TROIS.

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Sa voix, grave et implacable, fit frissonner Louise, qui faisait de son mieux pour garder une respiration calme. Elle regarda au-dessus de l'épaule de son frère, ne laissant voir que ses yeux couleur charbon. Elle rencontra le regard du Cavalier, et, elle en était sûre, elle le vit sourire, malgré son casque qui lui empêchait de voir sa bouche. Elle mordit sa lèvre inférieure sans détourner son regard.

Tout le corps de Mathieu était tendu. Louise le sentait sous ses mains qui agrippaient le tissus de sa veste. Il tourna légèrement la tête vers elle, de telle sorte que leurs yeux se rencontrèrent. Louise eut du mal à déchiffrer son regard mais hocha finalement la tête. Elle se décala à sa gauche, et le Cavalier eut la certitude qu'ils allaient se rendre. Un sourire triomphant se dessina sur sa bouche, qu'il ne réprima pas. Il fit un signe de main à Louise, l'incitant à venir vers lui.

La jeune brune leva la tête, et s'avança vers lui, le menton droit. Les mains plaquées sur les cotés de son corps, elle regardait tout autour d'elle discrètement. Elle se retourna vers son frère, regarda derrière lui, et se tourna à nouveau vers le Cavalier.

Les mains derrière le dos, Louise ouvrit la main droite, et replia le pouce de sa main gauche qui était ouverte. Elle continuait à s'approcher calmement du Cavalier, et referma ses mains.

Louise s'arrêta. Le Cavalier fronça les sourcils.

Deux Pions s'approchèrent de la brune, épées à la main. Arrivés à sa hauteur, ils tentèrent de lui attraper les poignets pour l'emmener vers leur chef.

Tentèrent.

Louise avait bondit en arrière, évitant les mains de ses assaillants. Elle dégaina son poignard dans le même mouvement et coupa la main d'un des Pions, qui hurla de douleur.

Une seconde.

Mathieu s'était lui aussi mit en mouvement, prit deux petits couteaux accrochés à sa ceinture qu'il lança derrière lui, sans même regarder ses cibles. En sortant son épée d'un geste expert, il entendit deux corps s'affaisser dans les feuilles mortes.

Les Pions, qui ne s'étaient pas encore mis en mouvement, se ruèrent vers lui et sa sœur, qui avait déjà tranché la gorge du Pion à qui elle avait coupé la main.

Le deuxième, en voyant son coéquipier tomber au sol, rugit de colère. Il courut vers la brune qui s'était éloignée et qui était en plein combat contre deux des siens.

Louise, qui avait entendu les lourds pas du Pion, laissa un petit sourire étirer ses lèvres. Elle planta son poignard dans la gorge d'un des Pions qui lui faisait face, et, à peine le couteau retiré, elle tourna le buste, fléchit la jambe, et frappa. Son pied atteint le Pion qui se ruait derrière elle en plein dans le plexus solaire, qui implosa sous la puissance du coup.

Il était mort avant d'avoir touché le sol.

Il ne restait plus que quatre Pions.

Mathieu faisait tournoyer son épée dans les airs, parant tous les coups du Pion qui tentait tant bien que mal de ne serait-ce que le blesser. Il se rendit vite à l'évidence, il n'y parviendra pas. Mathieu maniait l'épée comme personne, s'étant entraîné dès son plus jeune âge avec son père.

Le Pion, qui ne parvenait pas à faire autre chose que se défendre, commençait à désespérer devant son incapacité à attaquer. Ses coups étaient de plus en plus faibles, et Mathieu le sentait. Il planta son épée dans le cœur du Pion, qui tomba au sol dans un bruit sourd.

Un autre Pion s'était risqué à attaquer Mathieu, mais mourut sur le champs. Le brun l'avait entendu s'approcher et s'était tout simplement tourné rapidement en pointant son épée devant lui. La tête du Pion s'envola au loin.

Condamnée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant