La nuit fut longue et intense pour Marie et Jérel mais il fallait rentrer avant que Sifane se réveille. À l'aube, une des calèches de Jérel vint la chercher pour la ramener chez elle. Melva était déjà debout comme à son habitude. Elle vit sa sœur rentrer en toute discrétion.
- Eh benh dis donc !
- Quoi ?? (dit Marie en souriant) Je te défends de me juger.
- Je ne te juge pas bien au contraire ! Vu la manière et l'heure à laquelle tu es rentrée, ça a dû être plus appétissant que je le croyais.
- Disons que, c'est que...
- Non Marie, ce n'est pas le moment des remords. Tu regretteras après. Raconte-moi d'abord. Je veux tout savoir.
- Garouk vient de se réveiller. Je te raconterai quand il sera en route pour l'académie.
Garouk était effectivement debout. La dernière semaine des cours avant les vacances venait de commencer juste après la semaine des activités. C'était la semaine la plus détestée des académiciens. Garouk n'était donc pas enchanté pour les cours mais il avait une raison pour vouloir se rendre à l'académie : Makissi y serait.
Morak était en alerte depuis les cris de sa mère la veille. Il priait pour que son père se rétablisse. Il tenait à tout prix à assister aux interrogatoires. Paul fit venir le garde pour le questionner. Le garde réitéra les propos de César :
- Un groupe de bandits avait attaqué et blessé son altesse lors du braquage.
- Mais les roues et l'intérieur du carrosse sont intact. En plus, il a encore tous ces bijoux.
- On s'est défendu et ils ont eu peur quand j'en ai blessé un avec mon épée. Ils se sont enfuis mais le duc était en mauvaise posture et avait déjà été gravement battu et blessé.
- Je pense fort qu'il y'a quelque chose que vous ne nous dites pas.
- Vous pouvez disposer. Mais ne quittez pas le palais jusqu'à nouvel ordre.
Bali était enfin seule avec César. Il allait mieux. Il avait la tête et la jambe bandées.
- Qu'est-ce que tu fais encore assise à côté de moi ? Tu joues les épouses modèles ou tu as juste peur que je change ma version des faits ?
- Ne sois pas ridicule.
- En quoi le suis-je ? Je ne sais même pas de qui avoir honte, de toi ou de moi ?
- On en parlera en privé après.
- Si je n'ai pas révélé la vérité, c'est pour éviter un scandale royal et pour ne pas bousculer nos enfants. Mais crois-moi, tu ne t'en sortiras pas comme ça. Je prendrai une décision quand je serai rétabli. Et gare à toi si malheur arrive à mon garde !
Bali était désormais à la merci de César. Mais elle pensait toujours avoir bien fait en écoutant pas Raoul. Ensuite Paul entra dans la chambre et César demanda à sa femme de les laisser discuter en privée. Elle s'exécuta et les laissa seuls. César expliqua tout à Paul.
- Mais quel lien cela aurait avec la disparition du chauffeur et de la servante ?
- Il n'y en a peut-être pas. C'est juste qu'elle a les mœurs légères. Ou...
- Ou quoi ?
- Ou elle les a fait disparaître parce qu'ils le savaient.
- Oui, je comprends pour le cas du chauffeur. Elle l'a sûrement éliminé parce que je m'apprêtais à le questionner. Mais et pour la servante ? Pourquoi l'aurait-elle tué ?
- Je ne sais pas. Je vais utiliser ma position de force pour essayer de lui ôter les mots de la bouche.
- D'accord. Je tiendrai Ervin au courant.
Le messager de Paul avait fini son service. Il prit son après-midi pour profiter de son temps avec son amant. Une fois qu'il ouvrit sa porte, il vit Raoul assis sur l'une des chaises de la cuisine. Il s'était endormi avec un bandage sur la tête.
- Que diable faites-vous chez moi, comment êtes-vous entrer ?
- Humm... (Grince-t-il en souffrant)
- Vous n'avez pas répondu à ma question.
- Je me planque.
- Par les 10, qu'avez-vous fait, à qui avez-vous affaire ?
- Moins vous en saurez mieux ce sera.
- Pourquoi n'êtes-vous pas aller chez votre maître.
- Comme je l'ai dit, je me planque !
- Au fait, la petite-amie du chauffeur a parlé avec le grand sage. Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit.
- Je vais m'en occuper.
Zassi venait de finir de s'enquérir de son père. Elle partit chercher sa mère comme il lui avait demandé.
- Tu as demandé à me voir.
- Je vais être direct.
- Concernant quoi ?
- Es-tu impliquée de près ou de loin dans les morts de ton ex-servante et de ton ex-chauffeur ?
- Qui a dit que le chauffeur était mort ?
- Ne joue pas à ça avec moi Bali !! Surtout pas après ce qui s'est passé hier.
- Que veux-tu de moi au juste ?
- Toute la vérité. Et je le saurai si tu me mens.
- Seulement le chauffeur. Je ne sais rien en ce qui concerne Frida. Elle aussi savait tout, mais elle ne m'aurait jamais trahi. Elle avait toute ma confiance. J'ignore tout des raisons de sa mort. Mais quand vous aviez dit que vous questionnerez le chauffeur, j'ai eu peur qu'il parle de mes sorties nocturnes qui incluaient aussi Frida. J'ai donc ... (elle essuie quelques larmes)
- Tu as donc quoi ... ?
- Tu ne trouves pas que je souffre assez rien que de le dire?
- Et qui a exécuté l'ordre ?
Bali leva les yeux et regarda César. Il comprit. Il su de qui il s'agissait.
- Bah ça alors. Tu étais plus complice avec lui plus que moi. Votre fourberie n'a donc aucune limite. Je vais demander à ce qu'on le capture.
- Pour quel motif ? Ne fais pas ça, ils pourraient remonter jusqu'à moi, je t'en supplie. Pense à l'intégrité de notre famille
- Tu te rends comptes de ce que tu me demandes ? Tu me demandes de te couvrir et d'épargner ton meurtrier d'amant.
- Je suis prête à t'implorer si cela pourrait sauver notre famille.
- « Notre famille ? ». Pour moi, tu n'en fais plus partie. Je ne ferai rien pour ne pas alerter Moral et Zassi. Mais je veux que tu partes. Que tu quittes Sifane. On trouvera un moyen avec Paul pour que Morak prenne les pleins pouvoirs. On dira aux enfants que les choses sont compliquées entre nous deux et que tu seras chez ta cousine à Trésoria le temps que ça se tasse. Je te donne une semaine pour mettre tout en ordre avec tes amis et proche en guise de ma bonne foi. Vas avec ton amant si tu veux, mais passée cette semaine, il sera recherché et jugé pour meurtre.
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Le Ganut
HistoryczneUn nouvel épisode tous les mercredis et dimanches. Ce roman raconte l'histoire d'une cité en souffrance en raison de l'instabilité qui règne autour de la succession. Mais à l'issue d'un processus de sélection historique, sanglant et dramatique, un...