Proposition

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Lorsqu'il eut enfin terminé sa journée, Cyno se précipita vers l'extérieur sans demander son reste, impatient de revoir Tighnari malgré la conversation qu'il allait y avoir entre eux.
Oh, ils n'allaient sûrement pas se disputer, c'était certain, mais il allait tout de même apprendre à un jeune homme qu'il était une cible potentielle pour un être complètement détraqué qui avait décidé de s'en prendre à tous les hybrides.
Pourtant, pour une raison qui échappait au basané, il n'avait pas l'impression qu'il s'agissait d'une certaine forme de racisme ou de haine quelconque, ça ne collait pas à l'attention particulière que l'auteur accordait aux blessures qu'il infligeait...
S'il s'agissait d'une haine, les victimes seraient ravagés, défigurées, l'assassin les aurait littéralement détruit de l'extérieur pour montrer la menace qu'il représentait, pour faire peur à ses victimes actuelles et futures...
Évidemment, ici, la peur était présente et allait l'être encore, mais ce n'était pas le but premier de l'assassin.
Peut-être que la clé de cette affaire se trouvait justement là, dans ce but en particulier ?
Mais comment comprendre le but d'un malade comme celui-ci ?
Même Heizou, qui avait probablement l'instinct le plus affûté de tout le département, n'était pas encore capable de comprendre ce taré, il ne fallait donc pas compter sur Cyno qui n'était déjà même pas capable de se comprendre lui-même.
Frissonnant légèrement sous le froid imposé par la fin de l'automne, le justicier mis la capuche de son gilet sur la tête, fermant la tirette jusqu'en haut pour se protéger un maximum.
Il aimait particulièrement ce gilet qu'il mettait plus comme une veste: Noire avec l'intérieur mauve, des oreilles de loup sur la capuche et quelques petits ornements dorés donnant l'impression que ces oreilles étaient percées.
Il s'agisait certainement de son meilleur achat, sans l'ombre d'un doute !
Glissant les mains dans ses poches, il se dirigea vers sa voiture, sortant ses clefs pour la déverrouiller et ainsi y entrer.
Se rappelant du chemin à suivre, il se mit en route, une musique de Nirvana se lançant automatiquement dans la radio, poussant ses doigts à tapoter le volant en rythme de ce qu'il écoutait, sa voix rauque chantonant les paroles qu'il connaissait par coeur.
Il arriva plus rapidement qu'il ne le pensait à sa destination et baissa le volume de la musique avant de couper le contact, sortant rapidement du véhicule qu'il ne manqua pas de verrouiller.
Alors qu'il se dirigeait vers l'entrée de l'immeuble, l'analysant sous tous les angles pour constater que s'infiltrer serait d'une facilité déconcertante, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche et le prit pour voir un message du fennec:

"Tighnari: L'interphone bug en ce moment donc je t'envoie le code pour entrer, c'est: 3784"

Un petit rire échappa au basané qui répondit rapidement:

"Cyno: Ok, merci. J'arrive tout de suite."

Il rangea son téléphone dans sa poche avant d'entrer le code indiqué par son ami.
Il réentendit le fameux "clic" de la première fois et prit soin de fermer la porte derrière lui le plus discrètement possible, l'immeuble étant principalement, s'il avait bien compris, habité par des personnes d'un certain âge, il ne voulait pas les déranger.
Il se souvenait aussi que le botaniste avait une ouïe très sensible, claquer la porte pouvait donc lui être très désagréable.
Comme lors de la première fois, il prit l'escalier, montant rapidement les marches jusqu'au quatrième étage.
Là encore, il analysait ce qui l'entourait, venant au même constat: Cet immeuble n'était pas du tout sécurisé...
On voyait bien que ce quartier était très peu peuplé, que les gens qui y vivaient n'avait pas peur de leurs voisins.
Il y avait très peu de visites, d'ailleurs, les seules personnes assez tarées pour se perdre dans ce trou paumé autres que ceux y vivant ne devaient être que des amis ou de la familles de ces derniers.
Qu'adviendrait-il de cette sécurité reposante si un détraqué venait à s'infiltrer pour emmener un étudiant qui voulait simplement vivre dans cet endroit pour pouvoir être tranquille ?
Cette idée le dégoûtait profondément de ce monstre qu'il rêvait de pouvoir arrêter, de voir derrière les barreaux.
Perdu dans ses pensées, il se rendit à peine compte qu'il était arrivé devant l'appartement du fennec, surpris par ce dernier qui ouvrit la porte avant même qu'il n'ait toqué.
Jusqu'à quel point s'étendait l'ouïe de l'hybride, exactement ?
Un doux sourire fleurit sur le visage de ce dernier, comme s'il sentait tout le désarrois du justicier.
Et par les Archons, quel magnifique sourire, Cyno en oublierait presque les raisons de sa venue.

Ce passé qui nous Lie (CyNari Fanfiction Modern AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant