Épisode 17 : Nouveau départ

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Marie se remettait toujours de son histoire d'amour avortée dans l'œuf. Elle profita de son congé pour garder Kamal et demanda à Melva d'aller voir son ami le lendemain pour qu'elle se calme. Melva avait attendu le lever du jour pour se rendre chez Tom, son petit-ami. Elle avait enfilé sa longue cotte à manches courtes. Sa tenue était ajustée au niveau de la poitrine, puis évasée à partir de la taille. Elle prit avec elle une sacoche dont la corde lui passait par l'épaule et elle sorti de la maison. Elle partit d'abord en direction de l'écurie où elle pensait trouver Tom. Une fois sur place, elle espérait le voir près des chevaux et des calèches de location. Après quelques coups d'œil, elle ne le vit pas. Elle vit alors le patron de l'écurie se rapprocher d'elle. Elle lui semblait suspecte alors il vint lui parler.

- En quoi puis-je vous aider ?

- Désolée de vous importuner, Tom est là ?

- Non, il devait être là aujourd'hui mais je suppose qu'il est resté bloqué au palais comme toujours. Sûrement un changement dans les déplacements de la reine.

- Ah je vois, merci pour votre précieux temps.

- Vous allez au palais comme ça ?

- Oui, je m'y rends de ce pas.

- Si vous le voyez, dites-lui de passer me voir immédiatement. Dans le cas contraire, je crois que je vais devoir trouver un autre chauffeur, encore une fois. Il m'aidait bien à ses heures libres mais là, je perds de l'argent.

La colère de Melva était descendue d'un cran. Si la reine l'a bloqué alors il ne pouvait rien. Mais en même temps, il lui avait promis qu'il prendrait un congé pour qu'ils puissent passer la journée ensemble. Bon, elle comptait lui faire une brève engueulade quand elle le verrait. Melva était arrivée au palais et avait été installée dans les quartiers des domestiques. Elle avait demandé à voir Tom mais à sa grande surprise, ce sont des bruits d'escarpins qui se rapprochaient, c'était la femme de charge (maîtresse des maison).

- Désolée de vous recevoir, Lidas le maître de maison est occupé avec la reine. En quoi puis-je vous aider ?

- Pourrais-je parler à Tom ?

- Et bien... il est censé arriver ce soir, après son service à l'écurie.

- J'y étais il y'a moins d'une heure et on m'a dit qu'il était sûrement retenu ici.

- Il avait pris un jour de congé hier. Il nous a rabâché à tous ici qu'il allait le passer avec sa petite amie. Donc peut-être devriez-vous aller vous rensei...

- C'est moi sa petite amie. Et il n'en a pas d'autre. Croyez-moi, il n'est pas comme ça et il ne voudra jamais me mettre en colère, il sait comment je suis quand je m'énerve !

- Calmez-vous. Si j'ai du nouveau, je vous ferai savoir. Laissez-moi votre adresse.

Toute la colère de Melva s'était estompée et avait fait place à l'inquiétude. Et s'il était arrivé malheur à son partenaire ? Elle se précipita dans sa garçonnière où elle ne vit personne. Elle se rappela les paroles qu'il lui prononçait toujours : « je vais travailler deux, trois, quatre fois plus afin de me faire assez d'argent pour construire notre maison et monter ma propre écurie afin que nos enfants ne manquent de rien. » Elle était furieuse envers lui pour cette disparition soudaine mais elle n'avait jamais douté de son amour. Elle se rappela qu'il avait rangé son argent dans une trappe parce qu'il ne fait pas confiance aux banques, encore moins à celle de Sifane. Elle enleva la moquette et dépoussiéra un peu le sol. Elle vit le coffre de Tom qui était remplit de petites bourses de krika. Mais il y'avait une sacrée somme en tout. Son visage se remplit de tristesse. Elle craignait le pire pour son petit-ami. Elle prit tout l'argent qu'il y'avait et décida de rentrer à la maison avec afin de le mettre en lieu sûr. Un jeune-homme semblait surveiller le logement de Tom. Il observa Melva sortir de la garçonnière et il partit en direction du domaine de Paul.

Marie était enfin parvenue à faire dormir Kamal. Elle s'était installée dans le salon prête à déguster son beignet quand elle entendit quelqu'un toquer la porte. Elle se sentait tellement confortable dans sa position qu'elle ne voulait pas se lever pour aller ouvrir. La personne toqua une deuxième fois, ce qui poussa Marie à aller ouvrir. Elle le fit avec le minimum d'effort possible. Elle s'était exécutée avec une telle lenteur dans ses pas que sa nonchalance frôlait la paresse. Après qu'elle eut ouvert la porte, elle fut surprise par la personne qui se trouvait en face d'elle. Elle s'attendait à voir le copain de sa sœur, mais à sa grande surprise, c'était Sandrine, la mère de Jérel. Après qu'elle eut jeté quelques coups-d'œil au salon, elle hésita à l'idée d'entrer. Mais elle était là pour s'excuser alors elle finit par franchir le pas de la porte. Jérel était très furieux contre elle. Elle avait donc décider de venir s'excuser afin de regagner les faveurs de son fils.

- Pourquoi êtes-vous là ? C'est Jérel qui vous envoie ?

- Non, il ne sait pas que je suis là. A vrai dire, il ne veut même plus me sentir.

- Ah d'accord, vous venez pour avoir bonne conscience au près de votre fils. Je vois...

- Vous vivez seule ici ?

- Non, je suis avec mes deux enfants et ma sœur.

- DEUX ENFANTS !!??? Ma foi ! Le père ne vit pas avec vous ?

- Non, il est décédé la semaine passée.

- Par les dieux !! Je crois que je vais m'évanouir !

Elle était réticente à l'idée de poser ses yeux sur les meubles de pacotille la maison mais les nouvelles que venait de lui annoncer Marie l'ont propulsé dans un des fauteuils. Elle soupira un grand coup et fixa Marie puis lui demanda :

- Récapitulons. Vous êtes veuve, mère de deux enfants et votre année de pleurs à commencé la semaine passée.

- Bravo, vous avez tout compris.

- Mais qu'ai-je fait à mon fils ? Qu'ai-je fait aux bons dieux ? Mon fils n'a vraiment pas pitié de nous ! On sera là risée de la noblesse pendant au moins 15 ans ! Non, pire que ça, on parlera de nous dans les livres d'histoire en tant que les Sifanois dépravés !

- Rien que ça??

- Jérel est au courant de tout ça ?

- Oui, il aime bien mon fils aîné de 15 ans. Il dit même qu'il pourrait l'entraîner à l'épée si Garuk voulait rejoindre l'armée.

- QUINZE ANS!!??? Ça suffit ! J'en ai trop entendu.

- Ça tombe bien, j'allais vous demander de partir et de ne plus jamais remettre les pieds dans ma maison de « dépravés » !

Melva qui s'apprêtait à entrer dans la maison vit une dame noble en sortir et monter dans sa calèche. Marie lui dit savoir que c'était la mère du général et que ce n'était rien d'important. Elle avait remarqué la mine inquiète et triste de sa sœur et elle ne voulait pas la bassiner avec la crise de Sandrine. Marie demanda à Melva le compte rendu de sa rencontre avec Tom. Rien qu'avec l'expression faciale de sa sœur, elle savait que les choses ne s'étaient pas bien passées. Melva lui expliqua les détails de ses recherches et conclut en disant que Tom a des problèmes. Marie, surprise et triste pour sa sœur demanda à Melva d'aller voir l'armée afin de signaler sa disparition.

- Le plus tôt serait le mieux ! Demain à la première heure, tu te rends à la brigade là plus proche et tu signales sa disparition.

- Tu oublies qu'à Sifane, pour un adulte, il faut 5 jours d'absence du concerné avant de signaler sa disparition. Mais là, je crains que mon « Tommy » soit tout ce temps. Je n'ai pas le luxe d'attendre malheureusement. Si seulement on connaissait quelqu'un de haut placé dans l'armée.

Juste après avoir prononcé ces mots Melva eu un tic. Son regard avait croisé celui de sa sœur. Melva venait d'avoir une idée et savait que Marie avait compris sa demande à travers son regard. 

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