Lorentz et Clarisse étaient arrivés à destination et se dirigeaient vers la chambre du prince. Ils passèrent devant la chambre de Makissi. La porte était ouverte et Lorentz vit sa sœur dans les bras de Garouk. Elle s'était endormie. Il comprit qu'elle appréciait vraiment son ami et qu'elle se sentait en sécurité avec lui. Après tout, c'est le plus important, de savoir qu'on a quelqu'un à nos côtés, quelqu'un qui tient à nous et surtout, quelqu'un sur qui on peut compter. En dehors de leur petite famille, les enfants de Démek n'avaient pas de soutien. La couronne les a abandonné et rejeté. En voyant la tête de sa sœur contre la poitrine du jeune-homme, il était soulagé au point de laisser échapper un sourire. « Merci. » dit-il à Garouk.
Lorentz rejoint Clarisse dans sa chambre. Elle était en train d'observer les instruments qui étaient sur sa comode. En particulier sa flûte.
- Je ne savais pas que tu jouais aux instruments.
- Oh, c'est pas grand-chose entre l'ennui des cours royaux et la routine, j'avais assez de temps libre pour apprendre à jouer.
- Je vois dans ton regard qu'autre chose te turlupine à part le décès de ta mère.
- C'est effrayant comment tu arrives à lire en moi.
- Qu'y a-t-il ?
- Hier, le grand sage m'a fait une proposition. Une somme d'argent importante était réservée pour construire une statue en hommage à mon père. Paul voudrait que je prenne l'argent.
- Et ?
- Je ne trouvais pas ça correct, alors je rentrais à la maison demander conseil à ma mère quand...
- Je vois
- Qu dois-je faire selon toi.
- Prendre l'argent.
- Tu es directe toi.
- C'est le bon choix. Tes parents ne voudraient pas que tu sois malheureux à cause d'une statue. Tout ce qui leur importe, c'est que tu sois heureux.
- Je pense toujours que je ne dois pas le faire.
- Après tout, la décision te revient. Au moins, tu connais mon avis.
Dans la chambre au milieu du couloir, Makissi s'était réveillée, surprise de voir que Garouk était encore là.
- Tu es resté tout ce temps?
- Tu n'as pas dormi très longtemps non plus.
- Tu n'as rien à faire aujourd'hui ?
- Techniquement non, vu que j'ai démissionné.
- Tu as quoi !? Ce n'est pas à cause de moi j'espère.
- Euh... ne te prends pas la tête avec ça.
- Tu n'aurais pas dû te donner tant de mal on se serait vu à l'académie dans quelques jours de toutes les façons.
- Je me devais de te voir dans l'immédiat.
- Mais comment tu as su pour le décès
- Morak m'en a informé.
Il commençait à se faire tard et Garouk décida de rentrer chez lui. Il dit au revoir à Lorentz et Clarisse puis monta à bord de la calèche avec Makissi qui le raccompagnait.
Il lui raconta la soirée qu'il avait passé avec le roi dans sa chambre. Il invita par la même occasion Makissi à se joindre à eux lors de la course de chevaux qui autre lieu bientôt. Le trajet avait semblé court tant Garouk parlait. Au moment de descendre, Makissi remercia Garouk et lui fit une bise sur la joue. Il était tellement heureux ! On aurait dit le plus beau jour de sa vie. Il entra à la maison pendant que Marie et Melva parlaient. Elles semblaient être au milieu d'une dispute.
Garouk n'allait pas se risquer encore une fois à demander ce qui se passait. Il décida de se diriger tranquillement vers sa chambre et d'écouter ce qu'elles disaient depuis le couloir.
- Tu blagues là j'espère.
- Je suis désolée, on aurait dû attendre un peu plus.
- Tu m'as obligé à aller voir Jérel. Tout ça pour ça ? Non je n'irai pas. Tu es sûre que cette lettre est de lui? Elle date de quand ?
- Elle est arrivée aujourd'hui. Cet idiot a oublié de m'avertir qu'il partait voir sa mère à Dizek.
- Melva ! Tu te rends compte de ce que tu me fais faire ? J'aurai l'air de quoi moi ?
- S'il te plaît.
Marie, énervée prit la lettre et rentre dans sa chambre. Garouk partait boire de l'eau dans la cuisine quand il entendit Melva pleurer. Il lui demanda ce qu'elle avait. Elle ne voulait sûrement pas pas l'embêter avec les ménages de Raoul et la mort de Tom alors elle simula un sourire et se retira dans sa chambre.
Paul était arrivé et tenait à s'entretenir avec Lorentz seul à seul pendant un moment. Clarisse sorti et vu Makissi qui venait d'arriver. Elle décida de faire sa connaissance. Elle salua la princesse et s'excusa de l'importuner en cette période douloureuse. Makissi la rassura et voulu bien parler avec elle pour se changer les idées. Clarisse se présenta en exposant à la fois sa profession et ses ambitions. La princesse était subjuguée. Elle voyait en Clarisse la femme qu'elle a toujours voulu être. Une femme libre dans ses faits comme dans ses pensées. Son émancipation n'avait point de limite. Makissi était fan de l'apothicaire sur le coup. Elle voulait que Clarisse lui en dise plus.
Pendant ce temps, Paul et Lorentz discutaient non loin des demoiselles.
- Ils nous donnent des terres en guise de pitié. Pour eux, on ne mérite pas d'être nobles. Ils font ça pour avoir bonne conscience.
- Ne vois pas la vie en blanc ou noir. Surtout que tu hésites à propos de l'argent de ton père, tu pourrais au moins accepter leur offre. Tu retrouveras un cadre de vie proche de ce que tu as toujours connu. Et à vrai dire, vous savoir sous la couverture de Savel me dérange.
- Humm... Et il la veut quand la réponse ?
- Pour demain.
- Le comté de Firoza. J'aurais en quelque sorte des comptes à rendre à son père si je vois bien.
- On a tous des comptes à rendre à quelqu'un.
- Désolé mais je ne peux pas retourner au sein de cette fourberie hypocrite qu'est la noblesse je préfèrerais encore mourir en étant maudit par tous les dieux à la fois que d'être à leur botte.
- Réfléchis-y bien.
J'y ai déjàréfléchi et ma décision est prise. J'irai leur faire comprendre en face demain qu'ilspeuvent aller mettre leur offre là où je le pense.
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Le Ganut
Ficción históricaUn nouvel épisode tous les mercredis et dimanches. Ce roman raconte l'histoire d'une cité en souffrance en raison de l'instabilité qui règne autour de la succession. Mais à l'issue d'un processus de sélection historique, sanglant et dramatique, un...