- Non ! Je veux t'aider, mais pas ça ! Trouvons une autre solution.- Aller grande-sœur, s'il te plaît. Tu sais que je ne te le demanderais pas si je pouvais faire autrement.
- Melva, j'ai un très mauvais souvenir de ma dernière rencontre avec lui et je ne veux plus jamais avoir affaire aux nobles.
- Tom est sûrement en danger. Si les rôles étaient inversés, les dieux savent que j'aurais volé à ton secours sans même que tu aies eu le temps de demander.
Garouk avait fini les cours à l'académie et était arrivé à la maison. Son entrée a coïncidé avec la fin de la discussion entre sa mère et sa tante. Il vit Melva rejoindre sa chambre en pleurant en claquant la porte à l'appui, ce qui avait réveillé Kamal. Il fit l'erreur s'ouvrir la bouche et de tenter de se renseigner sur la situation. Il demanda à sa mère ce qui se passait quand il fut surprit par la réponse brutale de cette dernière :
- Ça ne te regarde pas ! D'ailleurs je t'avais dit de contacter le charpentier par rapport à la porte qui grince tu l'as fait ?
- Non, j'étais un peu occupé ces...
- Alors pourquoi es-tu encore debout devant moi ? Je veux que cette porte soit réparée avant le coucher du soleil ! Et crois-moi, tu ne veux pas connaître ta punition si la porte continue de grincer ce soir.
Garouk s'empressa de déposer son cartable dans sa chambre et se rendit chez le charpentier du coin de la rue. Il promit 1 krika au monsieur s'il le suivait immédiatement. Le Monsieur fit monter la somme à 2 krika et Garouk accepta. La question de savoir ce qui s'était passé entre sa tante et sa mère venait de lui coûter la moitié de ses économies. Garouk montra la porte au charpentier et ce dernier commença à la réparer.
Pendant ce temps, Lorentz accueillait Makissi qui était de retour de l'académie. Il lui posa des questions sur sa journée et s'enquit de son état. Il s'ennuyait mais il ne voulait plus retourner à la taverne, en tout cas pas après les mots de la gente dame de la veille. Cependant, il voulait revoir cette demoiselle. Elle avait suscité son intérêt et il voulait la revoir mais il n'avait aucun moyen de rentrer en contact avec elle. Il pensait trop à elle pour ne pas essayer de la revoir ce soir. Il paria sur le fait qu'elle était activiste au vu du discours qu'elle avait tenu la veille. Il enfila un de ses manteaux et demanda au chauffeur de le conduire au QG des activistes. Une fois devant l'enseigne des activistes il vit leur devise : « Pas noble, mais humain et Sifanois ». C'était la première fois qu'il voyait cette devise. Il se sentait déjà coupable de leurs accusations. Mais il n'allait pas abandonner à l'entrée du bâtiment. Il était déjà décidé et la porte était déjà entrouverte. Il se faufila à travers cette issue et vit une foule captivée par le discours d'un seul homme. C'était Michel, le collègue de Marie. Il venait d'être élu président des activistes et il était en plein son discours d'investiture.
- Ah mes chers frères, mes chères sœurs ! Vous voyez, aujourd'hui est un grand jour. Comme notre nom l'indique, notre lutte sera désormais active. Nous allons nous faire entendre, non pas pas par la violence, mais par l'acte. La plupart des gens d'en haut ne savent même pas qu'ils nous font du mal. Pour eux le monde est comme ça et eux ils ont eu la chance, voire l'honneur d'être du bon côté. Même leurs chevaux mangent mieux que nos enfants. Ils sont dans le confort et nous, on a toujours tort. Tort de ne pas être noble, tort de n'être que de simples Sifanois. Mais à compter d'aujourd'hui, je vous garantis que les choses vont bouger. Vous avez ma parole ! Vous savez ce qu'on dit ici à Sifane. Tout comme les 10 cités le savent déjà...
Puis tout la foule répondit en chœur : « Sifane ! vaillante hier, souffrante aujourd'hui, fière demain ! ». Pendant que Michel poursuivait son discours, Lorentz avait fini par apercevoir la demoiselle. Il essayait de se rapprocher le plus possible afin qu'elle puisse le remarquer. Ses efforts avaient fini par payer. Elle l'avait remarqué. Elle lui fit signe de sortir la rejoindre hors du bâtiment. Il s'exécuta et sorti du bâtiment. Elle le rejoignit et le tira par la main pour s'entretenir avec lui dans un couloir.
- Que diable faites-vous ici !?
- Toujours avec autant de délicatesse à ce que je vois.
- Non je suis sérieuse. Il y a des gens dans ce bâtiment qui vous voue une haine des plus voraces. Vous ne devez pas être là.
- Je voulais juste vous revoir. Je regrette les circonstances dans lesquelles nous nous sommes rencontrés. Je voudrais améliorer l'image que vous avez de moi.
Surprise, elle le fixa d'abord dans les yeux puis elle fit sortir un bout de papier sur lequel était marqué son adresse. C'était un peu comme une carte de visite. Elle lui demanda de passer le lendemain aux alentours de 10h. Elle lui dit au revoir et s'empressa de rentrer dans la salle pour ne pas manquer la fin du discours. Lorentz regagna sa calèche en fixant ce bout de papier avec un large sourire. Il rentra à la maison et demanda au chauffeur d'être prêt à partir de 09h pour demain.
Jérel était rentré du travail et venait s'installer pour dîner avec sa mère. Depuis le dîner de la dernière fois avec Marie, il y'avait de la tension dans l'air.
- J'ai vu Marie aujourd'hui.
- Tu es passée à l'atelier de couture?
- Comme si ça ne suffisait pas, elle est couturière en plus ! Mais non, je suis allée à son domicile pour m'excuser.
- Comment elle l'a pris ?
- Quand comptais-tu me dire qu'elle avait deux enfants ?
- D'abord, je ne vois pas en quoi ça te regarde. Mais j'aurai fini par te le dire de toute façon ou tu l'aurais entendu dans tes potins quotidiens à la cour.
- Mon fils. Je sais que tu l'aimes mais si tu envisages quoi que ce soit avec cette fille, s'il te plaît arrête tout! L'honneur de la famille Fizi en dépend !
- J'aime qui je veux.
- Tu sais qu'elle est dans son année de pleurs.
- Si jamais on finit par démarrer une relation je ne ferai ...
- Orrhhh ! Silence ! Je vois comment tu la regardes et seuls les dieux savent ce qui peut se passer si on vous laisse l'instant d'une minute entre 4 murs !
- Assez !
Jérel quitta la table et regagna sa chambre. Sa mère était très inquiète car elle craignait les répercussions gravissimes que cet amour interdit aura sur son fils et la renommée de leur famille. Elle décida de passer à l'acte et de recontacter la duchesse de Jutrecky, la sœur de César.
Le jeune-homme qui observait Melva lors de son enquête s'était rendu au domaine de Paul. Il voulait parler au messager royal de Paul. On l'installa dans les quartiers des domestiques afin qu'il attende le messager. Le messager arriva et le tira par la main pour l'envoyer dehors.
- Que fais-tu ici ! Le fait qu'on couche ensemble ne te donne pas le droit de débarquer sur mon lieu de travail !
- Relaxe ! Tu m'as dit de t'avertir si je voyais quelqu'un fouiner aux alentours de la maison du petit chauffeur. Chose que je suis venu faire. Mais je ne dirai pas non à...
- Pas ici bon sang. Merci pour ton information, continue de surveiller la maison. Je te recontacterai.
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Le Ganut
Historical FictionUn nouvel épisode tous les mercredis et dimanches. Ce roman raconte l'histoire d'une cité en souffrance en raison de l'instabilité qui règne autour de la succession. Mais à l'issue d'un processus de sélection historique, sanglant et dramatique, un...