Couple parfait

Chapitre 31

La nuit passa très vite, Marion avait à peine dormi quelques heures. Heureusement, cela lui suffisait. Elle se leva et prépara le petit déjeuner pour elle et Alex. Celui-ci ne tarda pas à se lever également. Les bruits dans la cuisine et l'odeur du café l'avait réveillé. Il fut étonné de voir Marion déjà debout.

"A : Bonjour, bien dormi ?
M : Pas vraiment, mais ça va t'inquiète.
A : Ok, merci pour le café !
M : De rien chéri, et toi bien dormi ?
A : Pas assez ! Désolé de te poser cette question mais... on est dimanche, et le dimanche je ne te vois pas avant midi. Je dois m'inquiéter ?
M : Ahah très drôle ! Non j'ai..."

Marion arrêta sa phrase.

"A : Tu as ? Allez crache le morceau.
M : J'ai rendez-vous avec Alice dans une brasserie à midi et demi, dit Marion en buvant vite son café pour se cacher dans sa tasse.
A : Ok ! Qu'en est-il de la nuit porte conseil ?
M : Je n'ai pas pu attendre, il m'était impossible de dormir sans ça. Tu m'en veux ?
A : Non, bien sûr que non Marion. Par contre, promets moi une chose ?
M : Tout ce que tu voudras ? Dit Marion en levant la main droite.
A : Je veux que tu fasses attention. Prends ton temps, ne couche pas avec elle le premier soir. Si elle ne te respecte pas, ne la revois plus, s'il te plaît. Je ne veux pas te récupérer à la petite cuillère.
M : Promis, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai proposé un verre en journée, on sera moins tentée par... enfin tu vois ce que je veux dire ?
A : Oui, j'espère que tout se passera bien."

Sur ces conseils, Marion alla se préparer pour son rendez-vous. Elle ne devait pas choisir une tenue trop sexy. Elle sortait boire un verre avec une amie, rien de plus.
Le problème de Marion c'est que ses sorties entre amies ne se sont jamais terminées sans une fin où les deux parties ont fini nu dans un lit ou ailleurs. Aujourd'hui devait être différent. Marion opta pour un style de tenue décontractée, un jean slim noir et un t shirt blanc avec des converses. Elle fit un bisou à Alex qui se reposait dans le canapé et partie à la brasserie.
Lorsque Marion arriva, Alice n'était pas encore arrivée. Elle s'installa à une table en extérieur. Pour un mois de novembre, il ne faisait pas si froid. Alice arriva une minute plus tard, Marion n'avait pas encore vu le serveur pour commander. Quand elle aperçut Alice, elle se leva pour lui faire la bise.

"Al : Hello ! Je ne suis pas trop en retard ?
M : Non je viens d'arriver.
Al : Dis moi tu es magnifique dans cette tenue ! Tellement sexy !"

Raté, Marion ne voulait pas paraître trop sexy, mais apparemment ce choix de tenue l'était pour Alice.

"M : Merci."

Le serveur arriva pour prendre la commande, les deux filles prirent une bière pour commencer.

"Al : Je suis tellement contente que tu aies accepté ce verre, te revoir l'autre jour m'a complètement bouleversée.
M : C'est pour ça que tu ne m'as pas envoyé de texto de la semaine ? Reprit Marion froidement.
Al : Je suis désolée, il m'est arrivée plein de galères cette semaine."

Après quelques explications, Marion se détendit un peu, les raisons d'Alice étaient justifiées.

"Al : Alors quoi de neuf dans ta vie ? Tu es en couple ?
M : Non pas depuis... ce qui s'est passé.
Al : Je suis désolée si je t'ai fait du mal. Je m'en veux.
M : N'en parlons plus d'accord. Et toi tu as quelqu'un ?
Al : Je n'aime que toi voyons, explosa de rire Alice, Marion un peu moins. Je rigole, Marion, détends toi. Non je n'ai personne. Par contre, toute cette histoire avec toi m'a permis de m'ouvrir les yeux sur qui j'étais réellement.
M : Comment ça ?
Al : J'étais toujours sortie qu'avec des mecs jusqu'à ce que je te rencontre. Et puis j'ai découvert ton milieu. Grâce à toi, je sais que je suis bisexuelle."

Marion ne s'attendait pas à ce genre de révélations même si elle le savait déjà un peu. Elle avait bien vu que ce petit jeu de séduction avec d'autres femmes lui faisait de l'effet.

"M : Je suis contente pour toi, du coup tu es sortie avec des filles récemment ?
Al : Sortie n'est pas le mot, disons que j'ai eu quelques flirt avec quelques femmes. Chaque fois que j'allais dans ce bar, je te cherchais. Je ne t'y ai jamais croisé avant samedi dernier.
M : Par rapport à ça, la danse l'autre jour, je ne savais pas que c'était toi.
Al : Je l'ai bien vu. J'ai adoré cette danse en tout cas."

Marion avait envie de répondre "moi aussi" mais elle préféra se taire. Les mots d'Alex résonnaient dans sa tête. Mais Alice ne s'arrêta pas là.

"Al : Tu es tellement belle. Je t'ai promis de te montrer que j'avais changé alors je vais me retenir de te sauter dessus, mais laisse moi au moins te dire que j'ai toujours très envie de t'embrasser."

Marion commença à rougir très fort, quand le serveur arriva avec la commande. Ouf, sauvée Marion. Ce moment était très chaud, trop chaud.

"M : Alice, s'il te plaît, ne dis pas ce genre de choses.
Al : Pourquoi ? Je suis seulement honnête.
M : Et j'apprécie l'honnêteté. Mais là, c'est déplacé je trouve.
Al : D'accord, excuse moi. Je te trouve laide et jamais je ne t'embrasserai ! Rigola Alice.
M : Je ne te permets pas, rigola Marion en lui tapant sur le bras."

Alice attrapa la main de Marion et la regarda dans les yeux.

"Al : Tu m'as manqué Marion."

Marion ne quitta pas le regard d'Alice. Elle tenta d'assimiler ces mots et se força à repenser à Alex. Marion reprit sa main et quitta le regard d'Alice.

"M : Merci. J'ai envie d'oublier toute cette histoire Alice. J'aimerais tellement tout pouvoir recommencer avec toi.
Al : Il n'est pas trop tard Marion. Laisse moi une chance. Je... je ne sais plus comment te le demander. J'ai besoin de toi dans ma vie Marion, je ne sais pas non plus comment l'expliquer."

Tout cet élan de sincérité toucha profondément Marion. Elle comprenait l'état d'Alice puisqu'elle se trouvait dans le même. Elles étaient, tels des aimants, impossible de s'éloigner l'une de l'autre et elles étaient viscéralement attirées sans aucun contrôle.

"M : J'aimerais qu'on prenne notre temps Alice. Commençons par être amie si nous le pouvons et nous verrons comment cela se passe. Je ne peux pas laisser mes sentiments et mes émotions me contrôler. Je ne veux pas faire n'importe quoi avec toi. Je ne veux plus souffrir.
Al : Nous irons au rythme qu'il te plaira. Je suis prête pour toi Marion."

Toutes ces explications mises à plat, le serveur revient à leur table pour savoir si elles souhaitaient un autre verre. Après tout ça, les deux femmes en avaient bien besoin. Trop d'émotions pour un dimanche. Le reste du rendez-vous se passa mieux. Les sujets abordés étaient plus légers. Les deux femmes rigolaient et passaient un agréable moment.
Après quelques verres, il était temps de partir. Marion appréhendait la fin de ce rendez-vous. Elle était bien avec Alice, elle avait retrouvé sa joie de vivre le temps d'un instant. La discussion avec elle lui avait permis de se sentir plus à l'aise. Mais elle devait encore garder ce contrôle. Marion se leva la première, suivi d'Alice qui se prit les pieds dans sa lanière de sac à main. Elle se retenue sur l'épaule de Marion. Cette dernière par réflexe passa ses mains sur les hanches d'Alice pour la retenir.

"Al : Oops ! Désolée, heureusement que tu étais là. Mes galères continuent, tu vois que je n'ai pas de chance en ce moment."

Marion ne disait rien, se retrouver si proche d'Alice la paralysait. Ses mains ne bougeaient pas.

"Al : Marion, tu vas bien ?"

Marion sortit de ses pensées et retira ses mains.

"M : Désolée.
Al : Ne le sois pas, tu m'as sauvé la vie.
M : N'exagère pas !
Al : D'accord, tu m'as sauvé de l'humiliation !
M : Avec plaisir !
Al : Plaisir partagé. J'essaierais de tomber plus souvent en ta présence.
M : Ne sois pas si sûre de toi, je ne te sauverai pas à chaque fois, qui sait ?"

Les deux filles rigolèrent et partirent pour ne plus déranger les clients de la brasserie.
Elles longèrent sur quelques mètres les quais de la Seine sans dire un mot. Aucune des deux ne voulaient que ce rendez-vous se termine.

"Al : Au risque de me répéter, j'ai passé un très bon moment, tu m'avais manqué.
M : Oui moi aussi, c'était cool.
Al : Je ne t'ai pas manqué ?
M : Je ne peux pas te répondre Alice. Ces moments m'ont manqués, mais tu m'as fait beaucoup de mal. Mon cerveau prend enfin le dessus sur ma libido et j'aimerais que cela reste comme ça.
Al : Tu sais que ce n'est pas bon de garder tes envies en toi ? Il faut les laisser sortir.
M : Un autre jour, d'accord ?
Al : Tout ce que tu veux ! Ai-je le droit à un baiser d'adieu ?"