Épisode 11 : Soupçons

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Après cette réunion, les 11 ne seront plus autant sollicités sauf ceux qui font partie du conseil restreint. Le conseil restreint comprend quelques membres des 11, le général et le roi. Le rôle des membres du conseil restreint sont :
* Paul : Il fait office de porte parole du peuple, de conseiller du roi, de l'adjoint de sa majesté en cas d'absence du roi. Il est aussi le ministre des finances de Sifane.
* Jérel : Il est le chef de l'armée, il dirige la garde royale. Il est aussi en charge d'arrêter les criminels et d'assurer la sécurité des Sifanois contre les menaces dans et hors de la cité.
* Timothée : Il est le conseiller en politique du roi. Il parle au nom des classes ouvrière et modeste.
* Le roi : Il est le juge suprême et le décisionnaire ultime.

Mais il était question d'une réunion des 11 en ce jour. Paul prit donc la parole et expliqua la fonction de Bali. En résumé, elle avait les mêmes pouvoirs excepté celui de déclarer la guerre, celui d'élever quelqu'un au rang de noblesse et celui d'outrepassée une loi votée par le conseil avec son veto. Les membres du conseil étaient unanimes à ces termes et Bali venait donc officiellement de prendre fonction. Elle prit donc la parole pour dire quelques mots :
- Merci à vous les 11 qui veillez sans relâche au bien-être des Sifanois. Quand mon fils a annoncé ma nomination au palais, il y'a eu un silence avant que les gens se mettent à applaudir. Ce silence n'était rien d'autre que la traduction de leur réticence. Mais avec les pouvoirs qui me sont conférés aujourd'hui, j'espère lever le doute grâce à mes accomplissements !

La réunion était terminée et les 11 quittaient la pièce. César cherchait sa femme et s'est rendu compte qu'elle était encore à l'intérieur. Il surprit alors une conversation déroutante:
Bali : Et au fait, je voulais te remercier pour avoir applaudi après l'annonce de Morak au banquet. Je n'ai pas eu le temps de le faire alors... Merci d'avoir brisé la glace.
Savel: Non, ne t'inquiète pas on doit accomplir beaucoup plus de choses, on a lancé le train et il est en marche. Ce n'est pas un silence dans un banquet qui va le faire freiner.

César se retourna systématiquement vers ses quartiers. Il venait d'entendre que sa femme n'était pas avec Savel hier. Elle lui aurait donc menti et pourquoi l'aurait-elle fait ? Le fait qu'elle ne soit pas dans ses quartiers hier n'était pas si grave que ça. Mais le fait qu'elle mente sur la raison de son absence à son mari était insoutenable pour César. Il avançait la tête baissée murmurant des hypothèses et pensant à multiples scénarios. Que pourrait bien faire sa femme hors du palais au point de le cacher ? Il se coucha sur son lit et demanda à un de ses serviteurs de venir. Il lui demanda si sa lettre avait été bien expédiée.  Le serviteur lui confirma qu'il avait envoyé la lettre à Tresoria via un messager ordinaire comme il le lui avait demandé. César inspira donc un grand coup et décida d'attendre la réponse à son message avant d'entreprendre une quelconque démarche.

Quant à Morak, il était assis en face de son professeur d'histoire et il était déjà mort d'ennui. Il souffrait déjà à l'idée de penser que cela allait durer 3 ans ! Il avait trois cours par jour et il avait l'apprentissage au combat certains soirs. Il enviait tellement sa sœur Zassi qui pouvait encore se rendre à l'académie royale. Il se sentait un peu seul et ses seuls compagnons de ses journées étaient ses profs et ses livres. Sa mère vint voir dans la salle où Morak avait cours si tout se passait bien pour sa première fois. « Comment ça pourrait mieux aller ? » lui dit-il sur un ton sarcastique. Elle ressortit de la pièce et demanda à ce qu'on apprête son carrosse. Elle se rendait chez Savel. Savel avait fait venir Raoul et attendait l'arrivée de Bali. La discussion entre Savel et Raoul commença :

- Tu sais ce que c'est d'être discret

- Euh... Bien sûr Monsieur

- Nooon ! Bon sang ! Non ! Tu ne le sais pas ! En sortant du palais, un de mes espions m'a dit que César et sa femme se disputaient parce qu'elle n'était pas au palais cette nuit ! On sait tous où elle était.

- On fait attention à ne pas être repérés, son chauffeur là descend et gare deux pâtés de maisons plus loin. Puis il revient la chercher quand on finit.

- Apparemment, ça ne suffit pas ! Parce que César a sûrement des doutes à l'heure qu'il est.

- Ne vous en faites pas monsieur, des doutes, c'est tout ce qu'il a. Rien ne peut le faire remonter jusqu'à nous. Mais on sera encore plus prudent.

- Les doutes sont toujours dangereux, ils emmènent la suspicion, les enquêtes, les interrogations. C'est avec les doutes qu'on finit par découvrir la vérité. Je veux donc que tu arrêtes de la voir.

- Mais monsieur... je voulais...

- Ce n'est pas négociable. Arrête jusqu'à ce que je t'autorise le contraire.

La porte s'ouvrît, Bali entra dans la pièce et avait l'impression d'avoir arrêté une discussion sérieuse. Elle fixa d'abord Raoul puis leur demanda si tout allait bien. Il répondit oui en hochant de la tête et fit signe à Raoul de les laisser seuls. Raoul s'exécuta et Savel pu s'adresser à Bali.

- Vous vous rappelez de Frida ?

- Bien sûr, c'était ma servante personnelle je te rappelle.

- Et bien, vous savez aussi qu'on l'a assassiné non seulement pour couvrir nos arrières mais aussi parce qu'elle en savait trop sur vos escapades hors du palais...

- Tu m'as fait venir pour me parler du passé ?

- Non, si je vous ai fait venir, c'est pour vous dire que je sais que votre mari a des doutes, et les doutes, ce n'est pas bon pour les affaires. Donc si vous ne voulez pas lui faire subir le même destin qu'à votre servante, vous devez arrêter cela !

- Comment osez vous ! D'abord, vous vous adressez à votre reine et ne me menacez plus jamais ni moi, ni mon mari, est-ce clair ???

- Oui, votre majesté (dit-il sur un ton sarcastique). Mais j'aimerais rappeler à la reine que ce sont nos efforts conjugués depuis 15 ans qui ont abouti à votre nomination ce matin.

- Bali lança un regard noir vers Savel et sorti en claquant la porte ! Elle vit Raoul devant la porte et le lorgna également. Elle remonta dans son carrosse et se retourna au palais.

A l'académie, les cours étaient terminés. Garouk et Makissi se disaient au revoir avant qu'elle ne monte dans sa calèche. Ses quatre amis qui avaient assisté à la scène sont venus le charrier après qu'elle soit partie. Ils le taquinaient tout en le talochant tout le long du chemin retour vers la maison. Garouk était enfin arrivé à la maison. Max l'avait accueilli comme toujours avec des aboiements et en se jetant sur lui. Mais Garouk avait remarqué une calèche à l'entrée. Il entra à la maison et surprit sa tante Melva dans les bras d'un homme. Pour attirer leur attention et leur faire arrêter, il demanda : « Maman est rentrée ? ».  Aussitôt, elle arrêta de s'amouracher avec son homme et répondit à son neveu par la négation. Elle demanda donc à son amoureux de s'en aller parce que la situation était déjà très gênante.

Tous les couturiers avaient fini et étaient rentrés chez eux sauf Marie. Elle était tellement concentrée sur son travail qu'elle n'avait pas remarqué que l'atelier se vidait. Bien qu'elle avait besoin de ses 15 krika en bonus, elle l'avait accepté de rendre ce service pour une autre raison. Elle voulait faire plaisir à celui qui occupait son cœur et ses pensées depuis le banquet royal. Pendant qu'elle était plongée dans sa couture, elle entendit la porte de l'atelier s'ouvrir. Qui est-ce que cela pouvait bien être ? L'heure de fermeture était passée depuis bien longtemps. Elle pencha la tête pour voir la personne qui venait l'importuner et vit Jérel. Quelle attitude devait elle adopter, se tenir débout pour le saluer, lui rappeler que l'atelier est fermé à cette heure ? Lui rappeler gentiment de repasser le lendemain ? Elle se posait tellement de question à la fois qu'elle avait oublié de faire la révérence. « Bonsoir, pouvez-vous m'aider ? » lui a-t-il dit. Marie leva la tête, se tenue debout et fit la révérence. Il remarqua que c'était Marie. Son visage s'illumina. Lui aussi ne savait pas comment réagir. Il s'excusa de l'avoir déranger dans sa tâche et s'enquit de l'état de Marie. Il pouvait la voir rougir.

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