Lorentz était arrivé chez Paul. Il fut accueilli comme un noble par le personnel de la maison. Cette sensation lui avait manquée. On l'emmena vers la salle à manger où le dîner était déjà servi. Il vit le plus beau des sourires sur la face de Paul. Paul s'empressa de venir le serrer contre sa poitrine. « Je suis désolé » dit Paul en laissant échapper quelques larmes. Chacun reprit sa place et le dîner pouvait enfin commencer. Ils commencèrent à discuter et Paul ne cessait de rappeler à quel point Lorentz lui avait manqué.
- Et ton fils, il n'est toujours pas revenu ?
- Non, il a été bloqué par les cours à l'académie royale de Tresoria. Mais c'est toi qui es à l'ordre du jour aujourd'hui. La fille d'hier, c'est du sérieux ?
- Je l'ai croisé il y'a moins d'une semaine mais...
- Mais... (avec un ton joyeux et provocateur)
Lorentz, porté par la romance, laissa échapper ses pensées tel dans un poème.
Je sens comme une tempête qui s'empare de ma poitrine accompagnée d'un torrent d'émotions indescriptibles qui palpitent à l'intérieur de mon ventre m'empêchant d'être rationnel dans l'immédiat.
Je l'ai rencontré récemment mais je pense à elle incessamment. Oh cette demoiselle ne mérite pas d'être déshonorée mais je suis prêt à subir le châtiment des hommes et des dieux si elle m'autorise à la toucher. La regarder me fait voyager mais lui parler me fait divaguer.
Son intelligence et sa frivolité me rendent à la fois fier et envieux. Si je pouvais, l'espace d'un instant, rien qu'un bout de moment, être à sa place pour voir le monde me désirer. Si je pouvais un jour conquérir cette déesse, je suis sûr que même les dieux se rabaisseraient à m'envier.
Que dis-je, ils seraient heureux de la côtoyer ! Malgré toutes mes images et mes blasphèmes, je suis loin d'avoir décrit ce que je ressens. En la voyant, c'est comme si ma vie avait retrouvé sa quintessence. Si ce n'est pas ça l'amour, alors je n'en veux pas. Je veux juste ma déesse.
Les mots du jeune prince avaient réjoui le grand sage. Il se sentait nostalgique surtout qu'il ne voulait plus se remarier après le décès de sa femme. Il était heureux pour son protégé et lui souhaita le meilleur. Lorentz lui fit part de son ambition de démarrer un commerce bientôt afin de commencer une nouvelle vie. Il n'avait pas assez de krika et cela le freinait. Paul l'informa que son père avait réservé une bonne somme d'argent pour bâtir une statue à son effigie. L'argent suffirait à combler amplement tous ses besoins. Mais pour respecter la mémoire de son père, il déclina la proposition de Paul et lui demander d'exaucer la volonté de son défunt père. Le grand sage lui demanda tout de même d'en discuter avec sa mère avant de prendre une décision finale, chose qu'il accepta.
Une fois le dîner terminé, Lorentz prit la route de son domicile. Une fois arrivé, il vit la calèche de Raoul devant la porte de la maison. Il entra et il vit quelques domestiques, Raoul et Makissi arrêté en face de la chambre de sa mère. Il comprit tout quand il vit les larmes sur le visage de Makissi et la présence d'un mestre et d'un docteur aux côtés du lit de sa mère. Le visage fermé de Raoul en disait long. Il décida tout de même de poser la question même s'il connaissait déjà la réponse. Raoul confirma ses doutes. Il se dirigea vers sa sœur et la serra très fort contre sa poitrine. Le mestre et le docteur étaient sortirs et avaient confirmé le décès. Raoul les suivit afin de partir chercher l'équipe funèbre. Lorentz se dirigea vers le lit de sa mère. Il la fixait. Elle était allongée là sans vie. Il n'avait même pas réalisé qu'il pleurait. Pas avant qu'il ait vu ses larmes toucher le drap de sa mère. Il se mit à genoux et commença à sangloter. Il rappelait à haute voix les souvenirs qu'il avait vécu avec sa mère quand il entendit Raoul entrer dans la chambre. « Ils sont là » lui dit-il. C'est avec toute la douleur du monde que Lorentz écourta son dernier moment avec sa mère pour faire place à l'équipe funèbre.
Morak encore une fois, venait de survivre à l'une de ses journées ennuyeuses en tant que « roi ». Il réfléchissait désespérément à faire quelque chose qu'il trouverait intéressant. Sur un coup de tête, il se leva, enfila des vêtements de promenade et demanda à ses gardes d'avertir le chauffeur pour une sortie nocturne. Il avait ordonné que cela se fasse sans que sa mère n'en soit informée. Tout était prêt et il embarqua dans son carrosse. Garouk qui avait fini tardivement à l'atelier de menuiserie venait d'arriver à la maison. Il vit un carrosse garé devant chez lui. Il y'avait des gardes royaux devant la porte. Il savait que Morak était venu le voir. Un large sourire remplit son son visage quand il ouvrit la porte. Morak, assis en face de Marie, prenait des nouvelles de la famille. Il tourna la tête pour voir qui venait d'entrer et c'était Garouk, la raison de sa visite.
Un seul des gardes était à l'intérieur de la maison avec le roi. Il devait le garder à l'œil partout. Garouk voulut d'abord se laver après sa grosse journée de travail mais le temps de Morak était très compté. Il l'invita donc dans sa chambre afin qu'ils puissent rire, jouer et papoter. Le garde qui avait l'œil sur Morak voulut aussi entrer dans la chambre. Mais il resta garder l'entrée sous ordre du roi. Il pouvait entendre les rires depuis sa position. Ça le rassurait, il savait que tout allait bien.
La nuit commençait à tomber sur Sifane. Zassi ne comprenait pas les absences récurrentes récentes de ses deux parents. Elle s'était préparée pour aller chercher son frère dans les banlieues pour ne pas que ses parents se mettent en colère. Une fois sortie, elle elle se rendit compte que son chauffeur n'était pas là. Sa mère l'avait emprunté. Elle était forcée d'attendre.
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Le Ganut
Historical FictionUn nouvel épisode tous les mercredis et dimanches. Ce roman raconte l'histoire d'une cité en souffrance en raison de l'instabilité qui règne autour de la succession. Mais à l'issue d'un processus de sélection historique, sanglant et dramatique, un...