourquoi Garouk était autant captivé.
- Je pensais que ton évènement préféré, c'était la course royale.
- C'est le cas.
- À te voir gesticuler, on ne dirait pas cela.
- C'est juste qu'il y'a beaucoup de qualités dans les duels et ça a augmenté mon intérêt pour les tournois.
- Si tu le dis. Moi je ne vois qu'un ramassis de violence justifié par l'honneur.
- J'espère pouvoir y participer un jour.
- Sérieusement? Pourquoi mettre ta vie en jeu pour un simple divertissement. C'est ridicule. Et ne me parle pas d'honneur.
- Que dirais-tu des duels alors ?
- C'est pire que tout. Il y'a toujours une voie pacifique. Mais les hommes l'ignorent c'est tout.
- Regarde ! Il y'a Morak qui vient annoncer le début de la finale !
- Pfff... Vivement, que cette journée se termine pour qu'on puisse assister au théâtre demain.
Morak pris la parole et s'adressa au public.
- Sur ma gauche, se trouve Oswald. Un jeune soldat qui jusqu'aujourd'hui était inconnu dans le monde des jouteurs. On dit qu'il est excellent à l'épée et qu'il vient de « Garchik ». D'où son surnom : « la fine lame de Garchik ». Mais ce sont ses prouesses de jouteur qui vont peut-être le faire entrer dans l'histoire ce soir. Sur ma droite, vous le connaissez déjà, se trouve le colonel Gérard Terry. Commandant en second de l'armée sifanoise, et double vainqueur de ce tournoi en seulement deux participations ! Il a remporté la 43e et la 56e édition du tournoi. Aujourd'hui, il veut remporter la 58e édition et ainsi égaler le record du grand général Fizi !
Pendant que Morak présentait les finalistes, les stands de pari étaient bondés. La cote d'Oswald avait considérablement baissé mais elle était néanmoins plus élevée que celle du Sir Terry. A la base, le frère de Kirk participait parce que Byron Grey, vainqueur de la 57e édition lui avait lancé un défi. Ils étaient censés se retrouver en finale afin de voir qui était le meilleur jouteur mais Oswald en a décidé autrement. Dans les tribunes royales César proposa au Duc Kirk Terry de parier chacun 20 000 krika. César parierait sur la victoire d'Oswald et Kirk, sur celle de son frère. Mais Kirk déclina le pari car il était très pieux et l'un des dieux proscrivait les jeux hasards. Ervin qui avait suivi et entendu toute la scène décida de s'aligner sur le pari et de miser sur Gérard. Morak avait fini les présentations. La finale pouvait débuter.
Un bref silence se fit pendant que les deux chevaux parcouraient les 40 premiers mètres avant l'impact. La foule était attentive. La lance d'Oswald avait touché Gérard au niveau de l'épaule. Il avait endommagé quelque peu son armure mais l'avantage était du côté de Sir Terry sur cette première manche. Après l'impact,les 40 mètres parcourus par Oswald furent pénibles. Il peinait à rester sur son cheval. Il avait regagné l'autre extrémité mais toute l'arène avait remarqué sa souffrance. La lance de Gérard lui avait déchiré le côté droit de l'abdomen. Une déchirure grave qui devrait le pousser à l'abandon.Il pourrait même perdre la vie s'il n'était pas traité dans l'immédiat. Les arbitres ont demandé à Oswald s'il pouvait continuer. Il peinait à répondre tant il se vidait de son sang. Il finit par répondre par l'affirmative. Mais les arbitres ne peuvent pas arrêter la joute pour ce motif. Il faut que le candidat lui même abandonne. Ils ne veulent pas entacher l'honneur de jouteur qui sont prêts à mourir pour la gloire. Le signal fût donné et la finale put reprendre.
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Le Ganut
Historical FictionUn nouvel épisode tous les mercredis et dimanches. Ce roman raconte l'histoire d'une cité en souffrance en raison de l'instabilité qui règne autour de la succession. Mais à l'issue d'un processus de sélection historique, sanglant et dramatique, un...