Épisode 21 : Dans le plus grand des secrets.

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Le jour s'était levé sur les sentiers royaux pendant que Savel et son fils aîné Hughes continuaient de dormir dans leur carrosse. Savel avait pris congés pour se rendre à Tresoria et avait emmené son fils avec lui pour que ce dernier s'implique dans le projet familial qui est d'intégrer la noblesse. Mais l'ordre que venait de donner son père au chauffeur avait intrigué Hughes au point de faire naître une discussion entre lui et Savel.

- Père, je croyais que nous nous rendions à Tresoria.

- C'est le cas.

- Alors si mes souvenirs sont bons, et mes cours d'histoire aussi, on doit rester sur la route en direction de l'est.

- On fait un détour c'est tout.

- Un détour vers l'ouest !??? Mais pourquoi faire.

- De toute façon, je t'ai emmené pour que tu découvres l'étendue de mon projet et que tu apprennes.

- Apprendre quoi ? De quoi tu parles ?

- Il n'a jamais été question de se rendre à Tresoria, on va à Povidas.

- Qu'allons-nous faire à Povidas ?

- Réécrire l'histoire mon enfant.

A Sifane, Garouk s'était levé et s'était rendu à l'atelier de menuiserie. Son patron qu'il appelait « Rad » qui signifie « Mr Radin » était déjà sur les lieux. Rad avait déjà apprêté la tâche de Garouk sur l'une des tables. Garouk entra dans l'atelier et vit son patron. Avant qu'il n'ai eu le temps de le saluer, Rad avait déjà pointé son doigt vers la table de travail de Garouk pour lui indiquer sa tâche du jour. Garouk grogna mais se mit au travail d'aussi tôt.

Pendant ce temps, le jeune homme qui avait espionné Melva lors de sa fouille chez Tom venait de voir entrer une dizaine de soldats dans l'appartement du chauffeur. Autant de soldats pour un chauffeur ? Ça ne sentait pas bon pour eux. Il décida dans l'immédiat d'aller avertir son amant qui travaille pour le grand sage. Ça lui semblait tellement grave qu'il s'était rendu à l'écurie sur le champ pour réserver une calèche commune en partance vers l'est plus précisément en direction du comté de « Gayle », terres dirigées par l'archiduc Paul. Toutes les places pour la prochaine calèche étaient déjà prises. Il décida de marchander la place des passagers. Il proposa 5 krika à celui qui lui cédera sa place, soit 3 krika de plus que le tarif initial. Aucun des passagers ne semblait être emballé quand il entendit : « je me lèverais bien pour 10 krika ». Le jeune homme froissa d'abord sa mine, hésita quelques secondes, puis sortit 5 autres krika de sa bourse. Il remit toute la somme au vieil-homme et prit sa place. Cette séquence lui avait servi de leçon et il avait décidé de s'acheter un cheval à l'avenir.

Après avoir passé une bonne trentaine de minutes à bord de la calèche, l'amant du messager de Paul était arrivé à destination. Il vit qu'un carrosse royal était déjà garé à l'entrée. Il se rendit dans les quartiers des domestiques et avait demandé à voir le messager de Paul. Quelques minutes plus tard, il était enfin face à son amant. Ce dernier était irrité à l'idée de le voir sur son lieu de travail mais il se devait tout de même d'écouter ce qu'il avait à dire. Cela pourrait être important. En effet, après avoir entendu les informations du jeune-homme, le messager eût le visage fermé pendant un court instant. Il fallait qu'il avertisse Raoul le plus rapidement possible. Il décida de se rendre chez Raoul immédiatement pendant que Paul était occupé avec son ami César qui venait d'arriver. Il profita de la situation, prit un cheval et s'en alla.

César avait eu vent des fouilles de l'armée chez Tom et venait en parler avec le grand sage. On l'avait installé dans le salon privé de Paul. Les murs peints en bleu-roi embellissaient la pièce ainsi que les portraits de tous les Frost qui ont dirigé les teritoires « Gayle ». Il observait les portraits quand il entendit la poignée de la porte tournée. Paul n'avait pas encore complètement franchi le seuil de la porte que César avait déjà commencé à lui demander des comptes.

- Je croyais qu'on devait être plus discret, tu étais supposé suspendre le dossier quand j'ai quitté ces lieux la dernière fois.

- Crois-moi je l'avais fait mais je pense qu'on va devoir se presser apparemment.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Le général Jérel est venu en personne me demander de rouvrir l'enquête afin que l'armée puisse se pencher sérieusement sur le dossier. Refuser sa requête aurait sembler suspect de ma part.

- Mais pourquoi l'armée le chercherait ?

- Apparemment on n'est pas les seuls à le chercher. L'avis de recherche a été émis par une certaine Marie Bika, sûrement un membre de sa famille.

- On doit aller la voir ?

- Pas maintenant. On va devoir accélérer de notre côté tout en restant discret. Je vais être aux aguets sur les trouvailles de l'armée, quant à toi, observe du côté de ta femme pour voir si tu peux nous fournir quelque chose d'utile.

- Aussi je nous ai dégoté un nouveau lieu de rencontre. On ne doit pas nous voir chez moi assez souvent, ça éveillera des soupçons.

- Et c'est où ?

- Dans un des établissements d'Ervin, le duc de Lidsor. Je compte le rallier à notre cause à la longue.

- Tu es sûr que c'est une bonne idée?

- Oui, il nous faut des alliés puissants si jamais la reine et ses compagnons sont derrière tout ça.

César était parti et Paul s'apprêtait à recevoir Lorentz. Le jeune prince l'avait informé de sa visite via un messager. En effet, lors de leur dîner la nuit précédente, Clarisse avait demandé à Lorentz de panser ses plaies du passé afin de prendre un nouveau départ.

Le messager de Paul avait attaché son cheval devant la porte de Raoul. Il entendait des bruits à l'intérieur mais personne ne venait ouvrir. Il décida de toquer encore plus fort et plusieurs fois. Raoul avait fini par ouvrir la porte « Quoi encore ? » dit-il.

- Je peux entrer ?

- Non ! Pas aujourd'hui.

- Je crois que ta partie de jambes en l'air va devoir attendre.

- Je te dis que tu peux parler. Parle maintenant ou reviens plus tard.

Raoul voulut lui claquer la porte au nez quand le messager mit son pied dans l'intervalle pour l'en empêcher.

- Bon ! D'accord. L'armée a sûrement ouvert une enquête sur le chauffeur, tu sais lui que tu as assassiné y'a pas longtemps. (Dit-il avec un ton sarcastique pour lui montrer l'urgence de la situation)

- Merde! C'est sûrement elle qui a signalé sa disparition.

- Qu'est-ce qu'on fait ?

- Tu peux t'en aller, je vais m'occuper d'elle et de tout ça.

- « T'occuper d'elle » ? Ta manière de t'occuper des choses nous a créé des soucis jusque là. Je pense qu'on doit attendre Savel.

- Tu n'as aucun ordre à me donner et Savel ne reviendra pas avant au moins 3 semaines alors, on est obligé d'agir en son absence. Sacré merdier ! Bon, vas-t-en maintenant et continue de tendre l'oreille.

Raoul avait rejoint Bali et voulait continuer là où il s'était arrêté mais elle l'interrompit. Elle avait tout entendu et demandait des comptes à Raoul qui lui avait dit qu'il s'était occupé de Tom et qu'elle n'avait rien à craindre. Elle voulut aider mais Raoul l'en dissuada. Il ne fallait pas qu'on remonte jusqu'à Savel et lui via elle. Cela énerverait Savel et gâcherait tous leurs projets. Il se remit au lit et repris ses affaires avec la reine-régente.

Le messager de Paul avait fait mine de partir ets'était caché quelques rues plus loin pour espionner l'entrée de la maison de Savel. Il fut récompensé envoyant la calèche dela reine-régente garer devant chez Raoul. Elle sortit de la maison et montadans calèche.Le messager était étonné par ce qu'il venait de voir. Il décida de garder ça pourlui pour l'instant. 

Le GanutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant